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Adjinakou N° 2359 du 20/12/2013

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Assemblée nationale : rejet du budget 2014 / Le début de la fin pour le règne de Yayi
Publié le samedi 21 decembre 2013   |  Adjinakou


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© Autre presse par DR
Assemblée nationale du bénin


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Démarré au parlement depuis plusieurs semaines, l’examen du Budget de l’Etat gestion 2014 a connu son épilogue ce jeudi 19 décembre 2013. Au terme des travaux et débats, les députés ont rejeté le projet de Budget envoyé par le Gouvernement. De quoi se convaincre de ce que le régime Yayi ne dispose plus de sa majorité parlementaire qu’on lui connaissait.

44 voix contre, 40 pour et zéro absention. C’est par ce résultat que les députés de la sixième législature ont exprimé leur désapprobation vis-à-vis du projet de Budget exercice 2014. Après l’examen des différents chapitres du projet de loi des Finances gestion 2014, le 17 décembre 2013, les députés sont passés hier à l’adoption du document. Un groupe de députés de l’opposition avec à sa tête Eric Hountédé a introduit une requête souhaitant le vote secret comme mode de scrutin. Informés de cette requête, Mama Djibril Débourou, Karim Chabi Sika et d’autres députés de la mouvance ont introduit une autre demande, invitant le président de l’Assemblée nationale à opter pour un vote à mains levées. Face à ces deux requêtes, le président de l’Assemblée nationale a suggéré aux deux parties d’aller rechercher un terrain d’entente.

Vaines négociations

Après plusieurs heures de négociations, les deux parties n’ont pu accorder leurs violons. A la reprise des travaux ce 17 décembre 2013, le président de l’Assemblée nationale à voulu savoir ce qu’ils ont retenu, mais le constat est que les deux camps n’ont connu aucune avancée dans le sens du compromis. Pour Eric Houndété de l’Union fait la Nation, il n’y pas question de demander un consensus, puisque c’est pour la sécurité des députés qu’ils réclament un vote secret. Ce point de vue n’est pas celui de l’honorable Chabi Sika qui s’est interrogé sur les députés qui veulent cacher leur position en exigeant un vote secret. Il est rejoint par Mama Debourou qui pense que la bonne manière et responsable d’exprimer son vote en toute responsabilité est le vote public. Pour permettre d’évoluer et d’éviter un blocage des travaux, Mathurin Nago a décidé de prendre ses responsabilités. Il a donc décidé que le mode du scrutin soit secret. Cette décision du président de l’Assemblée nationale n’a pas plu aux députés de la majorité notamment Chabi Sika et Débourou qui ont tenté vainement de lui faire changer d’avis. Malgré une nouvelle suspension des travaux pour trente minutes, les députés de différents bords politiques sont restés campés sur leur position.

Nouvelle configuration

D’où le vote secret qui a révélé la vraie configuration politique du parlement. Plus de majorité pour donc au Parlement, Boni Yayi puisque lors du vote des trois différentes parties du Budget, les députés ont, à chaque fois, rejeté par 43 voix contre 40. Mieux, pour le vote du document dans son ensemble, un nouveau député s’est ajouté aux contestataires portant le nombre de rejets à 44 voix contre 39.

Alors que l’on s’attendait à des explications de vote, certains députés ont clairement affiché leur opposition au risque de dévoiler la position de chaque député. Mais toujours est-il que les 44 députés qui ont rejeté le Budget de Boni Yayi sont issus aussi bien de la mouvance que de l’opposition.

· Les raisons du rejet

Le rejet du Budget de l’Etat gestion 2014 par les députés suscite beaucoup d’interrogation. Certains observateurs se demandent bien comment cela a pu arriver et qu’est ce qui pouvait bien justifier ce revirement de la majorité parlementaire.

En effet, plusieurs raisons peuvent justifier le rejet du Budget de l’Etat exercice 2014. Lors de l’examen du Budget en commission, les députés ont fait observer qu’il y a un vice dans la procédure de transmission du Budget au parlement. Certains députés, mêmes de la majorité parlementaire, n’ont d’ailleurs pas hésité que si l’erreur n’est pas corrigée qu’ils voteront contre. C’est le cas par exemple de l’honorable Nicaise Fagnon. En réalité, quand l’on analyse bien la situation, il ne s’agit pas de déclarations politiciennes, quel que soit le bord des députés qui sont intervenus. Les députés, comprennent de plus en plus, que le Nudget ne s’apprécie que par rapport au bien-être des populations. Depuis 2006, c’est le plafond de mille milliards et plus qui est présenté. Des montants qui sont en contradiction avec le quotidien des Béninois. Ce que les élus du peuple n’ont pas caché dans leurs différentes interventions à l’hémicycle. A quoi servent ces milliards dont les impacts ne sont pas visibles sur le terrain, se sont demandés les députés. Sacca Fikara dénonçait le Budget relevant qu’il ne règle pas concrètement le problème du chômage des jeunes. Il a condamné l’imposition de la TVA aux sociétés béninoises importatrices et qualifie cette disposition de meurtrière. Ce qui selon lui, va intensifier le chômage des jeunes. Le budget proposé est mauvais parce qu’il ne propose pas de réponses aux problèmes des populations, renchérit le député Eric Houndété. Nicaise Fagnon qui refuse d’être un député godillot, a trouvé le Budget bancal et non inducteur de la croissance économique. Selon lui, si rien n’est fait, l’année 2014 sera encore très difficile pour l’environnement des affaires. C’est pourquoi, le député FCBE a promis de ne pas voter le Budget si ses amendements ne sont pas pris en compte. Bani Samari s’est préoccupé de l’organisation des élections municipales, communales et locales et de la correction de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI). Il a relevé que les lignes budgétaires prévues pour deux chantiers politiques ne sont pas clairement définies. Mieux, il trouve le Budget est irréaliste, surtout par rapport aux prévisions de la production cotonnière. Analysant pour sa part le Budget, André Okounlola a reconnu que le gouvernement fait beaucoup d’efforts surtout dans le domaine de l’agriculture. Mais il trouve que celui-ci anéantit ses propres efforts. Il en veut pour preuve le cas des six usines agricoles qui jusqu’ici ne sont pas fonctionnelles. En tout cas, pour Rachidi Gbadamassi, l’heure ne doit plus être au lancement de nouveaux chantiers mais plutôt à l’achèvement des chantiers en cours de réalisation. Dans ce cadre, le député FCBE martèle que la construction de l’aéroport de Tourou est un défi politique que le chef de l’Etat doit relever avant de partir en 2016. Les insuffisances du budget ont été également dénoncées par plusieurs députés dont Epiphane Quenum et Candide Azannaï. Au regard de ces critiques venant des Soutiens de Boni Yayi, on pouvait bien envisager que son projet ne passe pas.

Cosme Kèkè



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