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La Nation N° 5888 du 18/12/2013

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Lancement du document de politique nationale d’evaluation (pne) : un référentiel nécessaire à l’amélioration de l’action publique
Publié le jeudi 19 decembre 2013   |  La Nation


Antonin
© Autre presse par DR
Antonin Dossou, Ministre chargé de l’évaluation des politiques publiques et des programmes de dénationalisation.


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Avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement, le Bénin a mis en place sa Politique nationale d’Evaluation (PNE). Le document qui la concentre a été officiellement lancé hier mardi 17 décembre à Cotonou, par le ministre de l’Evaluation des Politiques publiques et des Programmes de Dénationalisation, Antonin Dossou qui attend de ce document une contribution pertinente à l’amélioration des politiques et programmes publics.

Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI


Déclinant les objectifs poursuivis, le coordonnateur du Bureau d’évaluation des Politiques publiques, Aristide N. Djidjoho expose que l’adoption de la Politique nationale d’évaluation pour la période 2012-2021 est un acte décisif couronnant cinq années d’efforts.
Efforts initiés par le président Boni Yayi et mis en musique par le bureau sous le leadership de Pascal Irénée Koupaki, alors Premier ministre. Une telle politique nécessitant un minimum d’organisation pratique afin d’instaurer durablement le réflexe de l’évaluation au sein de l’Administration publique notamment, nécessité apparue bien vite et conduisant à conceptualiser la mise en œuvre de l’Evaluation.
Le document de Politique nationale d’Evaluation, participatif dans sa conception, est la réponse à ce besoin, a indiqué Aristide N. Djidjiho. Et le Bénin, dans ses échanges au plan international, représente une source d’inspiration dans le domaine de l’Evaluation des Politiques publiques, se félicite Aristide Djidjoho, appelant à l’instauration d’une culture évaluative pérenne.
Pourquoi une politique d’évaluation ?

C’est en 2008, rappelle-t-on, que la décision a été prise par le chef de l’Etat d’attribuer la fonction d’évaluation de l’action publique à un ministère. Puis progressivement, et en 2010 particulièrement, l’institutionnalisation du concept a eu lieu. Le choix de l’évaluation découle des orientations stratégiques de développement qui prescrivent de reconstruire une Administration publique de développement au service de l’intérêt général et de la promotion de l’entreprise.
Le souci étant de doter le Bénin d’une administration moderne, républicaine et efficace au service des citoyens. Une administration où la remise en cause en vue de s’améliorer, est de mise autant que le sens de responsabilité et du service public.



En clair, l’évaluation représente un outil important d’amélioration de l’action publique et de redevabilité envers tous les acteurs du développement. D’où l’ambition de la conceptualiser. Pour ce faire, un projet de document a été rédigé par une équipe du Bureau d’évaluation des Politiques publiques appuyée par un consultant qui en a assuré la relecture. Ensuite, des rencontres avec différents acteurs du Cadre institutionnel d’Evaluation des Politiques publiques ont permis de discuter des grandes lignes de la Politique nationale d’Evaluation et de prendre en compte les préoccupations de tous ces acteurs étatiques ou non dans la finalisation du document.
Lequel a également fait l’objet d’un panel spécifique lors de la deuxième édition des Journées béninoises de l’Evaluation. C’est au bout de ce processus, renseigne-t-on au ministère en charge de l’Evaluation des Politiques publiques, que le document a été obtenu et validé par le cabinet du Premier ministre ; puis proposé à l’adoption du Conseil des ministres qui l’a approuvée au cours de sa séance du 3 octobre 2012. Ce que sanctionne le décret n° 2012-521 du 10 décembre 2012.


Par un tel document couvrant la période 2012-2021, le gouvernement nourrit l’ambition de promouvoir la culture évaluative, de promouvoir l’évaluation des politiques publiques, de contribuer à optimiser et à utiliser rationnellement les ressources publiques. Il devrait aussi favoriser la capitalisation des connaissances et l’apprentissage, puis le renforcement de la redevabilité et de la bonne gouvernance, puis de la reddition de comptes aux citoyens.
Au total, retient le ministre de l’Evaluation des Politiques publiques et des Programmes de Dénationalisation, Antonin Dossou, «Evaluer est une démarche qui vise à aider à atteindre des résultats probants en s’interrogeant sur l’efficacité et l’impact des actions menées».
A ce titre, suggère-t-il, l’évaluation doit jouer un rôle majeur dans l’appréciation de la mise en œuvre des politiques publiques en permettant, spécifiquement, d’obtenir des informations pertinentes sur les stratégies et les actions mises en œuvre par l’Administration publique centrale et décentralisée, ainsi que par les collectivités locales.
Aider à améliorer les performances

Au nom du représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Bénin, l’économiste principal de l’institution, El Hadji Fall, a mis l’accent sur l’importance de ce document qui met en exergue la vision du gouvernement et les axes saillants sur lesquels elle porte. Il a soutenu que l’évaluation est une nécessité impérieuse pour inventorier les politiques publiques tout en appréciant la pertinence.
Le PNUD qui dispose d’une expérience dans le domaine du renforcement des capacités, a participé avec fierté à l’élaboration de ce document de Politique nationale d’évaluation, a rappelé El Hadji Fall, rassurant les autorités de la disponibilité de son institution à continuer d’accompagner le gouvernement béninois dans la mise en œuvre de cette politique.
Ce dont se réjouit Antonin Dossou, professant que la PNE revêt une importance capitale de par son ambition majeure de contribuer à l’amélioration de la gouvernance publique.



