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L’éditorial de Paul AMOUSSOU : question de responsabilité

Publié le mardi 14 decembre 2021  |  La Nation
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© Autre presse par DR
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Par Paul AMOUSSOU

Du côté de la Seine, lorsque Nicolas Sarkozy est en butte à ses ennuis judiciaires, au mieux, ceux qui se prennent de commisération pour lui, évoquent le port de bracelet électronique, pour ne pas que l’ancien chef de l’État français
soit écroué. Son statut lui confère-t-il quelque faveur ou atténuation à la loi en vigueur ?

Question absurde, lorsqu’on retient l’axiome selon lequel ‘’nul n’est au-dessus de la loi’’. Aussi, tous ceux qui le vouent aux gémonies, espèrent qu’il va finir à Fresnes ou dans quelque sombre pénitencier !
A Cotonou, comme à Bamako ou à Ouagadougou, lorsqu’un acteur politique est inquiété par la justice, faisant valoir son statut, celui-ci espère bien bénéficier de quelque sauf-conduit, d’une échappatoire, surtout si le motif d’accusation relève de faits politiques, quand bien même il est poursuivi pour des infractions prévues par la législation nationale. Ainsi va la démocratie en Afrique, qui a l’excuse d’être en construction, de chercher ses marques. Mais les tâtonnements de l’apprentissage ne sauraient, pour autant, à eux seuls justifier toutes les compromissions, encore moins les déviances au nom d’un hypothétique ‘’statut’’ politique. Si l’on fait écho à l’actualité judiciaire au Bénin, quelques voix au sein de l’opinion nationale sollicitent le cœur de celui qu’on appelle ‘’le père de la nation’’ afin de l’incliner à gracier Joël Aïvo, Reckya Madougou et bien d’autres. Une telle occurrence est du ressort du chef de l’État, en effet. Et le président Patrice Talon, il y a peu, a montré ses bonnes dispositions à un tel geste par l’amnistie à
laquelle il a œuvré pour sortir certains de nos compatriotes du mauvais pas dans lequel ils se sont engagés lors des législatives de 2019. Mais soit, comme disent les juristes, cela fait-il jurisprudence ? Autrement dit, doit-on réitérer une telle dérogation à la loi ? Cela relève de la discrétion exclusive du chef de l’État, qui seul sait à quoi s’en tenir en la matière. Cependant, gracier, n’est-ce pas avaliser la thèse d’une instrumentalisation de la justice, soupçon porté par certaines opinions contre l’Exécutif béninois ? Du reste, n’est-ce pas encourager les déviances en politique et leurs auteurs qui se complairaient ainsi à croire en une certaine impunité ? Il n’est pas facile d’être dans la position, plus
qu’inconfortable, du président Talon qui, à ne pas gracier, finirait de convaincre ses détracteurs qu’il est un ‘’père de la nation’’ sans cœur, à tout le moins insensible à l’appel à la clémence que certaines voix formulent. Mais bien entendu, ceux-là ne sont pas dans la responsabilité qui est la sienne. Et qui l’amène chaque jour à peser le pour et le contre, pour prendre la décision, non pas forcément la plus juste, mais la plus idoine, ou tout au moins la plus raisonnable.
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