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Le Matinal N° 4253 du 20/12/2013

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Défense du Chef de l’Etat et des Institutions : la garde républicaine, une force neutre et peu courtoise
Publié le dimanche 22 decembre 2013   |  Le Matinal




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Le 23 décembre 2013, la garde républicaine aura dix sept ans. Pour marquer cet anniversaire, plusieurs manifestations ont été programmées par le commandement sur une dizaine de jours. Depuis le 13 décembre dernier donc, cette unité est en fête. A cette occasion, nous nous sommes proposés de vous faire découvrir ce corps, longtemps craint des populations, notamment civiles. Et pour y arriver, le capitaine Martin Aloukou, président du comité d’organisation desdites manifestations a accepté nous conduire dans les méandres de cette unité à missions spécifiques. C’était sous les auspices du lieutenant-colonel Tetedé Idjouola, Commandant de la garde républicaine (Gr).


Avant d’aborder les principaux aspects de nos préoccupations, le capitaine Aloukou a apporté une clarification. « La garde républicaine existait depuis longtemps et n’a pas seulement dix sept ans. Avant la prise du décret 96-588 du 23 décembre 1996, portant création, organisation, attribution et fonctionnement de la garde républicaine, les différents Chefs d’Etat étaient gardés par un bataillon ainsi que les Institutions de la République. Seulement qu’il n’y avait aucun corps dénommé garde républicaine qui jouait ce rôle ». Auparavant, poursuit-il, quand un régime s’installe, il compose son unité de sécurité de manière ponctuelle. Plus loin, il détaille que c’est en 1996 (donc il y a 17 ans) avec la prise du décret en question qu’une unité a été officiellement créée et organisée pour assurer la sécurité du Président de la République et ceux des Institutions constitutionnelles. Même quand le régime change, l’unité reste en place avec les missions à elle dévolues. Elle veille également sur les différentes installations de ces Institutions et obéit aux différentes injonctions du Chef de l’Etat, selon le décret 96. Les manifestations qui ont court depuis le 13 décembre 2013 s’inscrivent, d’après ses explications, dans le cadre de la célébration des 17 ans de vie de cette unité officiellement créée par décret.

Missions et rémunérations

Au terme du décret n°96 cité plus haut, la garde républicaine assure en permanence la sécurité rapprochée du Président de la République et des membres du gouvernement ; assure la sécurité et la défense des installations de la Présidence et de toutes les Institutions de la République, notamment la Présidence, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, la Cour suprême, la Haute cour de justice, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication et le Conseil économique et social. A tout cela, viennent s’ajouter deux nouvelles structures à savoir l’Inspection Générale d’Etat et l’Organe présidentiel de médiation. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la garde républicaine n’est pas directement sous la hiérarchie du Président de la République ou de la Direction du cabinet militaire de la Présidence.


Certes, elle reçoit les instructions du Chef de l’Etat ; mais sa hiérarchie directe c’est le Chef d’état-major de l’armée de terre (Cemat). L’agent de la garde républicaine n’est pas forcément mieux loti que les autres agents des Forces armées béninoises (Fab). Les membres de cette unité sont rémunérés au même titre que tout autre agent des Fab, en fonction de son grade et son corps de provenance. Toutefois, il perçoit des primes spécifiques à sa mission ; et ceci est prévu par des textes bien définis. Il en est de même pour les agents des Fab des autres unités. Selon le capitaine, Aloukou, chaque unité a forcément sa prime et rien ne prouve qu’à la garde républicaine on est mieux payé que les autres.

Force neutre, apte à défendre

A la question de savoir s’il faut être nécessairement proche ou membre de la famille du Président de la République pour faire partie de la garde républicaine, notre interlocuteur s’est inscrit en faux et clarifie. « La garde républicaine est une unité neutre qui n’accomplit que ses missions. Pour en être membre, il n’y a pas question de proximité. Les membres de cette unité proviennent de tous les corps (militaires, gendarmes, policiers etc.) des Forces armées béninoises, recrutés par test de sélection. C’est un corps à missions spécifiques et on ne saurait mêler à cela des questions de proximité ou de famille.



Si un agent réussit au test de sélection, il est appelé à servir à la garde républicaine ». Il a aussi indiqué que la présence de la femme est rare dans l’unité, à cause de ses contraintes. Ce serait difficile pour une femme de servir dans ce corps, à cause de ses exigences en matière de disponibilité et de vigilance. Pour lui, mieux que par le passé, la garde républicaine est en forme et apte à répondre à toute provocation. Elle est en mesure de dévier toute attaque contre les personnalités de la République dont elle assure la sécurité et la défense. Son manque de courtoisie est lié aux exigences de ses missions.


La protection d’une personnalité n’est pas chose aisée et on ne peut pas s’amuser avec les gens. La sécurité d’un Chef d’Etat ne se négocie pas et le militaire, selon lui, ne saurait supplier un citoyen pour respecter le cordon sécuritaire. « Un agent placé sur un carrefour depuis 8 heures alors que le cortège présidentiel passe finalement à 12 heures ne saurait supplier un citoyen pour libérer le passage, il donne les consignes et c’est sans commentaire », d’après le capitaine Aloukou. Au nom de toute l’unité, il a profité pour déplorer les bavures observées par le passé dans l’accomplissement de la mission de la garde républicaine. Il a invité les populations à respecter les consignes de sécurité en cas de besoin. Ses promesses ont été claires : mieux faire que par le passé.

La fête en question

La fête est en cours et prend fin le lundi 23 décembre 2013. Pour rendre grâce à Dieu et se souvenir des frères d’arme décédés, le comité a organisé trois séances de prières et de louanges. Il y a eu également des activités sportives, notamment des compétitions de football, cross-country et pétanque. Et puisqu’il s’agit des Fab, il est organisé des compétitions de ballon militaire, de parcours d’obstacles et de marches commando suivie de tirs. Sur le plan socioculturel, le comité a retenu une séance de don de sang, de plantation d’arbres et un concert géant.


Le 23 décembre, jour d’anniversaire, un repas de corps interviendra pour mettre fin aux manifestations. Le repas de corps, à en croire le président du comité d’organisation, est une réjouissance dans le but de renforcer la cohésion et l’esprit de corps à travers la camaraderie et le soutien mutuel. Cela se passe souvent entre les personnels qui sont sous la bannière du commandement d’un corps de troupe ou d’une spécialité militaire. Il aura lieu à la place des fêtes de la Présidence de la République.

Félicien Fangno

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