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Libération des détenus politiques: De quels Reckya et Aïvo voulait Yayi?

Publié le mardi 14 decembre 2021  |  Matin libre
Reckya
© Autre presse par DR
Reckya Madougou,candidate du parti "Les démocrates "
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A la faveur du tête-à-tête tant voulu par son successeur et qui a eu enfin lieu en septembre dernier au palais de la République, l’ancien chef de l’Etat béninois, Yayi Boni, en vue d’une décrispation du climat politique, a émis une doléance majeure. Celle-ci est même considérée comme le souhait de la majorité des Béninois depuis l’élection présidentielle d’avril 2021 qui a consacré la réélection du président Patrice Talon sur fond de contestations, de violences et d’arrestations. << J’ai demandé au président, qui m’a écouté, la libération des détenus politiques et d’opinion », a confié Yayi Boni. Au nombre des détenus, il a évoqué les noms de Reckya Madougou et de Joël Aïvo. Le prédécesseur de Patrice Talon a également demandé qu’on mette fin aux arrestations politiques. Pour finir, il a ajouté le retour des exilés politiques dont Sébastien Ajavon, Léhady Soglo, Komi Koutché, Valentin Djenontin, etc. « J’ai demandé, mais c’est le président Talon qui décide. », a-t-il conclu. Comme un écho favorable aux doléances de l’ancien président Yayi à cette rencontre, des détenus ont été libérés par vagues et par intervalles de temps, les semaines qui ont suivi. Certains sous convocation, d’autres totalement acquittés. Des observateurs, analystes politiques et autres citoyens ont commencé par saluer le fait, espérant qu’il en serait pareil pour les deux << gros morceaux >> ; c’est-à-dire l’ancienne ministre Reckya Madougou et l’universitaire Joël Aïvo, tous deux candidats recalés de l’opposition au scrutin présidentiel. Grosse désillusion, Reckya Madougou et Joël Aïvo, il y a quelques jours, ont été respectivement condamnés au jugement à 20 ans de prison ferme plus une cinquante de millions d’amende à payer et 10 ans de prison ferme et 45 millions FCfa d’amende. Les réactions dans l’opinion après ces procès prouvent la déception et la dent dure que les populations continuent d’avoir contre le Pouvoir de Patrice Talon puisqu’on n’a pas hésité à parler de procès politiques. Cependant, en dépit des condamnations, Joël Aïvo et Reckya Madougou ont encore une chance de ne pas épuiser entièrement leur peine. Soit le Parlement, comme en 2019 à la suite des arrestations liées aux législatives, prend une loi d’amnistie pour faire libérer les concernés avec effacement de la condamnation ; soit le chef de l’Etat s’appuie sur les prérogatives à lui conférer par la Constitution pour accorder la grâce aux deux personnalités.

Mais l’un dans l’autre, la finalité qu’est la libération calmerait-il toutes les personnes révoltées ? Autrement dit, au vu des réactions négatives qu’on n’a pu noter contre la justice (la Criet) et le Pouvoir Talon, est-ce que la libération des deux détenus de la prison civile de Cotonou et de la prison internationale d’Akpro Missérété fera gagner des points à Patrice Talon en le rapprochant davantage de Yayi Boni et des déçus du pouvoir?

A moins que pour Yayi Boni, ça soit : << Aïvo et Madougou condmanés lourdement, politiquement ou non, pourvu qu’ils soient libérés. Peu importe les moyens pour arriver à leur mise en liberté >>.

Worou BORO



Wilfried Houngbédji pose les conditions d’une grâce présidentielle

Après leurs condamnations à de lourdes peines, des Béninois n’entendent pas voir Reckya Madougou et Joël Aïvo rester encore longtemps en prison. Ils espèrent que le chef de l’Etat ait recours à la grâce présidentielle pour libérer ces personnalités afin qu’ils puissent passer les fêtes de fin d’année en famille. Mais la grâce présidentielle répond à certaines exigences. Elles ont été rappelées par le Secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji. « Déjà, il faut que la condamnation soit devenue définitive pour que la grâce intervienne. Vous ne pouvez pas être dans une procédure inachevée et attendre une grâce. Autrement, la grâce ne serait pas pertinente. Je ne sais pas au jour d’aujourd’hui si cette affaire est finie. Il est possible que le condamné et sa défense décident de relever appel », a laissé entendre Wilfried Léandre Houngbédji, dans le quotidien de service public. Cela suppose que si les avocats de Joël Aïvo et de Reckya Madougou interjettent appel des condamnations, le processus va se poursuivre jusqu’à l’obtention d’un arrêt définitif avant que n’intervienne une probable grâce présidentielle. Dans ce cas, cela ne peut se faire dans le mois de décembre. D’un autre côté, même s’il n’y a pas appel, le porte-parole du gouvernement est plutôt sceptique sur la probabilité d’une grâce en décembre, lors des vœux du chef de l’Etat à la Nation, même si la possibilité n’est pas exclue. « Je n’ai pas noté dans notre pays depuis au moins 1990 qu’en décembre, le chef de l’Etat accorde la grâce. J’ai souvent noté que c’est le 31 juillet, à la veille de la fête nationale. Mais il n’y a pas un temps forcément indiqué pour ça. Je ne pourrai pas vous dire ici, en me plongeant dans la tête du chef de l’Etat, ce qu’il dira le 31 décembre prochain en faisant les vœux à la Nation ou ce qu’il dira un peu plus tôt à l’Assemblée nationale en faisant l’état de la Nation », a déclaré le Porte-parole du Gouvernement.
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