Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Adjinakou N° 2182 du 12/3/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles



Comment

Société

Interview avec le Président de Women Deliver " : Investir dans la santé et le bien être des filles et des femmes est la meilleure chose à faire "
Publié le mercredi 13 mars 2013   |  Adjinakou




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Depuis le 08 mars 2013, les femmes sont à l'honneur à travers la célébration de la journée internationale de la femme. Elles le seront également en Mai prochain en Malaysie lors de la troisième conférence internationale qu'organise Women Deliver à l'intention de la gent féminine. Women Deliver est une organisation de plaidoyer américaine qui agit dans le monde entier afin d'inciter les décideurs, les Organisations non gouvernementales, les chercheurs à améliorer la santé et le bien-être des filles et des femmes. Travaillant avec les ministères des finances et de la santé, elle a pour objectif de réduire la mortalité maternelle et promouvoir l'accès universel des filles et des femmes à des services et informations de la qualité sur la santé reproductive. "Investir dans les filles et les femmes : ça paie ", tel est le slogan de l'organisation internationale. Jill Sheffield, Présidente de Women Deliver, nous donne un avant goût des différentes questions qui seront débattues au cours de cette rencontre internationale. Interview.

Les recherches montrent que dans le monde 222 millions de femmes ont encore des besoins non satisfaits en contraception moderne. Quelles sont les stratégies que la conférence prévoit mettre en place pour amener les pays du monde et africains en particulier à réduire ce besoin non satisfait et s'assurer que les femmes aient des grossesses désirées, saines et sécurisées ?

Women Deliver 2013 sera une importante occasion pour les défenseurs, les décideurs, les chercheurs et les fournisseurs du monde entier de se réunir pour partager ensemble les leçons apprises, les progrès réalisés et les stratégies pour surmonter les obstacles existants qui ne donnent pas accès aux services de planification familiale et à la contraception moderne. Se basant sur les recommandations du sommet historique de Londres en Juillet 2012 sur la planification familiale, nous espérons que les discussions de Women Deliver 2013 aideront à assurer à toutes les filles et femmes du monde entier l'accès aux services de planification familiale volontaire. Voici quelques approches clés qui garantissent l'accès aux contraceptifs. Il s'agit d'impliquer les leaders religieux et traditionnels en tant que champions de la planification familiale. Ensuite, améliorer l'accès des femmes qui ne peuvent pas aller régulièrement dans les centres de santé, qui ont besoin de la discrétion autour de leur méthode de contraception ou qui ont besoin des produits de contraception à moindre coût, aux méthodes de contraception de longue durée d'action. Il faut également réduire la stigmatisation culturelle autour de l'utilisation de la planification familiale en mettant l'accent sur la santé générale, les droits et les avantages économiques de son utilisation ; s'efforcer d'atteindre les femmes qui ont un accès très limité aux services de planification familiale, tels que les jeunes, les femmes séropositives, rurales, autochtones et / ou déplacées.

Le thème principal de la conférence tourne autour de la santé et du bien-être des filles et des femmes. Pourquoi ce thème et que peut tirer comme avantage un pays qui investit dans la santé des femmes et des filles?

Il y a d'énormes avantages économiques et sociaux pour les familles, les communautés et les nations. Investir pour améliorer la santé maternelle et sauver la vie des femmes (c'est-à-dire atteindre l'objectif 5 des OMD) est la meilleure chose à faire. Ceci a été le message clé de Women Deliver depuis longtemps. La première conférence de Women Deliver tenue en 2007 a suscité l'élan pour aborder la santé et les droits des filles et des femmes. Cette dynamique a progressé lors de notre deuxième conférence en 2010 et continuera lors de la réunion de mai 2013. Cependant, il reste encore beaucoup à faire. Nous devons continuer à souligner l'importance de placer les filles et les femmes au centre de nos stratégies de développement actuelles et futures d'autant plus que nous nous approchons de l'échéance de 2015 pour les OMD. Nous devons reconnaitre l'égalité et les besoins des filles et des femmes et transmettre les immenses avantages qui résultent de leur pleine participation à la société.

Nous nous approchons de l'échéance de 2015 pour les OMD. Peut-on dire à l'étape actuelle que tous les pays africains atteindront l'objectif 5?

Des progrès significatifs ont été accomplis dans la réduction des décès maternels et l'amélioration de l'accès à la santé reproductive en Afrique. Et le Bénin est l'un des rares pays africains qui est sur la bonne voie dans l'atteinte de cet objectif. Malheureusement, à l'échelle continentale, l'OMD 5 est celui qui a capitalisé le moins de progrès et beaucoup de pays ont actuellement régressé en termes de résultats dans le domaine de la santé maternelle et reproductive.

Atteindre l'objectif 5 nécessitera un appui important de la part des gouvernements nationaux, y compris la volonté politique accrue et des engagements financiers. Les politiques devraient supportées la santé reproductive des femmes et leurs droits. Les systèmes de santé doivent être renforcés dans leur ensemble et les femmes doivent être en mesure d'accéder à un minimum de soins de santé maternelle et génésique et de planification familiale. Briser les obstacles qui empêchent les femmes vivant dans les zones pauvres et éloignées ou celles qui sont spécialement vulnérables telles que les jeunes femmes, les femmes séropositives ou les femmes handicapées, est une stratégie essentielle pour améliorer la santé maternelle et génésique.

A la conférence de Women Deliver 2013, nous allons lancer un appel aux dirigeants mondiaux et locaux pour qu'ils respectent les promesses et les engagements faits dans l'atteinte de l'OMD 5. Nous allons également faire en sorte que la santé et les droits des filles et des femmes demeurent des priorités mondiales et locales bien au-delà de l'échéance de 2015.


De nombreux gouvernements africains n'investissent pas beaucoup dans les questions de santé et en particulier dans la planification familiale. Comment peut-t-on les amener à respecter la Déclaration d'Abuja qui prévoit que "chaque pays africain consacre 15% de son budget au secteur de la santé"?

En 2011, seule la Tanzanie a respecté l'objectif de la Déclaration d'Abuja, celui d'investir au moins 15% de leur budget dans la santé. Pour encourager davantage les gouvernements à travers le continent à investir dans la santé, en particulier dans le domaine de la santé maternelle et reproductive, nous devons prendre d'abord en considération certains aspects. A partir du moment où investir dans la santé est la meilleure chose à faire, c'est également un devoir économique à respecter. Ce dernier point est important pour insister auprès des décideurs. La santé maternelle et reproductive n'est pas seulement une "affaire de femmes"; c'est également un problème de développement. En bref, le bien-être des femmes détermine le bien-être d'un pays. Lorsque les femmes survivent, les familles, les communautés et les gouvernements prospèrent.

Une grossesse désirée est-t-elle synonyme de limitation de grossesse ?

Les défenseurs de la santé de la reproduction, en particulier ceux qui supportent l'accès universel à la planification familiale tels que Women Deliver, ont une vision du monde où les femmes doivent avoir accès à des services et des informations qui leur permettent de décider du moment où elles veulent concevoir. Si cette vision se réalise, la plupart des grossesses qui surviennent seraient pensées et planifiées. Les grossesses planifiées sont aussi des grossesses saines à la fois pour la femme et son enfant.
Makéba Tchibozo

 Commentaires