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Escroquerie portant sur plus de 3 milliards : Le Burkinabé Salif Ouédraogo mis sous mandat de dépôt

Publié le mercredi 1 decembre 2021  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
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La justice béninoise à travers la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) vient de mettre sous mandat de dépôt le burkinabé Salif Ouédraogo pour une affaire d’escroquerie portant sur 3 milliards de Francs CFA. Ainsi, a-t-elle incarcéré à la prison de Missérété, l’opérateur économique Salif Ouedraogo, recherché dans son pays et qui avait trouvé refuge au Bénin sous le mandat de l’ancien président Boni Yayi. La Criet vient de ce fait, de démontrer à travers le monde son impartialité à rendre justice. En effet, le magnat de l’or blanc sous Boni Yayi, l’homme d’affaires Salif Ouedraogo a fait allégeance au président Talon à sa prise de pouvoir en 2016. Il lui a promis d’être aux ordres du pouvoir mais, selon les recoupements, il a continué de jouer des jeux flous notamment en escroquant des gens. A titre d’exemple, en septembre 2020, le Burkinabé Salif Ouédraogo a contacté une de ses victimes pour lui prendre plus de trois milliards de francs CFA tout en lui promettant de lui livrer 25.000 tonnes de Métriques d’urée perlée. Il aura fallu pleurs et appels pour qu’il accepte de lui rembourser 700 millions.
Mais cette fois-ci, Salif Ouédraogo est mal tombé puisqu’au Bénin, depuis 2016 où le pouvoir a changé de main, c’est la tolérance zéro contre l’impunité et l’escroquerie. C’est un secret de Polichinelle que le président Talon et la Rupture ne font pas de cadeau aux personnes impliquées dans des dossiers sales. De la police à la Criet, elles sont envoyées directement en prison.
Dans ce dossier, Salif Ouédraogo fait l’objet d’une plainte et a été interpellé par la police. Il a séjourné dans les locaux de la brigade économique et financière (Bef) avant d’être présenté lundi au Procureur spécial de la CRIET, Mario Mètonou. Selon des informations concordantes, des cadres hauts perchés de la Rupture mettraient des pressions au nom du chef de l’Etat pour la libération provisoire de l’homme d’affaires ou sa mise sous convocation. Mais, le procureur Mario Mêtonou a dit le droit.

Salif Ouédraogo opère au Bénin depuis 2008
Le 1er août 2008, Salif Ouédraogo alors étoile montante du capitalisme burkinabè perd le contrat de distribution le liant à BAT via son entreprise Nesko. Deux mois plus tard, Travaly Bandyan, alors représentant du groupe britannique dans le pays se fait violemment agresser. Salif Ouédraogo est accusé par l’entreprise d’avoir organisé une tentative d’assassinat.
Par ailleurs en 2006, Nestlé dont Nesko était le distributeur exclusif dans le pays met un terme à leur partenariat pour non-paiement de factures. Dans la foulée, le représentant du géant suisse au Burkina Faso est victime d’une agression. En octobre 2008, Salif Ouédraogo est incarcéré pendant une dizaine de jours avant d’être inculpé. Ce natif de Kossouka, localité située dans la province de Yatenga dans le nord du pays s’exile au Bénin. Il était alors âgé de 36 ans.

La justice donne raison à la plaignante
Tout a commencé dans un hôtel à la Mecque en face de la Kaaba. En pleine discussion avec le sieur Salif Ouedraogo, une fidèle du Prophète Mahomed a malencontreusement pris un appel. Dans son bref entretien avec le partenaire à l’autre bout du fil, elle évoque une affaire d’intrants. Salif Ouédraogo fait savoir à la dame que lui aussi est dans le coton et les intrants. La dame a vu en l’opérateur économique, un partenaire idéal qu’il lui fallait. Elle ne savait pas qu’on la faisait endormir par des propos mirobolants mais fallacieux. De bonne foi, la dame accepte la proposition de Salif Ouedraogo de lui vendre pour 3,132.150.000 milliards d’intrants soient 25.000 tonnes Métriques d’urées perlées.
La somme a été virée à Salif Ouedraogo en sa qualité de responsable de Aps Commodities SA. Mais à la première livraison, au lieu des sacs de 50 kg, il a livré à la dame des sacs de 35 kg. Ce que la cliente a refusé.
La seconde commande attendue pour réparer l’erreur n’a jamais été effectuée bien que Salif Ouedraogo ait encaissé l’intégralité de la commande par virement bancaire. C’est le début du calvaire de la pauvre dame que Salif Ouedraogo a alors rassuré devant la Kaaba. Il lui a fait comprendre qu’il a de solides relations avec le président Talon et qu’il est le client du cabinet de son ministre de la justice.
La dame a été invitée à Abidjan. A la grande surprise de celle-ci qui a cru en Salif Ouedraogo et l’attendait à l’hôtel, il lui apprend que le président Talon a une cérémonie privée à laquelle il a été convié et qu’il ne pourra donc plus effectuer le déplacement. Puis Salif Ouedraogo donna un autre rendez-vous à la dame à Lomé sous prétexte que le président Faure Essozimna Gnassingbé lui aurait commandé pour plusieurs milliards du même produit. Cette fois-ci, il rejoint la dame. S’est présenté à son hôtel et promis le remboursement le lendemain. Mais là encore surprise. La dame a été appelé par Salif Ouedraogo qui lui a fait croire avoir été appelé en urgence par le président Talon et qu’il est à la frontière Togo-Bénin. Des propos à faire dormir debout. Comment attaquer en justice quelqu’un qui est en étroite relation avec le président Talon et qui fait croire être le client du cabinet du ministre de la justice dont il se présume être un ami ?
Désespérée, la dame préconise un règlement à l’amiable qui puisse lui garantir ses sous. C’est alors qu’une de ses relations lui apprend que le président Talon est un homme qui a la tolérance zéro contre l’impunité dans son sang et qu’il n’est pas sûr que le président Talon soit si collé à Salif Ouedraogo qui ne peut même pas rentrer chez lui parce que entretemps recherché dans son propre pays.
Après plusieurs tentatives, la plainte de la dame a trouvé écho dans les oreilles du procureur spécial de la Criet, Mario Métonou. Interpellé, Salif Ouedraogo, le supposé ami personnel du président Talon, passe par des voies détournées pour demander l’intervention de proches du président Talon. Mais finalement, il a mis sous mandat de dépôt.
Richard AKOTCHAYE
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