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Exigences des faîtières des travailleurs au gouvernement : Sans moyens de pression, un coup d’épée dans l’eau

Publié le mercredi 2 fevrier 2022  |  Fraternité
Les
© aCotonou.com par Didier Assogba
Les vendeuses du marché Missèbo sont mécontents et protestent contre les décisions du préfet Toboula.
Bourse du travail de Cotonou le 18 Novembre 2016. Meeting des femmes vendeuses du marché Missèbo. Elle dénoncent les décisions arbitraire du préfet Modeste Toboula.
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Déstabilisées et tétanisées, elles tentent de reprendre du service. Dépourvues de leur principal instrument de revendication qu’est la grève, les centrales et confédérations syndicales ont du mal à se faire entendre. Depuis 2018 où le législateur a corsé les conditions de débrayages de l’administration, les faîtières des travailleurs tournent en rond. Connues pour leur hargne et leur verve, les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales se contentent de molles protestations pour le moins inefficaces. C’est peu dire que le mouvement syndical qui faisait jadis trembler les dirigeants a perdu de son intrépidité. Les rencontres bipartites gouvernement-centrales syndicales naguère épiques ont drastiquement baissé en intensité. C’est à peine si aujourd’hui les responsables syndicaux osent écarquiller les yeux ou lever le ton sur les représentants du gouvernement. Excepté ceux de la Centrale des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) qui donnent beaucoup plus l’impression de prêcher dans le désert.

Un timide réveil
Réduits à leur plus simple expression, les locataires de la bourse du travail tentent désespérément de se donner une nouvelle vie. Ils étaient attendus au pupitre dès l’annonce de la revalorisation des salaires par le gouvernement. Mais ils ont préféré se faire désirer, le temps d’achever des enquêtes à propos de la cherté de la vie. Vendredi dernier, à l’occasion d’un dîner de presse, chiffres à l’appui, en se fondant sur les résultats d’une étude, ils se sont insurgés contre la hausse anarchique des prix des denrées alimentaires. Ayant fait le triste constat de l’amenuisement du pouvoir d’achat, les responsables syndicaux font des propositions très vite muées en exigences. Ainsi, ils souhaitent que le gouvernement joue son rôle de régulateur du marché en contrôlant les prix des denrées. Dans la même veine, ils veulent ouvrir des négociations sur l’augmentation annoncée des salaires et demandent que soit institué à cet effet un cadre de concertation qui incitera l’Etat à prendre des engagements pour le relèvement du Smig et la hausse des salaires sur trois ans. La relecture du code général des impôts en vue de la baisse des taxes et l’augmentation des allocations familiales ne sont pas du reste dans ce faisceau de doléances.

Un pétard mouillé
Les leaders syndicaux sont dans leur rôle en appelant le gouvernement à œuvrer pour l’augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs. Mais, dans le contexte actuel, au-delà des propositions, que peuvent-ils faire pour amener le gouvernement à accéder à leurs multiples requêtes. De quels moyens de pression disposent-ils ? Apparemment rien. Ils se contenteront simplement de faire des propositions, quitte au gouvernement d’y être sensible ou pas. On se rend aisément compte que la pression a changé de camp. Dans le dos des responsables syndicaux, on sent le mécontentement et la grogne persistante des travailleurs. Hélas, au vu de la législation actuelle, ceux-ci ne disposent d’aucun moyen pour plaider avec efficacité la cause de leurs mandants.

Résignation…
En limitant drastiquement les conditions de jouissance du droit de grève, les députés ont porté un coup dur au mouvement syndical. Face à cette réalité pour le moins déconcertante, les têtes de pont des centrales et confédérations syndicales n’ont pas su se réinventer. Elles subissent simplement au lieu de trouver le moyen de continuer à exister et à porter vaillamment et avec efficacité la cause des travailleurs. En lieu et place de la résilience, force est de constater qu’elles ont opté pour la résignation.


Moïse DOSSOUMOU
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