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Page lugubre d’un extrémisme religieux à Savalou: L’Etat a failli

Publié le mercredi 2 fevrier 2022  |  Matin libre
RECRUDESCENCE
© Autre presse par DR
RECRUDESCENCE DES BRAQUAGES À COTONOU : LA POLICE AU GALOP
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(Les insuffisances de la déclaration de la Police)

Même si parlant de l’Etat l’on y inclut généralement le citoyen lambda comme une composante à part entière, engageant du coup ses responsabilités lorsqu’il y a défaillance dudit Etat, pour les affrontements suivis de morts enregistrés en fin de semaine écoulée à Savalou à près de 250 km de Cotonou, ce serait une fuite en avant de culpabiliser au premier plan la population pour avoir couvé pendant longtemps l’endoctrinement d’une << secte>>.



Deux fonctionnaires de police dont le commissaire de Monkpa, froidement assassinés, et six civils morts. C’est le bilan d’un incident survenu samedi 29 janvier 2022 dans une contrée de Savalou dans le département des Collines. Selon le récit officiel de la police républicaine, tout est parti << d’actes de violence et de destruction de biens opérés par les fidèles de la secte dénommée Azzael Awouignan installée, depuis quelques années, dans le hameau Kogandji sis à 3 km du village de Monkpa dans la commune de Savalou >>. Dans sa déclaration, le porte-parole de la police républicaine, Roger Tawès souligne qu’à l’origine, les fidèles de la secte en question professaient la fin du monde. << Leur besoin ultime était de vider leurs avoirs et de se départir de tous biens de toutes natures avant l’avènement de ladite fin du monde >>, relate-t-il. A cet effet, poursuit l’officier de police, << ils étaient donc autorisés par leur gourou, à saccager des récoltes des populations, détruire les biens de leurs voisins puis commettre tous actes répréhensibles au motif qu’ils ont reçu l’inspiration et l’autorisation du Saint Esprit>>. Roger Tawes va plus loin : << coups et blessures volontaires, menaces de mort, vols de récoltes et destruction de biens appartenant à autrui sont entre autres le martyr que font souffrir quotidiennement aux populations les membres de cette secte ayant pour gourou le sieur Kpodékon Mesmin. Les membres de la secte justifient leurs actes par une inspiration divine >>.

Défaillance de l’Etat, des insuffisances dans la déclarations de la Police

A vrai dire, au-delà de ce qu’on peut culpabiliser certains citoyens de s’être laissés naïvement endoctriner par une secte, il faut pointer du doigt la défaillance des structures étatiques à la base. Première défaillance et faiblesse, la police a avoué que la << secte >> opérait depuis des années dans la localité de Monkpa. La police elle-même n’a pu dire avec précision l’année. Ce qui laisse croire que la secte en question n’a pas d’autorisation ou de papiers administratifs que la police ait pu consulter. Ni le chef village, ni le chef d’arrondissement, ni la police elle-même de par des agents de renseignements ou les patrouilles n’ont pu être renseignés des agissements de ladite secte depuis plusieurs années qu’elle a pris ses quartiers à Kogandji. La police a pourtant signifié dans sa déclaration que les actes de terreur sur la population se faisaient enregistrer << au quotidien>>. Attendait-elle d’abord le pire avant de siffler la fin de la pagaille ou au nom de la laïcité de l’Etat ne devrait-on pas s’intéresser à la légalité d’une secte et à ce qui s’y fait? Il a fallu des plaintes de paisibles citoyens abusés par les éléments de la secte pour que la police soit dans la réactivité. Il faut le dire, l’absence de l’Etat dans certaines régions du pays est une et grosse lacune à réparer pour éviter des situations comme ce qui se passe aujourd’hui à Porga dans le Nord du Bénin et à Monkpa au centre du pays. Il y a donc lieu que l’Etat se signale sur toute l’étendue du territoire.

Worou BORO
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