Suite à l’échec du Bénin devant les Américains : Yayi se tourne vers les Turcs (Une coopération non sans risques !) #aCotonou

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Suite à l’échec du Bénin devant les Américains : Yayi se tourne vers les Turcs (Une coopération non sans risques !)

Publié le jeudi 19 decembre 2013 | Le Confrère de la Matinée

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Le Président Boni Yayi en visite en Turquie rencontre le Premier Ministre Turc, Recep Tayyip Erdogan
Photo : Le Président du Bénin M. Boni Yayi et le Premier Ministre Turc, M. Recep Tayyip Erdogan

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Audiences du chef de l`etat : le président Boni Yayi échange avec plusieurs personnalités

- 16/12/2013

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Activités du chef de l`Etat 2013

S’il est dorénavant certain que le Bénin a raté le second compact de l’aide financière à lui accordée par le Millenium Challenge Account (MCA), le renforcement de sa coopération avec la Turquie ne l’est moins. La Turquie semble bien devenir le prochain soutien du Bénin, en lieu et place des Etats Unis jugés un peu trop “exigeants“ en matière de respect des droits de l’homme.

De 6 millions de dollars en 2002, le volume d’aide de la Turquie à l’intention du Bénin est passé à 210 millions de dollars. Une aide qui va essentiellement se concentrer sur la construction des infrastructures énergétiques et routières en République du Bénin. Voilà ce qui ressort entre autres de la visite de travail effectué par le Chef de l’Etat, le Dr Thomas Boni Yayi en Turquie la semaine dernière. Nouvelle sensationnelle, dirions-nous. En effet, ladite nouvelle a le mérite de “tomber“ à un moment où l’obtention du second compact du programme Millenium Challenge Account (MCA) devient hasardeuse pour le Bénin.

En effet, il est reproché au Bénin de ne pas lutter comme cela se doit contre le fléau de la corruption. Mais là où les Américains nourrissaient de la réticence, les Turcs n’ont pas hésité à montrer de la générosité. Le président Béninois a été reçu en Turquie avec les honneurs qui lui sont dus. Plusieurs accords de partenariat Bénino-turcs sont donc nés de cette visite historique. Le Bénin pourra dorénavant compter la Turquie parmi ses partenaires au développement. Ce qui s’avère très indispensable, surtout à un moment où il souffre des affres d’une morosité économique des plus exacerbées. Si la générosité de la Turquie est à saluer, il n’en demeure pas moins qu’il faille s’interroger un tout petit peu sur ses implications. Comment la quinzième puissance mondiale pourrait-elle prêter main forte à un pays dont les Américains se méfient ? Partant du principe de droit international selon lequel “les Etats n’ont pas des amitiés, mais des intérêts“, il est bien légitime de se demander quels en seront ceux de la Turquie vis-à-vis de son nouvel allié le Bénin. Il ne faudrait pas aussi perdre de vue l’état de la démocratie sur le territoire de notre nouveau partenaire politique.

La Turquie est souvent en proie à des manifestations populaires. La dernière en date est intervenue en août dernier, où des manifestations de milliers de personnes à l’encontre d’une décision gouvernementale, se sont achevées par une répression sanglante de la Police.

De plus, suivant une récente investigation du quotidien français Le Monde, le nombre de journalistes emprisonnés en Turquie se chiffre déjà à plus de soixante, la majorité n’ayant pas encore été jugée. Ce qui classe la Turquie parmi les premiers pays au monde où la liberté d’expression est muselée. Quand on considère la situation sociopolitique au Bénin, les plaintes à l’encontre du pouvoir en place se multiplient, eu égard à la manière dont il gère le pouvoir. Si donc la Turquie a décidé d’aider un Etat auquel les Etats Unis reprochent la mauvaise gouvernance, c’est qu’il doit y avoir anguille sous roche. Pourvu qu’il n’en soit pas ainsi.

Assaf ADJOVI

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