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Gouvernance économique : résilience confirmée en 2021

Publié le lundi 3 janvier 2022  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Ministère de l`économie et des finances
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Par Arnaud DOUMANHOUN,

Le Bénin poursuit sa marche vers une reprise de la croissance économique. Si en 2020 le pays a marqué de façon significative sa résilience face aux chocs combinés de la fermeture des frontières avec le Nigeria et la pandémie du coronavirus, 2021 a été la confirmation et 2022 s’annonce sous de bons auspices.

« Une reprise économique robuste est en cours, tirée entre autres par la normalisation du trafic de marchandises au port de Cotonou, l’un des principaux moteurs de croissance du Bénin », a mentionné, le 23 novembre 2021, le Fmi au terme d’une mission à Cotonou. L’institution de Bretton Woods a indiqué, à l’occasion, que grâce à des fondamentaux économiques solides à l’aube de la pandémie de la Covid-19, le Bénin disposait d’un espace budgétaire nécessaire et d’un accès continu au financement, ce qui a favorisé l’expansion de l’activité économique de 3,8 % en 2020, l’un des taux de croissance les plus élevés parmi les pays en développement.
Au cours de l’année 2021, le pays n’est pas moins auréolé par divers succès en matière de gouvernance économique. A juste titre, la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) a finalisé, le 29 novembre 2021, une opération inédite de remboursement d’une partie de la dette du pays sur le marché financier sous-régional, d’un montant total de deux cent dix-sept milliards huit cent cinquante millions quatre cent soixante-onze mille sept cent quatre-vingt-seize (217 850 471 796) F Cfa. « Ce remboursement anticipé permet notamment au Bénin de réaliser une économie sur les intérêts non courus de plus de 36 milliards de francs Cfa qui sera injectée dans divers projets à impact social du gouvernement, notamment dans les domaines de l’eau, de la santé, de l’énergie, de l’éducation »,
avait souligné un communiqué du ministère des Finances, qui précise que ce remboursement porte à près de mille milliards francs Cfa le montant total des remboursements de dettes pour 2021, preuve de la bonne santé économique et financière du pays.


Une meilleure gestion des dettes

Le pays a également fait un bond de quatre places, au classement de l’Indice de prospérité 2021. Selon le rapport Legatum Prosperity Index 2021, le pays est passé de la 123e place en 2020 à la 119e en 2021, soit dix places de gagnées en 10 ans. Dans ce rapport, le Bénin est réputé le plus performant en matière de sûreté et de sécurité et de gouvernance, mais le plus faible en capital social.
D’où le cap désormais mis sur le social par le gouvernement de Patrice Talon pour le compte de son second mandat. Le Bénin a aussi décroché, en juin 2021, deux distinctions lors de la 14e édition du classement Global Capital Bonds Awards, du fait d’une bonne gestion des dettes menée par le pays.
En effet, chaque année, les participants au marché financier à savoir les investisseurs, les banques d’affaires, les émetteurs et autres sont interrogés par Global Capital via un mécanisme de vote. Et le Bénin fait partie des pays qui ont été récompensés dans les catégories « Most impressive African funding official » et « Most impressive African issuer » (Meilleur émetteur des obligations à l’international en Afrique et Meilleur responsable du marché financier international dans la région Afrique), où il occupe respectivement la 2e place derrière le Maroc et la 3e place après l’Égypte et le Maroc. Ces distinctions témoignent donc de sa bonne gestion des dettes.

La position B+ maintenue

Toujours en 2021, en dépit du contexte de la pandémie de Covid-19, l’Agence internationale de notation financière ‘’Standard & Poor’s’’ a maintenu la note ‘’B+’’ attribuée au Bénin en juin et octobre 2020, ‘’avec perspective stable’’. A l’occasion, Standard & Poor’s” a salué les réformes mises en œuvre dans le cadre du Programme d’action du gouvernement ainsi que la qualité de la gestion de la crise de Covid-19. « Cette décision atteste une nouvelle fois la résilience des fondamentaux économiques du pays, qui avait conduit l’agence à maintenir la notation du Bénin en juin et en octobre 2020, malgré la crise de Covid-19 », avait souligné le ministre de l’Economie et des Finances dans son message en date du 27 avril 2021. Le Bénin demeure parmi les pays africains bénéficiant de la meilleure notation de crédit alors que plusieurs ont vu leur notation dégradée depuis le début de la crise de Covid-19.
L’Agence de notation financière internationale Moody’s a aussi annoncé, en mars dernier, le rehaussement de la note de la République du Bénin de «B2 avec perspective positive »
à « B1 avec perspective stable ».
Selon le ministère chargé des Finances, cet ajustement constitue la première amélioration de notation par Moody’s pour un pays d’Afrique depuis le début de la crise de Covid-19. Cette décision atteste également de la qualité de la gestion de la crise de Covid-19 par les autorités. Le Bénin se maintient ainsi parmi les pays africains bénéficiant de la meilleure notation de crédit, se démarquant une fois de plus par sa résilience face aux chocs externes.


Des perspectives heureuses

Selon la Banque mondiale, les perspectives à court terme dépendent des incertitudes liées à la pandémie notamment avec la circulation de nouveaux variants, des difficultés à vacciner un seuil critique de la population qui compromettraient la reprise et nécessiteraient une augmentation des besoins de financement budgétaire et extérieur, accroissant la pression de la dette publique. Mais avec un taux d’inflation maîtrisé, la politique gouvernementale en cours pour élargir la couverture sanitaire vaccinale, le Bénin pourrait encore étonner positivement au cours de l’année. La mission du Fmi a relevé que le gouvernement a apporté une réponse rapide à la pandémie en mettant en œuvre une panoplie de mesures d’atténuation des effets sanitaires et économiques dont le coût est estimé à 4,5 % du Pib pour la période 2020-2022. Et que ceci conjugué avec une forte impulsion de l’investissement public a contribué à accroître l’activité économique de 3,8 % du Pib en 2020. Mais il faudra, à terme, résorber les vulnérabilités liées à son modèle de croissance, c’est-à-dire une économie dépendante de la réexportation de biens et produits de base importés (voitures d’occasion, riz, etc.) vers le Nigeria et la concentration des exportations officielles dans les produits agricoles (coton et noix de cajou).

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