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Légalisation de l’avortement “Volontaire“ au Bénin: Les avis divergent, çà jase sur la toile

Publié le samedi 16 octobre 2021  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Légalisation de l’avortement “Volontaire“ au Bénin: Les avis divergent, çà jase sur la toile
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Le projet de loi portant modification de la loi relative à la santé sexuelle et de la reproduction notamment la légalisation de l’interruption volontaire de la grossesse suscite diverses réactions au sein de l’opinion publique. Du président de l’Assemblée nationale qui dénonce un complot de l’occident aux organisations de la société civile qui défendent l’urgence d’une telle loi ainsi qu’aux réactions des internautes sur la toile, le sort réservé à ladite loi est encore loin d’être connu…

Pour le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, une loi autorisant l’avortement n’est pas la bienvenue au Bénin. A la faveur d’un atelier, jeudi 08 octobre dernier à Grand-Popo, sur le droit à la santé sexuelle et reproductive des jeunes, le chef du parlement béninois estime que la grossesse est une question de responsabilité et il importe que les auteurs en assument la responsabilité plutôt que de chercher à avorter. Si les droits en matière de sexualité et de reproduction constituent un ensemble de droits reconnus par le droit positif béninois et par les instruments juridiques internationaux, il faut en assumer les conséquences. « L’avortement étant la négation de la vie à un enfant, qui sommes-nous pour décider de la vie de quelqu’un et surtout du “tout petit” ?… Plus il (l’enfant) est petit, plus nous devons le défendre. C’est cela notre devoir en tant qu’élus du peuple. D’ailleurs, les législations antérieures sur les droits des enfants, tant dans le code de la famille que dans le code de l’enfant le recommandent. Nous devons continuer à aller dans ce sens pour protéger celui qui est sans défense», a laissé entendre le président Louis Vlavonou. Il a, par ailleurs, évoqué le protocole de Maputo du 11 Juillet 2003 sur la santé reproductive qui donne déjà à la femme le droit à l’avortement en cas de viol ou de risque de mort…Inutile encore de chercher à permettre aujourd’hui à la femme d’avorter dans toutes les circonstances où elle ne voudra pas garder l’enfant conçu et déjà là, selon l’élu du peuple. «Nous devons…penser à d’autres moyens par lesquels elle peut valablement réguler ses naissances sans pour autant attenter à la vie du tout petit et à sa propre vie », a -t-il précisé. Le président Louis Vlavonou estime que la législation sur l’avortement est un axe du complot de l’Occident contre les pays pauvres, contre l’Afrique, se cachant derrière le paradigme de la Nouvelle Ethique Mondiale. Selon ce dernier, la propagande de la légalisation de l’avortement avec tous ses corolaires fait partie de la stratégie mise en place par « La Nouvelle Ethique Mondiale » pour déconstruire nos valeurs (dont ils redoutent les performances de développement en Afrique) et reconstruire à la place les contre- valeurs dont leurs cultures sont victimes aujourd’hui.

La société civile : le contre-pied…

Les acteurs de la société civile ne partagent pas la position du Président de l’Assemblée nationale. Plusieurs réactions ont donc été enregistrées démontrant la nécessité pour le Bénin de légaliser l’interruption volontaire de la grossesse. Ce mardi, 12 octobre 2021, Dr Raphaël Totongnon, porte-parole du Collège des gynécologues-obstétriciens et la présidente de l’Association béninoise pour la promotion de la famille (Abpf) étaient au parlement pour échanger avec le président de la Commission des lois, Orden Alladatin. Pour Dr Raphaël Totongnon, l’avortement est la troisième cause de mortalité maternelle au Bénin après les hémorragies liées à l’accouchement et l’éclampsie. Toute chose qui démontre l’urgence d’agir pour éviter les décès de jeunes filles liés à l’avortement clandestin. Quant à la présidente de l’Abpf, elle a déploré le fait que les dispositions légales en vigueur ne donnent pas la liberté aux jeunes filles d’avorter librement lorsqu’elles ne veulent pas garder la grossesse. « Dans notre plaidoyer, nous demandons à l’Assemblée nationale de sauver la vie de ces nombreuses femmes » qui perdent la vie en pratiquant l’avortement clandestin, lance-t-elle.

Sur la toile, les positions divergent également même si des commentaires évoquent la nécessité d’intensifier la sensibilisation sur les dispositions légales autorisant l’avortement et déjà en vigueur au Bénin pour une sexualité plus responsable. Les regards sont donc tournés vers l’Assemblée nationale quant au sort réservé à ladite loi. Un moment très attendu !

A.B
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