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Affaire bastonnade: Owolobè relaxé, ses ministres condamnés à 3 ans de prison ferme

Publié le mardi 26 octobre 2021  |  beninwebtv.com
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© Autre presse par dr
Affaire bastonnade: Owolobè relaxé, ses ministres condamnés à 3 ans de prison ferme
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L’empereur de la fraternité Ogboni et ses huit ministres poursuivis dans un dossier de bastonnade ont été fixés sur leur sort ce mardi 26 octobre 2021. Le tribunal de première instance de Cotonou a donné son verdict ce jour, après les réquisitions du ministère public mardi dernier.

Poursuivis pour « complicité de coups et blessures volontaires » et « coups et blessures volontaires« , Owolobè et ses co-accusés savent désormais à quoi s’en tenir. Le tribunal a confirmé les réquisitions du ministère public en condamnant les 8 ministres à 3 ans de prison ferme et une amende de 200 mille francs CFA, et en relaxant au bénéficie du doute l’empereur de la fraternité Ogboni, Owolobè.

Le mardi 19 octobre dernier, le ministère public dans ses réquisitions a demandé 36 mois de prison ferme et 200 mille francs CFA d’amende contre les huit ministres d’Owolobè. Il a par ailleurs demandé la relaxe au bénéfice du doute d’Owolobè, avec l’argument que ce dernier n’a pas participé à la bastonnade de la victime.

Les mis en cause avaient été arrêtés le 18 juillet 2021 suite à la diffusion de l’audio de la victime sur les réseaux sociaux. Dans cet enregistrement audio de plusieurs minutes, Ibrahim H. a relaté les faits incriminant Owolobè et ses ministres. Dans une vidéo qui a circulé en son temps, on pouvait voir le sieur Ibrahim sauvagement bastonné par un groupe de personnes (des ministres d’Owolobè).

La victime serait impliqué dans une affaire de fraude avec un marchand de transfert d’argent. L’affaire avait été déjà réglée au commissariat, mais le palais impérial a décidé d’une séance de bastonnade comme punition.

Retour sur les faits …
Secrétaire administratif dans les bureaux d’Abibou Adéola Adam alias Owo-Lobè, Ibrahim Houégnon avait été envoyé pour une opération de retrait Mobile Money, une opération qui a mal tourné et qui serait la principale cause de sa bastonnade.

Selon les dires d’Ibrahim, l’empereur mondial de la fraternité Ogboni l’avait envoyé pour un retrait de 195 000 FCFA. « La dame qui allait me faire l’opération de retrait a mis 19 500 fcfa. Elle a donc omis un zéro. Moi j’ai validé sans faire attention », a-t-il raconté dans un audio de 5 minutes. Il a donc validé un retrait de 19 500 FCFA, mais a reçu des mains de la dame une somme de 195 000 FCFA.

J’étais rentré avec les 195 000 fcfa que j’ai remis à son éminence Owo-Lobè. Quelques heures plus tard, la dame s’est rendue compte de son erreur. Elle a donc repris contact avec moi pour récupérer son argent.

Ibrahim H.
C’est après les appels de la dame qu’il se serait lui-même rendu compte de l’erreur. « Après contrôle, j’ai également constaté qu’il y avait un surplus de 175 500 fcfa. Je suis allé retirer les sous que j’ai ensuite déposé dans mon compte bancaire », a-t-il fait savoir. Après ça, il dit avoir demandé à la dame de la rejoindre au palais impérial des Ogboni.

L’intervention de la police…
La dame s’est effectivement rendue au palais pour rencontrer son débiteur. Ibrahim a promis payer l’argent, mais la police était déjà au courant de l’affaire. Informé de la situation, l’empereur mondial Owo-Lobè lui a demandé d’aller régler la situation au commissariat. « J’ai été gardé à vue. Le commissariat a décidé que je reste-là, en attendant qu’il ne fasse jour pour que j’aille faire le retrait pour rembourser », a-t-il confié.

Entre temps, l’empereur et ses ministres ont cotisé 60 mille qu’ils ont envoyé à Ibrahim, pendant qu’il était au commissariat. « Le matin, je suis allé retirer les sous de mon compte bancaire pour rembourser la dame. Après avoir récupéré son argent, elle dit qu’elle ne veut pas enclencher une procédure judiciaire, qu’on pouvait me laisser partir », a-t-il dit dans son audio.

Conformément à la demande de la dame, Ibrahim a été relâché et a repris service dans les bureaux d’Owolobè. « Le lendemain, aux environs de 22h 30, Owolobè me faisait comprendre qu’il y a un conseil des ministres au premier étage et que je devais aller apprêter la salle », raconte Ibrahim.

Un conseil des ministres spécialement consacré à l’affaire « Mobile Money »
Arrivé dans la salle du conseil des ministres, Ibrahim rencontre le premier ministre du palais impérial, qui lui fait savoir qu’il est aussi concerné par la séance.

L’ordre du jour portait uniquement sur ma personne. Après le point de la situation fait par un membre du palais, qui était aussi au commissariat, s’en est suivi ma bastonnade. Une dame sort un bois, un bâton en fer, une lanière, une barre en aluminium. Ils étaient au nombre de 18. Elle a demandé à ce que chacun d’eux m’applique 20 coups. A tour de rôle, ils m’ont châtié.

Ibrahim H.
Dans la vidéo qui a abondamment circulé sur les réseaux sociaux, On voit Ibrahim bastonné à sang. Au milieu d’un groupe de personnes, couché à terre, il recevait sans cesse des coups violents. Il a pu s’échapper par la suite pour se retrouver à l’hôpital.

Après la publication de ladite vidéo, l’empereur mondial de la fraternité Ogboni et les ministres auteurs de la flagellation ont été interpellés.

Présentés au procureur de la république près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, sa majesté Kabiessi OwoLobè a été mis sous convocation et ses ministres déposés en prison. L’empereur avait expliqué au juge qu’il n’a jamais donné l’ordre de bastonner la victime et qu’il n’était même pas informé d’un tel projet.
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