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Stratégie de lutte contre la Rupture: La position ambiguë de Azannaï

Publié le jeudi 3 fevrier 2022  |  Matin libre
La
© aCotonou.com par Didier Kpassassi et Didier Assogba
La présidente fondatrice de la Renaissance du Bénin, Rosine Soglo et le président d’honneur Nicéphore Soglo font une sortie médiatique et réaffirment leur paternité sur la Rb
Cotonou, le 18 mai 2018. Lors de cette sortie, Ils ont reçu pour l’occasion, le soutien de nombreuses personnalités politiques notamment : Philippe Noudjènoumè, Basile Ahossi, Léonce Houngbadji, Candide Azanaï, Joseph Tamègon, Maxime Houédjissin
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Au Bénin, depuis 2016, le régime au pouvoir mène la danse. L’opposition radicale est à la traîne. Elle n’a réussi, jusque-là, à avoir un élu, ni aux élections législatives, ni aux communales, encore moins à la présidentielle. Evidemment, il faut prendre part d’abord à une élection avant de bénéficier de suffrage. C’est la faute à l’exclusion, selon l’opposition qui accuse le pouvoir de Talon d’un plan savamment orchestré, soutenu par des lois, pour exclure l’opposition de toute compétition électorale. Mais si tel est le diagnostic, comment faire pour conquérir et exercer le pouvoir politique, malgré les lois jugées exclusives ? Et c’est justement sur la stratégie de lutte que la division s’installe. Alors que des leaders de l’opposition, en l’occurrence Les Démocrates, veulent affronter le pouvoir dans les urnes et éprouver ainsi les lois jugées exclusives, d’autres leaders de la même opposition, Candide Azannaï en l’occurrence, tiennent un discours contraire.



Hier encore, à l’occasion d’une cérémonie de présentation de vœux, le président du parti Restaurer l’’espoir et coordonnateur national de la Résistance s’est exprimé sur le sujet. Si les griefs contre le pouvoir de la Rupture sont les mêmes à savoir, « les lois liberticides votées à la pelle, l’exclusion, la confiscation du pouvoir législatif, les tueries, le coup d’Etat constitutionnel », la stratégie à adopter par l’opposition pour y faire face diverge d’un camp à un autre. Azannaï est contre toute participation de l’opposition à un scrutin dans ces conditions. « J’insiste et je persiste qu’on ne candidate pas contre un dictateur; on le fait reculer ou on le dégage », a laissé entendre Candide Azannaï. Ce n’est pas la position du parti Les Démocrates qui, d’ailleurs, se prépare pour prendre part aux Législatives de 2023. C’est suivant cette même logique que le parti avait désigné un candidat pour la présidentielle de 2021, sachant combien il lui serait difficile, voire impossible d’avoir le parrainage. Exit les élections, que propose alors Candide Azannaï ? Que met-il dans « …on ne candidate pas contre un dictateur; on le fait reculer ou on le dégage »? C’est là que tout devient flou.

L’ambiguïté…

Dans son exposé, le président de Restaurer l’espoir a évoqué le recours à l’article 66 de la Constitution, comme stratégie de lutte. « C’est pour combattre ces coups de force ignobles de Patrice TALON que notre Parti a pris ses distances vis à vis du pouvoir dit de la rupture ainsi que la ferme résolution, aux côtés d’autres forces et personnalités politiques, d’une lutte de résistance nationale pacifique et non violente en référence aux dispositions de l’Article 66 de la Constitution », a-t-il soutenu. Mais que dit l’article 66 ? « Art 66. -En cas de coup d’Etat, de putsch, d’agression par des mercenaires ou de coup de force quelconque, tout membre d’un organe constitutionnel a le droit et le devoir de faire appel à tous les moyens pour rétablir la légitimité constitutionnelle, y compris le recours aux accords de coopération militaire ou de défense existants ». Or, en même temps qu’il évoque l’article 66, Candide Azannaï dit être contre toute forme de violence. « Sur la question de la violence en politique et relativement à la lutte de résistance nationale engagée, une question qui nous a sérieusement divisés, je réaffirme ma position qui est qu’aucun leader de la Résistance Nationale ne peut et ne doit verser dans la naïveté de recourir ou de préconiser la violence ou la force ». Quand on croise tout ça, on se demande ce que propose réellement Candide Azannaï. Est-ce l’immobilisme, en se contentant de clamer son opposition, sa résistance pendant que le pouvoir déroule son chronogramme ? La politique de boycott, de la chaise vide n’arrange-t-elle pas plutôt le pouvoir ? N’est-ce pas ce genre de position ambiguë qui fait penser, à tort ou à raison, que Azannaï n’est pas vraiment avec l’opposition ?

Divisée sur des questions de stratégie, l’opposition peut-elle vraiment incarner une alternative crédible ? Jusque-là, elle n’y est pas arrivée.

M.M
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