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Moïse Achille Houssou, Dg/Simau : « Les logements sociaux sont destinés aux populations à bas revenu »

Publié le mardi 15 fevrier 2022  |  La Nation
Moïse
© Autre presse par DR
Moïse Achille Houssou, dg et maître d’ouvrage délégué de la Société immobilière et d’aménagement urbain (Simau)
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Par Claude Urbain PLAGBETO,

Maître d’ouvrage délégué, la Société immobilière et d’aménagement urbain (Simau) exécute des projets de grande envergure pour le compte de l’Etat. Moïse Achille Houssou, son directeur général, nous parle ici de l’avancement des chantiers ouverts, notamment celui des logements sociaux en partie destinés aux personnes à faible revenu.

La Nation : Monsieur le directeur général, à ce jour combien de projets comporte le portefeuille de la Simau ?

Moïse Achille Houssou : Tout d’abord, je tiens à préciser que la Simau n’est pas une société d’Etat mais une société de droit privé et d’économie mixte qui a été montée à l’initiative de l’Etat béninois. Les projets immobiliers du Programme d’action du gouvernement ayant un modèle économique permettant de générer des revenus, sont confiés à la Simau qui est effective depuis 2018.
A ce jour, nous avons 21 projets dans notre portefeuille pour une valeur d’à peu près 850 milliards F Cfa. L’essentiel des ressources est mobilisé par le gouvernement avec l’appui de ses partenaires. Nous mettons également en place des canaux spéciaux qui permettent de mobiliser des ressources complémentaires.
Le niveau d’avancement des différents projets n’est pas le même : il y a des projets en phase d’étude, certains en phase de démarrage et d’autres en cours d’exécution. Nous avons six à huit grosses opérations déjà effectives sur le terrain. Il s’agit de la construction de logements sociaux et de bâtiments administratifs (Siège de l’Assemblée nationale, Cité administrative, Cité ministérielle, etc.)

Parlons des logements sociaux qui intéressent nombre de Béninois. Quel point peut-on en faire ?

Le gouvernement a lancé un programme global de 20 000 logements au plan national. Il y a une première phase d’environ 11 800 logements dont 11 000 sur le site de Ouèdo dans la commune d’Abomey-Calavi. Aujourd’hui, nous avons pratiquement 10 000 logements pour lesquels les contrats sont signés. Globalement, 2 500 logements sont presque prêts. Les ressources sont mobilisées et nous comptons atteindre les 5 000 d’ici fin juin et lancer la commercialisation.
Il y a également le site de Porto-Novo d’à peu près 200 logements et le site de Parakou pour initialement 500 logements. Mais là, nous sommes sur une première tranche de 250 logements, plus 100 pour les militaires. Tout cela est en phase de démarrage.

Quelles seront les conditions d’accès à ces logements ?

Le programme prévoit des logements économiques et sociaux. Ce sont les mêmes qualités de matériaux qui sont utilisées. Nous avons également fait les mêmes aménagements (eau, électricité, route, jardin, disponibilité de fibre optique). Mais, c’est sur le mode d’accès qu’il y aura la différence.
Il revient à l’Etat, maître d’ouvrage, de définir les critères d’attribution. Mais je puis vous dire que les logements sociaux sont destinés aux populations à bas revenu du secteur public et du secteur privé (enseignants, artisans, agriculteurs, etc.). Le modèle de vente ou de cession, c’est la location-accession. On n’exige pas d’apport initial. Le bénéficiaire sera sélectionné à l’issue d’un processus transparent après étude des dossiers. Il intègrera le logement en tant que locataire avec seulement trois mois de loyer. Le coût de revient sera réparti sur 25 ans pour déterminer le montant de la mensualité. Les simulations indiquent que cela tourne autour de 80 000 F/mois. De toute façon, ce sera inférieur à 100 000 F/ mois.
Nous sommes sur des logements de trois chambres et salon. Vous savez qu’à Cotonou, le coût de location d’un logement de trois chambres et salon n’est pas à moins de
80 000 F Cfa/mois. Non seulement vous payez moins, mais à la fin de l’échéance vous devenez propriétaire. C’est cela, le côté social de l’opération.
Pour les logements économiques, les prix seront plus élevés. Ce sera le même principe d’attribution, sauf que l’amortissement sera établi sur 17 ans. Toutefois, si certains ont une épargne, ils peuvent apporter ou solder par anticipation.

