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Exposition diptyque à la Présidence : Coup de projecteur sur l’art contemporain béninois

Publié le jeudi 24 fevrier 2022  |  La Nation
Vernissage
© Autre presse par Presidence
Vernissage « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui, de la restitution à la révélation » sous la présidence du Président de la République, Monsieur Patrice TALON, ce samedi 19 février 2022 dans le cadre de l’exposition publique diptyque au Palais de la Marina
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Par Ariel GBAGUIDI,

La scène artistique béninoise est active grâce à ses talents aussi bien au plan national qu’au sein de la diaspora. Les autorités béninoises ont saisi l’opportunité de l’exposition des 26 trésors royaux pour mieux promouvoir ces talents qui rendent vivant l’art contemporain béninois.

A l’intérieur du musée improvisé au palais de la Marina, pour faire découvrir les 26 trésors royaux restitués par la France, on découvre également une centaine d’œuvres d’art contemporain, fruits du génie créateur d’une trentaine d’artistes béninois. Les spécialistes parlent de dialogue entre le passé et le présent. C’est tout le sens de cette exposition dénommée « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui, de la restitution à la révélation: trésors royaux et art contemporain du Bénin ».
Il s’agit, selon Yassine Lassissi, directrice artistique et commerciale de la Galerie nationale, de donner à voir certes au public national, sous régional et international, les 26 trésors royaux, 130 ans après leur départ. Mais aussi, « Nous avons voulu saisir l’opportunité pour montrer, présenter la vitalité et l’intensité de la scène artistique béninoise et aussi la diversité des techniques, des médiums, des esthétiques», ajoute-t-elle. On note ainsi une volonté forte des autorités béninoises, de créer un dialogue entre l’art contemporain et les trésors royaux. La trentaine d’artistes conviés à ce rendez-vous diptyque est constituée à la fois d’artistes amateurs, émergents et confirmés. L’autre point fort, c’est la présence des artistes béninois qui brillent à l’étranger mais qui sont très peu connus au pays. Ce volet art contemporain de l’exposition s’étend sur plus de 1500 m2 avec des œuvres splendides. «C’est l’occasion de montrer que malgré l’absence de ces trésors royaux du territoire national, les artistes s’inspirent de leur histoire culturelle et cultuelle et nous présentent aujourd’hui un art diversifié par les formes, l’histoire, les thématiques qu’ils abordent », soutient Yassine Lassissi.


Trois chapitres

Cette exposition sur l’art contemporain, indique-t-on, traduit l’engagement artistique et les questionnements ontologiques qui animent les artistes béninois. Elle se veut aussi didactique et ouvre donc au public son univers trop souvent considéré comme élitiste ou hermétique. Son champ est séquencé en trois parties: «Récurrence-Variations», «Transition(s)» et enfin «Transgression-Hybridation ». Ces trois chapitres tiennent compte des thématiques développées, des matériaux utilisés et des différents médiums mobilisés. Les thématiques abordées dans la séquence «Récurrence-Variations » ont trait au sacré, au divin. Comment dire et rendre visible l’invisible ? Les sources d’inspiration et les champs d’exploration des artistes sont, entre autres, l’histoire, le patrimoine immatériel, les déités et leur cosmogonie. Kifouli Dossou, Yves Pèdé, Ludovic Fadaïro, Cyprien Tokoudagba, et bien d’autres encore, ont leurs œuvres exposées dans cette catégorie.
La deuxième séquence est dédiée aux artistes qui explorent, dans un aller-retour entre passé et présent, les figures historiques, les esprits et les ancêtres qui jalonnent les mémoires et nourrissent les imaginaires. Dans cette catégorie, les artistes rendent corps et donnent vie aux mythes et légendes en leur accordant une matérialité et en les inscrivant dans une historicité, note-t-on. La figuration du féminin fait parler d’elle dans cette séquence à travers les créations du célèbre Dominique Zinkpè, de Laeila Adjovi, Ishola Akpo, pour ne citer que ceux-là. Ici, les femmes sont guerrières, princesses, reines, femmes de pouvoir, anges ou encore déesses. Les artistes leur confèrent donc la place de passeuses de mémoire et d’histoire. « La femme devient ainsi le lien entre le passé, le présent et le futur », renseignent les organisateurs. La dernière séquence regroupe des artistes comme Georges Adéagbo, Sènami Donoumassou, Sébastien Boko, Gérard Quenum, Dimitri Fagbohoun et Emo de Medeiros. L’introspection est au cœur de ce chapitre. Les questions que se posent ces artistes sont de l’ordre de l’existentiel. Il y a dans ces questionnements, indique-t-on, des inquiétudes sur le devenir de l’homme et sur ses projections vers des horizons meilleurs, sur l’hybridation dont il est l’objet et sa quête identitaire qui ne peuvent s’opérer sans transgression.
La beauté des œuvres ne laisse pas indifférents les visiteurs qui posent mille et une questions aux médiateurs pour mieux comprendre les messages que véhiculent ces œuvres en peinture, sculpture, installation, art vidéo, art numérique, dessin, etc.


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