Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Confrère de la Matinée N° du 20/12/2013

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Rejet du Budget, Exercice 2014 : Preuve significative d’un gouvernement tombé en disgrâce (Yayi doit revoir sa copie)
Publié le vendredi 20 decembre 2013   |  Le Confrère de la Matinée


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


 Vos outils




Le Budget général de l’Etat, Exercice 2014 vient d’être rejeté à l’Assemblée Nationale, contrairement aux années antérieures. Pourquoi en est-on arrivé là et quelles sont les conséquences plausibles ?

La majorité parlementaire favorable au gouvernement a cette fois-ci déjoué les pronostics en votant « NON » pour le Budget de l’Etat soumis à son examen depuis environ un mois. Et pourtant, le document a été transmis à temps par l’Exécutif qui en attendait, tout naturellement, un blanc sain comme ce fut par le passé.

Sans trop chercher à savoir les causes profondes de ce rejet retentissant, signe du désaveu cinglant d’un pouvoir qui cumule des déceptions, nous pouvons nous intéresser néanmoins au contexte et, subséquemment, aux conséquences incommensurables de cet acte que vient de poser le parlement et qui interpelle la conscience du gouvernement et surtout son chef.

Premièrement, le document transmis en la forme n’était pas recevable. Des députés éveillés avaient évoqué la grave erreur substantielle qui entachait la qualité de cette loi de finances. Dans le principe et en l’état, les députés ne devraient même pas perdre le temps sur une quelconque étude du document. Mais ils ont néanmoins cherché à sauver la face à un pouvoir qui depuis un moment, capitule sur nombre de sujets.

Deuxièmement, ce qui a le plus décidé le législateur à refuser son soutien à un tel projet de loi de finances, Exercice 2014, c’est la qualité des dépenses publiques engagées çà et là et dont les fruits laissent à désirer. Les députés au cours du débat général, ont évoqué nombre de cas qui s’assimilent à de malversations. Ils ont cité entres autres cas, la problématique construction de leur siège qui devient aujourd’hui un important investissement de fonds perdus.

Environ 14 milliards Francs sont engloutis dans cette affaire, fonds qui se révèlent comme noyés dans la lagune de Porto-Novo puisque le chef de l’Exécutif avait demandé qu’on rase cette affaire et trouver un autre site pouvant abriter le siège. Les députés ont reçu cela comme une offense ; ils sont blessés dans leur amour propre.

Ensuite, c’est la turbine à gaz de Maria Glèta qui n’a produit que des étincelles à la place de la vraie lumière qui en était attendue.

Plutôt que la lumière, cette centrale de montant 45 milliards Francs CFA n’a produit que de l’obscurité. Maintenant, il y a plus de délestage que jamais. Les députés s’en sont offusqués et se sont demandé à quand le développement, l’électricité étant une denrée indispensable à l’industrie, vecteur du développement, le commencement du développement. Ils se sont refusé à « enfoncer » le clou, la liste étant longue.

En clair, les députés s’interrogent sur l’efficacité des dépenses publiques. Cette efficacité qui a déjà fait l’objet d’analyse de plusieurs assises à l’international, tel l’Accord de Paris, relativement aux actions des partenaires techniques et financiers. De plus, les élus du peuple sont conscients de ce que c’est le peuple qui paiera cette dette gaspillée par leur génération.

Ils n’ont pas voulu être comptables d’une telle gabegie flagrante. Ils n’entendent plus donner de moyens, assez de moyens, soit 1.127, 5 milliards FCFA pour soutenir des projets éléphants blancs.

Les députés ont aussi reproché au Budget son caractère irréaliste ; il s’écarterait de la réalité surtout lorsqu’on fait jouer les principes élémentaires des finances publiques.

Le geste que vient de faire l’Assemblée ne manque pas de retombées au contour désastreux pour le pays.



Conséquences plausibles


Ce rejet intervenu en ce moment précis (parlant de la période), oblige le gouvernement à faire jouer l’article 64 de la Constitution au cas où il estimerait que le rubicond est franchi et qu’il a le dos au mur : il prend alors une ordonnance et met le pays sous perfusion pendant toute l’année.

La seconde possibilité pour l’Exécutif, c’est de prendre les douzièmes provisoires qui lui permettent de continuer à effectuer des dépenses en s’inspirant de la loi de 2013 pendant un moment, le temps que certains amendements et reproches faits soient pris en compte ou intégrés au texte de loi pour améliorer sa qualité et ainsi requérir la voix de la majorité, toutes tendances confondues.

Dans l’un ou l’autre des deux cas, c’est le pays qui perd en crédibilité au plan international. Il ne sera plus possible pour nos bailleurs de soutenir directement nos actions de développement. On évoquera des risques pour nous refuser des aides. En tout cas, le MCC n’a pas attendu le déluge de ce jeudi à l’Assemblée avant de nous refuser le deuxième compact. Cela est un mauvais présage et le Chef de l’Etat doit se raviser pour tenter de colmater les brèches volées en éclats pour des exactions d’un pouvoir tombé en disgrâce auprès des représentants du peuple.

Félix MAHOUGNON

 Commentaires