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Crise en Ukraine: Entretiens entre Emmanuel Macron, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky

Publié le lundi 21 fevrier 2022  |  Matin libre
Tchad:
© Autre presse par DR
Tchad: Emmanuel Macron et les présidents du Sahel évoquent la transition civilo-militaire
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Après avoir échangé avec le président russe, Emmanuel Macron a appelé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour lui faire part de leur échange, a annoncé l’Élysée, ce dimanche 20 février 2022.



Cet entretien d’Emmanuel Macron, président en exercice de l’Union européenne, avec Vladimir Poutine, était présenté ces dernières heures comme celui de la dernière chance pour négocier une sortie diplomatique à la crise ukrainienne alors que se multiplient les violations du cessez-le-feu.

« L’entretien téléphonique avec le président Poutine a duré 1h45. Le président de la République échange en ce moment par voie téléphonique avec le président Zelensky », a indiqué la présidence française.

Déjà samedi soir, en marge de la conférence sur la sécurité à Munich à laquelle tous deux participaient, Emmanuel Macron avait échangé avec son homologue ukrainien qui lui avait dit ne pas vouloir « riposter aux provocations le long de la ligne de contact », selon l’Élysée.

Volodymyr Zelensky lui a « confié de dire à Vladimir Poutine la disponibilité de l’Ukraine à dialoguer », a souligné la présidence française. « Une action militaire russe contre l’Ukraine porterait la guerre au cœur de l’Europe », selon un conseiller présidentiel français. Il n’y aurait alors « pas d’autre option possible qu’une réaction très forte », a-t-il ajouté.

Poutine et Zelensky prêts à tenter d’aboutir à un cessez-le-feu

Le président russe Vladimir Poutine a mis en cause ce dimanche auprès d’Emmanuel Macron les « provocations » ukrainiennes dans l’aggravation des combats avec les séparatistes dans l’est de l’Ukraine, tout en disant vouloir « intensifier » les efforts diplomatiques pour régler le conflit.

Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a aussi demandé, lors de cet entretien téléphonique, que l’Otan et les États-Unis « prennent au sérieux » les exigences de la Russie concernant sa sécurité, au cœur de la crise actuelle entre Moscou et les Occidentaux. Les présidents français et russe sont convenus de tout faire pour aboutir rapidement à un cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, a annoncé l’Élysée.

Vladimir Poutine a redit à son homologue français Emmanuel Macron « son intention de retirer ses troupes » de la Biélorussie « au terme des exercices en cours », toujours selon l’Élysée. « Il va falloir vérifier tout cela, cela peut prendre un peu de temps », a ajouté la présidence française. Tout en « constatant que les déclarations des autorités biélorusses », affirmant que les troupes russes allaient rester, « ne coïncident pas avec les propos du président Poutine ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé ce dimanche à la reprise des négociations avec la Russie sous l’égide de l’OSCE et à l’instauration d’un « cessez-le-feu immédiat » dans l’est, après son entretien téléphonique avec Emmanuel Macron. « Nous demandons la convocation urgente d’une réunion du groupe de contact trilatéral [Ukraine, Russie, OSCE] », a déclaré M. Zelensky sur Twitter.

Mais sur le terrain et malgré ces coups de fil « de la dernière chance », les combats, donc les violations du cessez-le-feu, redoublent. Face aux troupes russes amassées aux frontières, les Occidentaux ne pourront pas tendre éternellement « un rameau d’olivier » à Moscou, a estimé ce dimanche matin Charles Michel, le président du Conseil européen, à Munich.

Bien sûr, la grande question qui demeure c’est : est-ce que le Kremlin veut vraiment le dialogue ? Il y a quelques jours, ses déclarations offraient une petite lueur d’espoir, mais on assiste à un renforcement militaire continu avec de grave incidents dans le Donbass, y compris aujourd’hui… nous ne pouvons pas éternellement offrir un rameau d’olivier alors que la Russie effectue des tests de missiles et continue d’amasser des troupes

Charles Michel, président du Conseil européen

Heike Schmidt

De son côté, le président américain Joe Biden est prêt à « rencontrer » Vladimir Poutine « à tout moment ». « Qu’importe le format si cela permet d’éviter une guerre » en Ukraine, a indiqué dimanche son chef de la diplomatie, Antony Blinken, sur CBS. Le secrétaire d’État a aussi réaffirmé sur CNN que la voie diplomatique était encore possible « jusqu’à ce que les chars soient réellement en mouvement et les avions dans le ciel ». Le président Joe Biden a convoqué une réunion, et c’est rare, du Conseil de sécurité national ce dimanche soir.

L’OSCE tiendra une réunion extraordinaire lundi de ses représentants permanents pour tenter de trouver une issue à la crise autour de l’Ukraine, a annoncé la présidence polonaise de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. « La réunion a été convoquée pour lundi », a déclaré le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Pawel Jablonski à l’agence de presse PAP, répondant à une demande de l’Ukraine au moment où les tensions russo-occidentales autour de ce pays sont au plus haut.

Crise en Ukraine : Moscou face à l’enjeu de l’opinion publique russe

Pour Moscou, le seul responsable dans l’escalade militaire en cours dans le Donbass, c’est Kiev. Vladimir Poutine l’a répété à Emmanuel Macron. Aux yeux du président russe, les efforts diplomatiques pour trouver une solution doivent s’intensifier. Mais dans le même temps, la communication en direction de l’opinion publique s’intensifie aussi.

Depuis un peu plus de 36 heures, en effet, les médias d’État présentent Moscou comme étant au chevet de réfugiés agressés au Donbass. À l’appui, largement diffusées sur tous les supports possibles, des vidéos de personnes âgées inquiètes ou d’enfants fuyant avec leurs peluches se multiplient aussi sur les écrans de télévision.

Des sujets sur des espions ukrainiens décrits comme des auteurs de sabotages circulent également. Et enfin, comme un modèle présenté à l’opinion publique russe, on voit des images sur les hommes du Donbass dont la presse dit qu’ils sont pressés de répondre à la mobilisation générale des 18-55 ans.

Le récit de victimes forcées de réagir semble, selon les derniers sondages, le plus susceptible de fonctionner dans la population russe. Toujours réticente à un conflit, l’opinion publique juge en revanche, à une écrasante majorité, que c’est l’Occident qui est responsable de l’escalade des tensions autour du voisin ukrainien.

Signe de l’importance de ce thème pour le pouvoir : Alexander Bastrykine, chef du Comité national d’investigation, a été chargé d’établir « les preuves d’actes criminels des forces ukrainiennes sur le territoire du Donbass ». Une mission qui lui a été confiée directement par le président Vladimir Poutine.

rfi.fr
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