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Les inondations et l’évacuation des eaux pluviales

Publié le vendredi 19 novembre 2021  |  Matin libre
Ousman
© Autre presse par DR
Ousman HASSAN, directeur VRD Consulting
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(Les techniques alternatives de gestion des eaux pluviales)

Au Bénin en général et à Cotonou en particulier, lors de grosses intensités pluviométriques, les populations se déplacent peu et quand c’est inondé, encore moins. Le pays vit alors, à ces moments-là, au ralenti ; ce qui est économiquement et socialement dramatique sans compter les conséquences que ces inondations ont sur la santé, l’environnement, les équipements urbains et le foncier.



Malgré tous les efforts déployés et les travaux réalisés par l’Etat afin de mettre un terme à ces récurrentes inondations, le problème demeure et même s’accentue parfois dans certaines zones urbaines. Le changement climatique, l’accroissement et le déplacement des populations des zones rurales vers les grandes agglomérations, l’encombrement par les déchets des canalisations et un réseau en majorité vieillissant et à bout de souffle, composent des coefficients considérables du dysfonctionnement des ouvrages d’évacuation. Il est donc crucial d’avoir un système efficient d’écoulement et de gestion des eaux pluviales.

Au Bénin, toute la collecte et l’assainissement des eaux de pluie se font par un réseau de caniveaux à dalles et de collecteurs en béton à ciel ouvert. Pourtant les faits montrent que cette technique ne donne que très de peu de résultats positifs en milieu urbain. Ces caniveaux superficiels sont presque toujours bouchés, transformés en poubelle, ils ne remplissent plus efficacement leur fonction. Le sable, l’évacuation des eaux usées domestiques et le dépôt des ordures ménagères, participent fortement à l’obstruction de ces canalisations et ceci conduit inévitablement à la paralysie de tout le système qui, dans ce cas, ne peut plus rejeter ces eaux vers les exutoires. Par ailleurs, ces ouvrages techniques sont la plupart du temps coûteux, difficile à entretenir et parfois représentent un danger lorsque les dalles ne sont pas posées pour fermer les caniveaux à la fin des travaux ou après leur curage. Les limites du modèle sont là.

Le constat est fait ; nous devons repenser et redimensionner notre réseau d’évacuation des eaux pluviales avec l’emploi de solutions et techniques alternatives, durables et à moindre coût. Les méthodes et procédés de substitution existent. Il faut en parler, les mettre en place et comparer les résultats avec ce qui se fait actuellement. Cependant, nous n’avons pas l’impression que les sachants (les entreprises de travaux) proposent des variantes au maître d’ouvrage. Il est important de rappeler que les entreprises en charge de ces travaux, ont un devoir d’information et de conseil envers le mandant sur ces différents sujets et nous sommes en droit de nous demander si ces solutions ont été proposées. Si oui pourquoi ne sont-elles pas mises en application ? Sinon pour quelles raisons ?

Dans les zones très urbanisées comme Cotonou, Parakou, Porto-Novo, Calavi, Bohicon et d’autres grandes villes de notre pays, les canalisations enterrées et les techniques d’infiltration des eaux de pluie sont à privilégier. VRD Consulting préconise la mise en œuvre :

Des chaussées à structure réservoir, alimentées par des ouvrages de prétraitement type bouche d’injection avec décantation. Ce genre de chaussée permet de stocker dans le corps de voirie des quantités considérables d’eau pour les restituer ensuite à débit maîtrisé soit à un réseau traditionnel, soit au milieu naturel par pénétration ou par un exutoire régulé
Des bassins de rétention tampon destinés à renvoyer graduellement l’eau dans le réseau d’assainissement. Il s’agit ici de bassins enterrés conçus à partir de casiers modulables en polypropylène ou de tuyaux métalliques type spirel de TUBOSIDER et de bassins secs qui ne se chargent en eau que pendant les fortes pluies. La construction de ces grands bassins de rétention permet l’écrêtement des pointes de débit.
Des tuyaux en PVC ou en PEHD sont très efficaces pour l’évacuation des eaux. Complètement enterrés, ils ne sont pas visibles, n’occupent aucun espace sur les trottoirs, sont facile à mettre en œuvre : une route peut être réouverte à la circulation quelques heures seulement après la pose. Leur surface intérieure n’offre aucune résistance à l’eau contrairement aux éléments en béton coulés en place. L’écoulement se fait donc plus facilement et le risque d’avoir une surcharge du réseau est moindre. Leur entretien se fait par des regards de visite prévus pour vérifier, nettoyer et, lorsqu’il le faut, déboucher les canalisations.

En conclusion, il est urgent d’actionner les leviers qui nous permettront de mettre en place ces techniques alternatives pour une meilleure gestion des eaux pluviales au Bénin. Des actions qui contribueront à remplacer progressivement le réseau actuel et à augmenter sa capacité par de nouvelles méthodes. Les ouvrages enterrés sont efficaces et ont des résultats plus que probant dans les pays du nord. Ils permettent une gestion maniable du réseau, en contrôlant son volume par la manœuvre de vannes. Les inondations ne sont pas une fatalité.

Ousman HASSAN, directeur VRD Consulting

VRD Consulting est un cabinet de conseil en ingénierie voirie et réseaux divers, d’assistance à maître d’ouvrage, de bureau de contrôle, d’OPC, de coordination sécurité et protection de la santé, de maîtrise d’œuvre, de supervision de chantier, de formation d’ouvriers qualifiés et d’Employés, Techniciens et Agents de Maîtrise dans les travaux publics.
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