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Art et Culture

Restitution des trésors royaux : Bénédicte Savoy et Felwine Sarr évoquent les enjeux

Publié le mardi 16 novembre 2021  |  La Nation
Bénédicte
© Autre presse par DR
Bénédicte Savoy et Felwine Sarr
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Par Josué F. MEHOUENOU,

Les experts Bénédicte Savoy et Felwine Sarr qui ont eu l’honneur de rédiger le rapport commandité par le chef de l’Etat français sur la restitution des trésors culturels africains sont présents à Cotonou. Passée l’étape de la réception des trésors à laquelle ils ont assisté dans les jardins du palais de la présidence, ils ont animé une conférence thématique, jeudi 11 novembre à Cotonou, sur les enjeux liés à cette restitution.

Une nouvelle ère s’ouvre pour les vingt-six trésors culturels du royaume d’Abomey avec leur retour au Bénin. Restitution oui, mais après ?
Les enjeux sont colossaux et les experts s’empressent déjà de poursuivre la réflexion.
Cotonou, qui est sous les feux de la rampe, parce que pionnière dans la réception d’œuvres pillées, ouvre le bal des réflexions. Les enjeux de la restitution ont été largement débattus par Bénédicte Savoy et Felwine Sarr en présence d’experts, universitaires et acteurs culturels, à l’occasion d’une conférence thématique, jeudi 11 novembre.
« Une fois l’ultime instant d’accueil des œuvres passé, il nous est paru important de nous retrouver, et nous voir honorés par la participation de nos éminents orateurs Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, toutes choses qui constituent une source complémentaire de motivation et de fierté pour nous », a souligné Jean Michel Abimbola, ministre en charge du Tourisme avant les débats. Aux universitaires et chercheurs de tous rangs, sachants et spécialistes à divers niveaux en la matière, il a indiqué que l’Afrique attend désormais beaucoup de cette culture universitaire pour servir de levier aux politiques publiques. Selon lui, l’écho qui résulte du rapport des deux experts sur la restitution du patrimoine culturel africain ouvre les pistes d’une nouvelle éthique relationnelle. « Nous avions déjà, avec nos partenaires compris l’intérêt d’une coopération scientifique autour des questions du patrimoine. Nous espérons pouvoir garder cette flamme pour le bien de notre peuple », poursuit Jean Michel Abimbola. Cette conférence, soutient-il, apportera plus de contenu aux nouvelles responsabilités des institutions muséales en Afrique. Il pense par ailleurs que cette activité est un témoignage supplémentaire de la détermination du gouvernement de la République du Bénin à assumer son rôle désormais majeur, dans cette nouvelle ère marquée par un courant de restitution des biens culturels.
Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, sous la modération de l’historien d’art Didier Houénoudé et en présence du responsable du programme
« Musée » à l’Agence nationale de promotion des patrimoines et du développement du tourisme, Alain Godonou, vont alors aborder diverses facettes de la question. Les échanges étaient passionnants, les contributions riches. Au-delà de l’expérience béninoise, la question de la restitution des biens a été abordée dans sa globalité par les intervenants. La conservation des œuvres, le sort des autres trésors, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, les moyens et possibilités de les reprendre… Les panélistes tout comme les participants ont ébauché mille solutions à même de permettre un retour progressif mais imminent de ces biens culturels. « Que le patrimoine africain revienne sur le continent aux mains des experts africains », ont préconisé plus d’un. D’autres ont suggéré de corriger les lacunes et d’aller encore plus loin. « Nous avons encore du chemin », ont aussi reconnu des intervenants qui ont plaidé pour une meilleure implication des politiques. En tout cas, leur contribution a été déterminante dans la restitution des œuvres du royaume d’Abomey. Raison pour laquelle, ils ont plaidé pour une nouvelle éthique relationnelle avec le continent africain. Après la restitution, le plus gros challenge, d’après Felwine Sarr, c’est celui relatif à la circulation des œuvres.
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