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Le Confrère de la Matinée N° du 20/12/2013

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1 Rejet du projet de budget 2014 : La majorité de Yayi vole en éclat (Les grandes leçons du camouflet)
Publié le samedi 21 decembre 2013   |  Le Confrère de la Matinée


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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Le budget de l’Etat Exercice 2014 a été rejeté par les députés à l’assemblée nationale lors de la plénière d’hier malgré la majorité dont dispose le président de la République au parlement.


C’est par 44 voix contre 39 pour et 00 abstention que les députés à l’assemblée nationale ont dit non au budget de l’Etat Exercice 2014. Après 2 mois de travaux en commission, les différents séminaires et près de 30 heures de travaux en plénière, les députés ont finalement rejeté le projet de budget de l’Etat qui leur a été soumis conformément aux dispositions constitutionnelles. La majorité de Boni Yayi n’a donc pas tenu le coup face à la profondeur du malaise actuel.


En fait, jusqu’à l’entame des travaux en commission, rien ne présageait de la débâcle que subirait le vote de ce budget. Les travaux en commission avaient été vécus comme des moments d’euphorie pour les institutions et les ministères dans l’exercice de la présentation de leur budget. Pour le commun des mortels, le président de la République n’aurait aucun mal à faire adopter son budget. Seulement, les choses ont lentement commencé à prendre une autre tournure et les contre réactions des ténors de la mouvance n’ont rien pu faire pour inverser la machine. En réalité, il faut retourner à certaines situations liées surtout à la vie politique et économique mais aussi à la situation au parlement pour comprendre l’opposition actuelle au régime du changement.



La situation politico-économique du pays

Le commun des Béninois devrait s’accorder aujourd’hui pour constater le malaise ambiant qui règne dans le pays et qui n’autorise plus aucune sérénité pour qui que ce soit. Le Programme de vérification des importations(PVI), l’affaire de tentative d’empoisonnement et de coup d’état constituent encore un os dans la gorge du gouvernement et donc des problèmes potentiels pour les Béninois du fait de la manière dont ils sont gérés ; le retard volontairement entretenu au sujet des élections et de la correction de la LEPI où de l’avis de tous, le dilatoire de la part du gouvernement est constaté, compromettant dangereusement la cohésion et la stabilité sociale ; le pourrissement de l’environnement des affaires qui fait du Bénin une zone rouge dans la sous-région ; les tentatives d’asservissement de la justice manifestées par les grèves à répétition des magistrats et des fuites d’hommes de droit après décision rendue ; la perte de confiance des opérateurs économiques en la signature de l’Etat et le rejet du 2nd compact du MCA ; la rupture du dialogue sociale et la tension latente au niveau des syndicats des travailleurs, sont autant de facteurs qui n’autorisent plus les députés, en tout cas ceux soucieux du devenir de leur pays, à autoriser un instrument qu’il n’est aucunement sûr qu’il serve les intérêt des paisibles et pauvres populations.



Les relations avec l’hémicycle

Les relations de l’Exécutif avec le législatif sont depuis longtemps entachées de mépris et de suspicion. Nombre de fois, les députés ont dénoncé le mépris avec lequel ils sont traités lors des cérémonies et manifestations officielles. La tension est aussi montée d’un cran il y a un moment, quand les députés sont montés au créneau pour dénoncer le peu de cas que le gouvernement fait de leurs interpellations à son encontre et qui sont quand même des prérogatives constitutionnelles. Ce qui a d’ailleurs poussé le bureau de l’assemblée, pourtant acquis à sa cause, à décider de la programmation de séances spéciales pour les questions au gouvernement. A cela, on pourrait ajouter le mépris pour les procédures dont le gouvernement s’est fait champion. Le dernier en date est le retard dans l’envoi du décret de transmission de la loi de finance Exercice 2014, et qui a sérieusement mis en difficulté le président Nago.

Ajouté à ce qui précède, il n’était plus possible qu’on prenne le risque de soutenir l’insoutenable quel que soit les cas. Résultat, un profond malaise s’est installé dans la cohésion de la mouvance parlementaire qui a facilement pris l’eau de toute part lors du processus de vote. Le débat général lors de l’examen du budget en plénière avait déjà annoncé les couleurs quand les députés même de la mouvance, des mouvanciers bon teint n’y sont pas allés par quatre chemins pour tire à boulets rouges sur le gouvernement pour ses choix et orientations économiques et sociales. Le résultat est aujourd’hui là. Il est à espérer que les leçons nécessaires soient tirées par le gouvernement et son chef pour remettre les Béninois en confiance.

Yves HOUETO

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