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Le Matinal N° 4249 du 16/12/2013

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La Police fait diversion, la justice libère les présumés suspects de l’agression contre Martin Assogba : La thèse d’un règlement de compte politique se confirme
Publié le mardi 17 decembre 2013   |  Le Matinal




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Des innocents à la place des assaillants qui voulaient mettre un terme à la vie de Martin Assogba. Ceux qui ont tiré sur lui le 9 décembre 2013 à Ouèdo, ne sont pas ceux qui ont été arrêtés par la Police et déférés devant le Procureur de la République, près le Tribunal de première instance d’Abomey-Calavi. Après les avoir confrontés, aucune charge n’a été retenue contre eux. Par conséquent, ils ne sont plus gardés dans les liens de la détention. Cependant, ils sont placés sous convocation.


C’est un fait rarissime dans les affaires d’assassinat ou de tentative d’assassinat d’une personnalité publique. La justice n’a pas attendu longtemps avant de mettre un terme aux informations mensongères véhiculées à la fois par le gouvernement et la Police nationale au sujet des présumés auteurs de la tentative d’assassinat du président de l’Ong Alcrer, Martin Assogba. C’est du pipeau. Pas plus. C’est purement et simplement une pollution de l’esprit orchestrée par les chiens d’attaque du pouvoir, à commencer par le Directeur général de la Police nationale, vient ensuite le Garde des Sceaux, Valentin Djènontin. Enquêtant sur la tentative d’assassinat de Martin Assogba, la Police est tombée sur des citoyens dont l’un d’eux nommé Gilbert Agon et reconnu comme l’ancien chef de village de Ouèdo aurait eu des relations tendues avec Martin Assogba dans une affaire domaniale et de lotissement. Mieux, selon la Police, Gilbert Agon est redouté dangereux et a été recherché par des forces de sécurité à cause de ses agissements qui tendent à troubler l’ordre public. Bref…,patati, patata. Voici le cliché que les enquêteurs veulent qu’on garde de l’homme présenté comme le cerveau de la bande qui a agi contre le président de l’Ong Alcrer. Quant aux autres considérés, par la Police, comme des complices du cerveau, il n’y a pas eu cette communication négative sur leur personne. Toutefois, selon les enquêteurs, Lucien Ogla, Clément Hounkpèvi, Dansou Gansa, Arnaud Mégbléto, Kiniffo Anago Ogla et le sieur Gonhounzo sont impliqués dans cette agression. Deux jours après le crime, la Police nationale savourant une prouesse qui n’en est pas une alimente et occupe les premières pages des journaux. Quant au gouvernement, inspiré par la solidarité spontanée manifestée par les acteurs de l’opposition et de la Société civile à l’égard de la victime se dépêche au Cnhu Hubert K. Maga. Suite à la visite rendue à Martin Assogba le mercredi 11 décembre avec certains de ses collègues, le ministre de la justice Valentin Djènontin, devant caméras et micros et en présence de la presse écrite, a annoncé que les auteurs de l’attentat sont arrêtés et seront présentés au Procureur de la République, les heures suivantes. Ces informations ont été accueillies avec beaucoup de réserves dans de nombreux milieux en l’occurrence dans le secteur de la justice, habitué à des mises en scène de la Police. Sans doute que c’en est une avec ces citoyens qui ont été présentés au Procureur de la République dans ce dossier de tentative d’assassinat du président de l’Ong Alcrer. A l’analyse des faits, le juge n’a pas trouvé d’éléments à mettre à la charge des prévenus. Depuis le vendredi 13 décembre qu’ils ont été présentés, le juge a eu le temps de reconstituer les faits en écoutant l’un après l’autre les personnes interpellées. Dans sa conclusion, il ne trouve pas d’implications entre le crime et la bande suspectée par la Police. C’est pourquoi en décidant en toute liberté et au nom du peuple, il a ordonné la relaxe de Gilbert Agon et des autres supposés complices.

La thèse d’un règlement de compte politique se confirme

La justice vient de faire une fois encore son travail et le sens de sa décision veut dire tout simplement que la Police s’est mise sur une fausse piste dans une affaire qu’on aura désormais du mal à présenter comme étant un règlement de compte dans un dossier de litige domanial et de lotissement. Etant donné qu’on était en face de deux hypothèses et l’une étant écartée ou presque par la justice, la seconde se révèle la plus plausible, voire la plus irréfutable. En tout cas, c’est ce qui devrait être admis par tous, sauf ceux qui ont fait diversion en avançant qu’on est en face d’un règlement de compte pour une affaire domaniale. Dans ces conditions, il faut interroger ceux qui ont voulu nous distraire en nous amenant sur un terrain loin d’être là où sont cachés les vrais auteurs de l’agression. On doit leur demander pourquoi, ils se sont précipités pour livrer des informations de nature à tromper tout le monde alors que la justice n’était pas encore saisie. Ils sont condamnés à répondre à la question suivante : pour quel intérêt ils tentent de manipuler l’opinion publique et se substituer à la justice dans un Etat de droit ? De toute façon, ils ont aidé cette opinion à se convaincre que la tentative d’assassinat de Martin Assogba est bel et bien un règlement politique. Cette affaire ramène brusquement à la lumière, le dossier Dangnivo et suscite une interrogation : les personnes arrêtées en l’occurrence le jeune féticheur Codjo Alofa sont-elles les vrais assassins de ce fonctionnaire du ministère de l’Economie et des Finances ? De la manière dont ils ont tenté de faire diversion dans ce dossier en montrant que dans la famille Dangnivo, un cas de porté avait existé, c’est de la même manière ils ont avancé une affaire domaniale pour camoufler l’origine de l’agression. Ainsi c’est la règle et des innocents sont persécutés, abattus ou jetés en prison. Heureusement qu’il existe encore une justice. Nonobstant cela et quelle que soit la sentence du juge et indépendant, la conscience de chacun est le grand juge.

Le Garde des Sceaux escamoté

Le Garde des Sceaux, Valentin Djènontin est à l’image de son chef, Yayi Boni président de la République. Il s’est basé sur des informations erronées provenant de la Police nationale pour faire du triomphalisme en annonçant officiellement que les présumés auteurs de la tentative d’assassinat de Martin Assogba sont démasqués et gardés par la Police. Mais la justice vient de le contredire en libérant des innocents qu’il a voulu faire passer pour des bourreaux du président de l’Ong Alcrer. Dans un gouvernement qui se respecte, il n’est pas permis de présenter des informations mensongères qui conduisent à des déclarations maladroites et déshonorantes. Le chef de l’Etat a habitué les Béninois et surtout ses lieutenants qui ferraillent dans son entourage à des prises de positions hâtives à partir des informations mensongères qui lui sont présentées. Le ministre Valentin Djènontin, de surcroît le Garde des Sceaux devrait attendre la décision de la justice avant de se lancer dans une telle communication. Ses déclarations à n’importe quelle pièce sont à l’antipode des règles à observer quand on est ministre de la Justice. Même si la Constitution a prescrit la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice, il n’est pas décent et courtois que le Garde des Sceaux se fasse escamoter la justice.

FN

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