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Hausse des prix des produits de premières nécessités: Voici la réalité dans les marchés

Publié le jeudi 13 janvier 2022  |  Matin libre
Le
© Autre presse par DR
Le marché Dantopka
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(Commerçants, revendeurs, consommateurs : le dépit perceptible)

Elle aura cherché. La Covid-19. Pour peu qu’il faut justifier une maldonne, elle est, d’emblée, pointée du doigt. Seulement, le temps passe. La cause de la surenchère successive que connaissent les denrées alimentaires de base et que de tout temps on a attribuée à la Covid-19, semble désuète. Il faut pouvoir offrir un autre prétexte aux Béninois…

C’est dur pour les Béninois. Difficilement, ils tiennent le coup de cette cherté de la vie notamment des produits, ces derniers mois. Du marché de Akassato en passant par celui de Vêdoko pour le grand marché de Dantokpa, grossistes, semi-grossisstes, détaillants et notamment les clients vivent l’intenable.

C’est la saga au niveau des prix de vente des denrées alimentaires. Le comble, même celles localement produites. « Le riz qu’on payait avant à 18 000 F Cfa ou 19 000 F Cfa, il faut débourser actuellement 22 000 F Cfa voire plus. Les sacs de riz de 25 kg vendus à 17 300 F Cfa sont cédés à 19 000 F Cfa », confie celui que ses clients appellent « Ibo » au marché Dantokpa. Chez celui-ci, les articles étaient cédés en gros avec des prix qui laissaient le détaillant faire des marges bénéficiaires élevées. Ce jour, mercredi 12 janvier 2022, Ibo ne vend plus tous ses articles en gros. Seulement quelques-uns sont cédés ainsi. « Ce qui se passe, nous-mêmes ça nous dépasse. Que ce soit Douane ou Coronavirus, je ne suis pas d’accord », s’exprime-t-il. A l’entendre, la faute n’est pas imputable aux commerçants qui, selon ses propos, réajustent juste les prix selon ce que revient tel ou tel produit à l’arrivée. Et, même si les clients ne manquent pas, il n’en demeure pas moins que l’engouement n’est plus comme avant. « D’autres viennent et se retournent. En venant au marché, le client a apprêté peut-être 20 000 F Cfa pour acheter la marchandise. Comme celle-ci a connu une hausse, devant l’évidence, il se retourne pour mieux se préparer », confie Ibo.

La Covid comme cause, un argument rejeté

« Avant, on nous servait l’alibi du coronavirus, fermeture des frontières…Actuellement, c’est la douane qui est indexée. C’est ce que mes fournisseurs disent », laisse entendre un détaillant de vente de divers rencontré à Vêdoko. Selon ses observations, au jour le jour, la surenchère s’accroît. « Quand je prends les boîtes de Sardines, chaque fois que je me rends au marché, je constate qu’il y a de la surenchère », affirme-t-il. « Je ne comprends plus ce qui se passe… Le haricot rouge qu’on achetait à 300 F Cfa au plus le Kg, est aujourd’hui à 700 F Cfa pareil pour le blanc (500 F Cfa et 600 F Cfa). Le sucre, on l’achetait à 18 000 F Cfa. Pour l’avoir aujourd’hui, il faut payer 28 000 F Cfa », raconte dame Mondukpè. A la fin, quand tu vends, le bénéfice est si insignifiant, témoigne-t-elle. Celle-ci aussi va réfuter la thèse de la Covid-19. « A Lomé, à côté, le litre de l’huile d’arachide est à 800 F Cfa. Chez nous, c’est 1200 F Cfa voire 1300 F Cfa », poursuit-elle. A l’entendre, non seulement les articles coûtent chers mais la supercherie est que par endroits, la quantité n’est plus la même. Elle est revue à la baisse. Abordant l’aspect des droits de douane, Mondukpè se contient à peine. « Le charbon de chez nous coûte cher. L’huile rouge parfumée (zomi) cédée à 1 200 F Cfa le litre et demi se vend désormais à 2400 F Cfa. Le mil, le Sorgho, le Soja, le gari tout ça coûte cher », se désole la revendeuse. Et, sa question qui donne à réfléchir, « si on suppose que c’est la douane, pour ce qui est de l’huile rouge par exemple, ce que nous produisons chez nous, le gari fait à base de notre manioc, l’arachide, leur cherté est aussi du fait de la douane pour qu’on ne puisse plus manger et vendre en paix ? « , lâche-t-elle agacée. Et voilà qui relance le débat sur la politique à l’interne pour maîtriser les prix des denrées de base.

D’après nos constats, même les produits »Fan Milk », ne sont pas épargnés. Celui de 50 F Cfa est présentement à 75 F Cfa ; 150 F Cfa et 200 F Cfa pour ceux qui se vendaient à 100 F Cfa et 150 F Cfa. La boîte de lait en poudre Nido de 5 500 F Cfa chez le détaillant est à 6000 F Cfa, Milo 2000 F Cfa passe à 2300 F Cfa, Mayonnaise Lesieur de 1500 F Cfa à 1800 F Cfa. Les boîtes de Sardines, les sachets de spaghetti, là aussi, c’est la consternation. Pendant ce temps, les salaires restent dérisoires, les taxes, elles, ne font qu’augmenter. Et en fin de compte, il faut croire que le gouvernement n’en fait pas une priorité ou que la situation lui a complètement échappé. En juin 2021, le gouvernement avait interdit la sortie des produits vivriers. Une décision qui sera suspendue au cours du Conseil des ministres du 6 octobre dernier. Cette levée, le gouvernement l’expliquait par l’amélioration de la disponibilité des denrées sur le marché intérieur à la faveur des premières récoltes et les prix maîtrisés. Bien que cela n’ait été vraiment visible, aujourd’hui, peu de mois après, chaque observateur est appelé à juger de l’efficacité dans la durée, des mesures adoptées par le gouvernement. La crise a beau être mondiale comme certaines langues tentent de le faire croire, quelle est in fine la politique du gouvernement béninois pour que le béninois lambda mange à sa faim ?. C’est cela le nœud gordien.

Cyrience KOUGNANDE
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