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Médiateur de la République: Pascal Essou : pourquoi faire mieux que son prédécesseur

Publié le mercredi 20 octobre 2021  |  Matin libre
Pascal
© Autre presse par DR
Pascal Essou, nouveau médiateur de la République
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À sa nomination et sa prise de fonction en mai 2021, il est évident que quand on fait le sondage, Pascal Essou n’aura pas retenu trop les attentions. Et pour cause. D’une part, le Médiateur de la République étant perçu dans l’opinion comme une institution budgétivore, et d’autre part, nombre de Béninois n’arrivent pas à mesurer l’apport qualitatif des occupants du fauteuil dans le développement du pays notamment sa stabilité ou la prévention des conflits électoraux. Certes, les discours du Médiateur de la République pour appeler à la paix en période électorale ne manquent pas. Mais parfois on s’interroge sur la posture du Médiateur de la République dans certains contextes où les signaux virent à l’orange ou au rouge. Pour être on ne peut plus clair, inutile de rappeler l’ambiance électrique qui avait prévalu aux élections législatives de 2019 et à la présidentielle de 2021 avec à la clé des pertes en vies humaines, des dégâts matériels et humains jamais vécus depuis que le Bénin a opté pour le Renouveau démocratique, il y a au moins trois décennies. Pourtant il y avait un Médiateur de la République qui lisait la situation et qui pouvait constituer un tampon pour les deux parties Opposition et Mouvance afin que le juste milieu soit trouvé pour éviter le pire. Au désarroi des Béninois, et sous le prétexte qu’il fallait rigoureusement respecter les délais constitutionnels dans la tenue des scrutins, on a donné le feu vert à l’Exécutif et à son chef de foncer. Le Médiateur de la République d’alors s’était joint à ses autres collègues, présidents d’institution, pour lire un texte qui encourageait le pouvoir à organiser vaille que vaille ces joutes électorales. C’était à la faveur d’audiences à eux accordées par le président de la République. La suite, l’opinion publique nationale et internationale en a été témoin. De tristes souvenirs, malheureusement…

En s’installant dans le fauteuil, à la suite du magistrat à la retraite Joseph Gnonlonfoun, Pascal Essou a certainement mesuré les défis qu’il doit relever pour faire gober l’institution par les Béninois. C’est bien de faire le tour des autres institutions pour prendre conseils, d’organiser des audiences foraines pour faire connaître au grand public ce qu’est le Médiateur de la République, c’est aussi bien, dans une démarche de paix, d’aller rendre visite à des ténors de l’opposition ou à leurs familles comme il l’a fait en direction de l’ancien président Nicéphore Soglo à Cotonou et à la grande famille de l’ex chef de l’Etat Yayi Boni à Tchaourou. Mais, même si la démarche n’est pas allée en direction de la mouvance, camp duquel est issu l’ancien député Pascal Essou devenu Médiateur de la République, n’est-il pas indispensable qu’il opte plutôt, pour les élections à venir, pour la prévention ou qu’il soit dans l’anticipation? Etre dans la prévention, c’est agir dans l’intérêt supérieur de la Nation, tirer la sonnette d’alarme et pouvoir dire au chef quand il y a risque de troubles par rapport à tel ou tel acte qu’on s’apprête à poser. C’est bien faisable. Au Sénégal, le défunt Médiateur de la République l’a fait.

La réaction osée mais sage de l’ex Médiateur de la République du Sénégal

Le 18 mars 2021, Matin Libre célébrait le feu Médiateur de la République sénégalais, Alioune Bandara Cissé à travers ces écrits en Manchette : <<

Alors que dans la matinée du lundi 8 mars l’opposant politique (Ousmane Sonko ndlr) en garde à vue allait être présenté au juge avec les risques d’escalade de violences, le dimanche 7 mars 2021, Alioune Badara Cissé, Médiateur de la République du Sénégal lance publiquement un appel à écouter la jeunesse sénégalaise. C’était à la faveur d’une déclaration de presse fortement appréciée. A y voir de près, il n’a pas été tendre avec le pouvoir notamment le chef de l’Etat, Macky Sall. Il s’est totalement démarqué en prouvant son statut de personnalité indépendante tout en se rangeant, dans sa prise de position, du côté du peuple manifestant. Il a certainement lu la situation et a décidé d’alerter au plus tôt sur le danger que courait le pays. Bien qu’étant un ami, un soutien de Macky Sall, il a osé lui dire, sans ménagement, la vérité. C’est de l’audace tout simplement. Surtout dans un contexte politique africain ou ce genre d’acte est rare voire rarissime. Et dire que cette année 2021, le mandat de six ans non renouvelable de cet Avocat de profession finit à la Médiature. Il aurait pu être dans des calculs politiciens visant l’intérêt égoïste qu’il n’allait jamais adopter cette posture. Alioune Badara Cissé alias « ABC » a plutôt privilégié l’intérêt supérieur de la Nation. Cela s’appelle du patriotisme. L’ancien ministre des Affaires étrangères n’est pas de l’écurie de certains collaborateurs du chef de l’Etat et de présidents d’institution qui, bien que voyant les voyants à l’orange ou au rouge, emballent le patron dans un jusqu’auboutisme, et salut le chaos. Pourvu qu’eux leurs intérêts particuliers soient sauvegardés. Si le chef peut même y laisser sa peau, quel ne serait pas leur bonheur puisqu’eux sont champions dans les retournements de veste. C’est fort de tout cela que votre journal, Matin Libre, a fait l’option de s’attarder sur ce digne fils sénégalais pour son acte de bravoure qui a contribué, d’une manière ou d’une autre, à la décrispation de l’atmosphère très tendue au Sénégal, du 3 au 7 mars. En effet, à la suite du Médiateur de la République, le président Sall a fait une apparition à la télévision le lendemain lundi, dans la soirée, pour appeler ses concitoyens au « calme et à la sérénité ». « Tous, ensemble, taisons nos rancœurs et évitons la logique de l’affrontement qui mène au pire », a laissé entendre le numéro 1 sénégalais qui s’est par ailleurs engagé à procéder à un « allègement » du couvre-feu en vigueur dans le pays et qui « asphyxie » économiquement la population >>. Pascal Essou doit donc aller à l’école de l’ex Médiateur de la République sénégalais.

Worou BORO
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