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Le Matinal N° 4255 du 24/12/2013

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Fermeture du parking Koumatè : Yayi tue l’économie locale de Malanville
Publié le jeudi 26 decembre 2013   |  Le Matinal


Conseil
© Autre presse par Presidence
Conseil de l`entente: réunion des chefs d`Etat et de gouvernement à Niamey.
Mardi 17 Décembre 2013, à Niamey (Niger). Tenue de la 2 ème session ordinaire de Conférence au sommet des Chefs d`Etat et de Gouvernement du Conseil de l`Entente. Photo : Le president Boni Yayi.


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La commune de Malanville était, semble-t-il, très bien partie pour son essor économique avec l’avènement du parking Koumatè. Seulement, c’était sans compter avec les agissements d’un Président de la République inapte à tout développement économique local dans le contexte de la décentralisation. Après la fermeture du parking Koumatè, les nombreux revendeurs de produits manufacturés, de tenants de restaurants de fortune et autres vendeurs ambulants se retrouvent au chômage. Les recettes fiscales de la mairie ont aussi pris un coup dur et le développement de Malanville devient compliqué.


Malanville en difficulté. Le Chef de l’Etat, à travers la fermeture le 5 juin 2013 du parking gros porteurs Koumatè a donné sa caution au sous développement de cette localité du nord. C’est peut-être sa solution pour en découdre avec le concessionnaire du parking, mais en réalité, il a agi contre les intérêts d’un individu et surtout de toute une population et de sa commune, Malanville. Les membres du comité de gestion, composés en grande partie des citoyens de la commune de Malanville se sont retrouvés, du jour au lendemain, au chômage. Les uns appartiennent aux différentes structures syndicales des gares routières (Uctib, Unacob, et autres) ; et les autres relevaient des structures administratives (conseillers communaux, conseillers de villages, personnel de la mairie). Les agents de sécurité (police et gendarmerie) ainsi que les personnels des régies financières (douanes et impôts) faisaient également partie de ce comité de gestion, pluridisciplinaire. A tous ceux-ci, s’ajoutent les agents collecteurs de taxes, les petits employés, chargés de la salubrité sur les lieux, les petits vendeurs qui n’ont pas sollicité les fonds de microcrédits aux plus pauvres. Yayi Boni, en faisant recours à la force publique pour la fermeture du parking Koumatè, a coupé l’herbe sous les pieds de tout ce beau monde. En effet, les membres du comité de gestion, percevaient des primes de droit que leur confère le statut de membre. Ce n’était que normal puisqu’ils ont été sollicités pour une mission et ont, en conséquence droit à des émoluments. Mais brutalement, l’opération manu militari, à laquelle les Béninois ne sont plus habitués depuis 1990 a ressurgi. Le 5 juin 2013, les gestionnaires du parking, assistent impuissants à la fermeture de l’infrastructure qui leur procurait une rémunération. L’opération était digne d’un film western. Les forces de sécurité armés jusqu’aux dents ont proféré des menaces et des injonctions aux responsables du parking qui voulaient en savoir les raisons. C’était sans compter avec la nature intrépide des militaires, qui leur ont opposé une fin de non-recevoir. « La décision vient du haut », a eu l’amabilité de lâcher un militaire. Puis, c’est tout. Ils s’en pressent de fermer les portails et de les barricader. L’accès et la sortie du parking n’étaient plus possibles. Devant ces agissements relevant des siècles révolus, les gestionnaires ont fini par comprendre qu’il n’était plus possible de négocier quelque chose avec les militaires. Ils ont pris acte et se sont confiés à la justice.

Pendant ce temps …

Un tour à Malanville, actuellement, permet de faire le constat suivant : l’esplanade du parking Koumatè est désert. Plus de vie humaine à cet endroit qui, entre janvier 2009 et mai 2013, était devenu un centre commercial. Des vendeuses de « bolo-bolo » c’est-à-dire gâteaux à base de farine de blé, des vendeuses de bouillie de sorgho, ou de mil, de dérivés des céréales à forte concentration d’azote tels que le haricot et le voandzou ; des restaurateurs de riz de montagne, de pâte de maïs, de cossettes d’igname, des boules d’akassa, (pâte acide de maïs), de niébé, des vendeuses d’igname pilée etc, faisaient d’importants chiffres d’affaires de façon journalière. Leurs clients étaient essentiellement les occupants des véhicules gros porteurs qui stationnaient sur le parking. Lorsqu’on se réfère au nombre de camions qui passent par ce parking par jour, et qu’on suppose que par camion, il y a au moins deux personnes, on en conclut qu’il s’y animait un véritable marché. Depuis le 5 juin 2013, date de la fermeture, ces petits opérateurs économiques, ont disparu. D’après les grognes persistantes sur les chaines de radios, ils ne cessent de crier leur ras-le-bol. Il y en a d’ailleurs qui ne ménagent pas le statut du Chef de l’Etat sur les antennes. Ils lui en veulent à mort pour cette fermeture du parking Koumatè qui, non seulement, réglait le problème de stationnement anarchique des camions, mais donnait aussi, l’opportunité à plusieurs citoyens de Bodjècali de gagner leur pain.

Retour aux évasions fiscales

L’organisation administrative et financière à l’intérieur du parking Koumatè, était des plus satisfaisantes, selon les transporteurs en transit vers les Niger. Du côté de la mairie de Malanville, on reconnait aussi le rôle important que le parking a joué pendant 4 ans et demi. La taxe sur le développement locale (Tdl) se prélevait facilement ainsi que les autres taxes instaurées par les lois de la décentralisation. Les différentes taxes étaient collectées sur-place dans l’enceinte du parking. Il n’y avait plus d’évasions fiscales comme par le passé. Aujourd’hui, après la fermeture du parking, les recettes de la mairie en provenance des activités liées au stationnement, aux opérations de formalités administrative de transit en zone frontalière, ont considérablement diminué. On avance une tendance baissière de plus de 5%, comparativement aux recettes du premier semestre provenant du même secteur d’activités. Jusqu’à quand durera encore cette fermeture ? Yayi Boni saura-t-il entendre raison, pour écouter les coups de gueule des populations de Malanville ?

Jean-Claude Kouagou

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