Elle traduit la volonté d’améliorer les conditions de vie des populations. Les enjeux sont donc bien clairs : utilisation rationnelle et optimale des ressources, limitées du reste ; amélioration des performances de l’Administration publique ; pérennisation de l’impact des politiques publiques. Mais Antonin Dossou précise que l’évaluation ne doit pas être confondue à un audit de gestion, un contrôle, une vérification des comptes encore moins au rôle de l’Inspection générale d’Etat. Ni le suivi. Elle est plutôt, enseigne-t-il, une démarche scientifique qui permet d’apprécier la qualité des résultats des politiques publiques et programmes mis en œuvre ; en termes d’efficacité, d’efficience et de durabilité des effets notamment. Là-dessus, recourant aux écritures du livre de la Genèse, Antonin Dossou prêche que l’évaluation est d’inspiration divine, Dieu lui-même ayant procédé à une évaluation de ses œuvres, dès le premier jour de la création, pour nommer par exemple le jour et la nuit puis envisager la suite de son œuvre. C’est dire que l’évaluation est une nécessité, voire une exigence naturelle qui concerne non pas que les gouvernants, mais l’ensemble de la population. Surtout face aux impératifs de développement de plus en plus prenants, en vue de favoriser la création d’emplois et d’améliorer la qualité du service public.


Dans tous les cas, avec l’adoption de la PNE, la pratique de l'évaluation s’institutionnalise dans notre pays et il faut développer sans relâche cette pratique. A titre d’illustration, plus d’a propos dans la mise en œuvre des politiques publiques, leur pertinence et efficience.
Antonin Dossou remerciera, par ailleurs, le chef de l’Etat pour son engagement en faveur de l’Evaluation des Politiques publiques et, particulièrement à son prédécesseur Pascal Irénée Koupaki, qui en a assuré l’impulsion de façon remarquable.


Il n’oublie pas tous les consultants, des Africains, dont l’expertise est avérée ; encore moins le PNUD pour son accompagnement déterminant. Et dit sa conviction que la pratique de l'évaluation a de beaux jours devant elle au Bénin, toutes choses que la mise en place prochaine du Conseil national de l’Evaluation aidera à réaliser, se dit-il convaincu. Autant que le souci d’implémentation qui verra bientôt l’Ecole nationale d’Administration et de Magistrature mettre en place un Master en Evaluation des Politiques publiques afin qu’à terme le pays dispose d’une masse critique d’évaluateurs compétents.
Des engagements…

Par la définition de la PNE, le gouvernement s’engage à ce que la mise en œuvre de toute intervention publique soit astreinte à la définition d’une matrice arbre à problèmes/arbre à solutions, la définition de résultats attendus, une exécution rigoureuse axée sur l’attente de résultats, un suivi régulier et efficace. Ainsi qu’à une évaluation pour mesurer la performance et améliorer l’efficacité et l’efficience au cours de la mise en œuvre ; une évaluation d’impact pour apprécier les retombées sur les bénéficiaires et capitaliser les connaissances. Et à la reddition de compte aux populations au Parlement et aux autres institutions de la République. Dans ce cadre, l’Administration s’oblige à assurer la production systématique ou en temps opportun, pour le compte du gouvernement, d’informations et de connaissances stratégiques, fiables et objectives sur les résultats et les effets de ses actions en vue de mieux répondre aux besoins et aux aspirations des populations béninoises.


Elle s’oblige aussi à promouvoir la culture évaluative en son sein, auprès des pouvoirs déconcentrés et décentralisés et des partenaires sociaux, de même qu’elle doit développer les mécanismes d’évaluation de l’action publique qui permettront une meilleure implication du citoyen à l’appréciation des politiques publiques à leur amélioration et à leur redéfinition. En fin, elle doit renforcer la culture de reddition de comptes et de redevabilité envers les institutions de la République et les citoyens par la production et la diffusion systématique d’informations précises sur la mise en œuvre et les effets de toutes les interventions de l’Etat pour le bénéfice des populations.


Pour la réalisation de ces engagements, il est nécessaire de professionnaliser l’évaluation en créant un corps des évaluateurs dans l’Administration publique ; d’assurer le développement des capacités des acteurs du Cadre institutionnel de l’Evaluation des Politiques publiques ; et de faire évoluer le cadre légal et réglementaire par le vote d’une loi sur l’évaluation.

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