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Saison pluvieuse: Promoteurs de lavage moto-auto, mécaniciens et Cie, ces heureux de circonstance

Publié le vendredi 5 novembre 2021  |  Matin libre
mécaniciens
© Autre presse par dr
mécaniciens en plein activité à Cotonou
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Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Nous y sommes de plain-pied en ce temps de pluie. Si pour certains, il est éprouvant, ailleurs, ça jubile. Promoteurs de centre de lavage moto et auto, mécaniciens, électriciens, soudeurs de véhicules et vendeurs de pièces détachées font de bons chiffres d’affaires…



«Quand tu laves la moto ou la voiture aujourd’hui, demain, quand il va encore pleuvoir, tu seras obligé de la ramener. Là, ça nous avantage», confie Marius D. rencontré dans la matinée de ce lundi 25 octobre 2021, dans son centre de lavage auto-moto à Calavi-Sèmè. Nous sommes dans la commune d’Abomey-Calavi. Notre jeune homme, la trentaine, les pieds nus, vêtu d’un tee-shirt bleu lequel retombait sur une culotte qui laissait paraître ses genoux et pieds effilés, était préoccupé en ce jour qu’il s’est pourtant donné pour se reposer, à rendre propre l’intérieur d’une voiture que suite à l’appel d’un de ses clients, il s’empresse à laver. Dans ce centre de lavage bien en retrait, peu attrayant et qui existe depuis plus de 10 ans, centre qui lui a été confié par son frère aîné appelé à une autre charge, Marius D. n’a rien à envier à un Agent permanent de l’Etat notamment en cette saison interminable de pluie.

«En saison pluvieuse on travaille beaucoup. Il y a l’eau partout, la boue. Les usagers de la route y passent et ça salit leurs véhicules. Par ce temps de pluie, en une semaine, je fais plus de 100 000 F Cfa de recette», raconte-t-il, le sourire aux lèvres. Incroyable mais vrai, il s’explique : «Il m’arrive de faire une recette journalière de 15 000 F Cfa à 20 000 F Cfa. Je lave les motos à 500 F Cfa. Pour ce qui est des voitures, ça varie. Parfois, on lave juste l’extérieur, et c’est à 5000 F Cfa. Selon le client, je peux laisser ça à 3000 F Cfa ou 4000 F Cfa. Parfois, il faut nettoyer l’intérieur, désensabler, sortir les sièges, les laver, les réinstaller par la suite, laver le véhicule. Là, c’est 20 000 F Cfa et je reçois assez de véhicules». «Il y a beaucoup d’argent dans le lavage», finit-il par lâcher sans ambages même si en moyenne, il lui faut passer 1h à laver une voiture. Et, même en saison sèche, l’homme affirme ne pas se plaindre pour autant. La poussière aidant. «Certains ne supportent pas la poussière et amènent leurs engins au lavage», renchérit-il, encore que lui, sa particularité, ce qui fait d’ailleurs qu’il est souvent sollicité, c’est l’usage de l’eau de la Soneb. «J’utilise l’eau de la pompe. Certains clients optent pour ça et non les forages. J’ai mon propre compteur», fait-il savoir.

De Calavi à Godomey, les propos de Marius D. sont approuvés. Dans ce centre de lavage auto-moto qui mitoie la clôture du cimetière PK14, les voitures à laver n’en finissent pas. Il sonnait à peine 11h ce même lundi. Hervé est occupé à passer de l’eau sur un véhicule qui, préalablement, a reçu des coups de chiffons, de brosses bien savonneux. Ici, notre présence importune. Pas assez de temps pour échanger. Il y a à faire. «Nous sommes les plus heureux par ces temps de pluie. Il y a beaucoup de véhicules qui nous viennent», reconnaît-il aussi. Et, c’est sur ces bouts de phrase que nous sommes appelé à prendre congé de lui.

La valse des pièces de rechange

Rotules, roulements, bougies, etc. Au niveau des boutiques de vente de pièces détachées, ça va et vient. «A force de passer dans l’eau, les pièces sont vite endommagées. Au contact de l’eau, de la boue, le fait de tomber dans les creux, des pièces sont mises à mal, ce qui requiert notre intervention», laisse entendre Alexis Akoklannou du garage ‘’Associés’’ à Akogbato dans le Littoral. «Quand, il pleut, on a du travail. Même après la pluie, les tous premiers jours qui suivent, ça continue. En saison pluvieuse, on a espoir qu’en une semaine, qu’on aura au moins 50 000 F Cfa ou 100 000 F Cfa d’un client», poursuit notre mécanicien auto. Dans ce garage à ciel ouvert et sablonneux où plusieurs corps de métiers se retrouvent (mécanicien, soudeur, peintre, frigoriste, etc) des voitures jonchent le sol. Les unes plus vieilles que les autres.

Mais, en cette matinée du mardi 12 octobre 2021, les clients ne semblent pas, à tout le moins, répondre aux prières des uns et des autres qui espèrent qu’une panne se produise pour gagner leur pitance. «En une journée, on peut avoir 500 000 F Cfa, comme ça peut arriver qu’on ait que 50 000 F Cfa ou 100 000 F Cfa. La semaine du 04 au 10 octobre, je n’ai pas pu réunir 10 000 F Cfa ; or, dans la semaine du 11 au 17, déjà le 1er jour, j’ai empoché 15 000 F Cfa», poursuit Alexis Akoklannou. Mais en général, que ce soit en temps pluvieux ou pas, il leur arrive de faire des recettes comme ils peuvent ne pas en faire. «Il peut y arriver que tu passes une semaine, un mois sans rien gagner tout comme en une seule journée, tout ce que tu n’as pas pu gagner en un mois, tu l’as», expose-t-il.

Ce n’est pas que rose…

Nos sources pourraient faire plus de recettes en ce temps de pluie mais certains propriétaires de véhicule sont réticents quand il s’agit d’amener leurs engins à la réparation. Il peut, en effet, arriver que la panne nécessite que le véhicule passe des jours au garage. Donc, malgré la panne, ils le conduisent quand même du moment où celle-ci n’empêche pas sa conduite. Et ce, jusqu’à ce que les pluies cessent et là, la réparation se fait une bonne fois pour toute. D’autres, par contre, laissent leurs voitures à la maison et traversent ce moment de pluie à moto.

«Normalement avant, ne nous mentons pas, quand il pleut, on est beaucoup sollicité. Il y beaucoup de dépannage. Aujourd’hui, il faut constater qu’il y a beaucoup de mécaniciens et des maisons de maintenance automobile», complète Henry. De plus en plus, fait observer Simon, des routes sont également construites. Les pannes dues au mauvais état des voies sont alors réduites. Par ailleurs, la situation économique, la cherté de la vie, font aussi qu’il y a moins d’engouement. «Ils sont bien conscients de l’état défectueux de leur voiture mais le manque de moyen fait qu’ils les garent à la maison. Avant, quand on dit le prix, le client ne discute même pas. Aujourd’hui, il va lui-même acheter la pièce de rechange et te l’apporte», énonce-t-il nostalgique. Les réformes dans le secteur du transport ne sont pas non plus occultées. A cause des diverses taxes «beaucoup de nos clients ne roulent plus en voiture, mais à moto», fait remarquer à son tour Narcisse. A tout ceci, vient s’ajouter dame Covid-19 qui, à les entendre, a tôt fait d’empuantir la situation.

Cyrience KOUGNANDE
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