En ce qui concerne les travaux de construction des bâtiments administratifs, quel est le niveau d’avancement ?

La construction de la Cité ministérielle à Cotonou a démarré il y a environ dix mois. C’est un ensemble de dix bâtiments dont huit sont déjà à l’étape de gros-œuvre. Nous sommes autour de 25 à 30 % de taux d’exécution. Dans un an, nous pourrons livrer les travaux, en tout cas au plus tard fin premier trimestre 2023.
En ce qui concerne la cité administrative à Ahossougbéta (Abomey-Calavi), les travaux ont également démarré.
Toujours à Calavi (quartier Zopah), le marché de gros sera construit pour environ 100 milliards F Cfa. Les travaux sont répartis en cinq lots dont quatre ont effectivement démarré. Le cinquième lot sera lancé d’ici mai prochain.
Pour le projet de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale à Porto-Novo, les travaux ont démarré, après quelques difficultés rencontrées. Il y a certes du retard, mais nous espérons livrer les travaux dans les délais.
Il y a deux opérations de building administratif résidentiel :
les résidences du ministre de l’Economie et des Finances et du ministre des Affaires étrangères qui sont quasiment terminées en phase de gros-œuvre.
Nous avons aussi les 500 logements militaires dont 200 à Allada, 200 à Ouidah et 100 à Parakou. Les travaux sur les sites d’Allada et de Ouidah ont démarré.

Quid des autres chantiers ?

Pour le Pôle agroalimentaire de l’agglomération du Grand Nokoué, on est assez avancé sur le lot relatif à l’accès au site. Mais sur les autres lots, en raison des difficultés de déplacement des populations, de dédommagement et autres, ce n’est que maintenant que les travaux commencent.
Nous avons aussi le complexe Pôle sportif urbain – Galerie marchande au stade de l’Amitié qui est en appel d’offres. D’ici trois mois, nous allons boucler ce processus. Il y a aussi le complexe sportif, culturel et artisanal Unafrica qui sera démoli et reconstruit. C’est à l’étape d’appel d’offres, à l’instar du projet du Centre des affaires maritimes à Cotonou.
D’autres projets d’infrastructures à l’intérieur du pays, notamment les cités administratives départementales, démarrent ce trimestre. A cela s’ajoutent les opérations spécifiques comme l’aménagement immobilier à Togbin qui démarre cette année. Avec le port de Cotonou, nous avons également des projets d’aménagement de la clôture, des halls, etc. En dehors des institutions publiques, il y a des institutions privées qui nous font confiance comme le Padme.


Avec tous ces chantiers à la fois, comment la Simau arrive-t-elle à suivre efficacement les projets ?

Présentés comme ça, cela fait effectivement beaucoup. Les travaux ne sont pas exécutés en régie : ce n’est pas nous-mêmes qui construisons. La Rupture nous a appris depuis quelques années, qu’on peut faire les choses dans la normalité.
Dans notre organisation, il y a une quinzaine d’ingénieurs ainsi que des chefs de projets, des coordonnateurs qui suivent ces projets aux différentes étapes. Derrière chaque projet, il y a systématiquement un maître d’œuvre qui est le référent technique. Nous, notre rôle, c’est de faire le suivi et de veiller à ce que tous les divers acteurs puissent jouer convenablement leur rôle. Nous tenons quand même, avec la détermination, des équipes que je salue au passage.

Votre mot de la fin

La Simau est l’illustration parfaite du partenariat public-privé. C’est un modèle innovant. Le staff est essentiellement béninois ; cela nous donne la fierté que le développement est à notre portée. La Simau et tous ses actionnaires remercient le gouvernement pour cette opportunité, renouvellent leur disponibilité et s’engagent à accompagner tous ces projets qui, en eux-mêmes, nous donnent l’énergie et incitent à aller au bout. Nous allons continuer à exceller pour que les générations à venir puissent bénéficier de cette expérience.

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