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Cherté de la vie: La Csa déplore “l’indifférence“ du gouvernement

Publié le mardi 22 mars 2022  |  Matin libre
Anselme
© aCotonou.com par DR
Anselme Amoussou,Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa)
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La Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin) se préoccupe de la cherté de la vie au Bénin ainsi que du pouvoir d’achat des consommateurs. Après un meeting de protestation à la Bourse du travail, la Confédération déplore le fait que la question de la cherté de la vie ne soit pas perçue comme une urgence par le gouvernement béninois. Dans une déclaration rendue publique ce dimanche, 20 mars 2022, le secrétaire général de la Csa-Bénin, Anselme Amoussou a une fois de plus tiré la sonnette d’alarme. Lire le message de la Csa-Bénin !



Réaction de la CSA-Bénin sur la cherté de la vie



La vie chère au Bénin, pour le gouvernement, il semble qu’il n’y a pas urgence

Cela fait plus de trois mois que le gouvernement a annoncé son intention de revaloriser les salaires des travailleurs du public et du privé au Bénin.

Cela fait plus de trois mois que le même gouvernement a annoncé la mise en place d’un comité interministériel pour réfléchir, retenir et rendre disponible une proposition concrète de revalorisation desdits salaires afin d’en discuter avec ses partenaires sociaux.

Cela fait plus de douze semaines que chaque mercredi, le porte-parole du gouvernement prend la parole pour justifier les tergiversations et le retard incompréhensible dans la concrétisation d’une annonce faite normalement par des autorités qui sont censées savoir ce qu’elles font.

Cela fait plus de trente jours que les organisations syndicales ont crié le ras-le-bol des citoyens contre la cherté de la vie et contre l’absence de mesures significatives pour les soulager.

Les jours s’égrènent et la même attente douloureuse pour des populations qui continuent de subir l’aggravation quotidienne de l’inflation sur tous les produits de grande consommation.

Autour de nous, les gouvernants de pays qui n’ont même pas encore atteint le niveau d’inflation que le Bénin connaît, rendent publiques des mesures administratives, fiscales, économiques, sociales pour répondre aux cris de détresse de leurs concitoyens. Le Togo, le Nigéria et plus récemment le Niger, après avoir rencontré les partenaires sociaux et les associations de consommateurs, ont pris différentes mesures pour répondre à l’urgence de la situation de vie chère.

Le débat ici n’est pas autour de l’efficacité ou non des mesures prises ou annoncées dans ces pays. Je préfère attirer notre attention sur la démarche inclusive et la considération accordée aux difficultés des ménages.

La posture adoptée par les gouvernements et qui consiste à interagir avec les représentants des travailleurs puis à retenir des mesures plus ou moins fortes en réponse aux demandes sociales.

Le débat est sur l’attitude de compassion qui évite de paraître insensible à la détresse de ceux qui ont élu et envers lesquels on a des devoirs si évidents.

On présente souvent la mauvaise gouvernance comme le sommet de la déchéance pour un responsable. La culture du silence face aux demandes légitimes des mandants est en réalité le pire des maux pour une gouvernance.

Cette culture du silence qui peut être vécue par les populations comme du mépris et peut conduire parfois à des réactions extrêmes, incontrôlées.

Pour leur part, les organisations syndicales du Bénin ont joué leur partition en attirant l’attention des autorités sur les difficultés des citoyens et en relayant les demandes sociales urgentes. Elles l’ont fait dans un esprit de responsabilité et ont transmis à qui de droit, la synthèse des propositions qui sont les leurs.

Quid de la réaction attendue légitimement des autorités de notre pays?

Il est utile d’achever cette réflexion sur les questions essentielles qui méritent d’être posées par les amis de la presse qui rencontreront le porte-parole du gouvernement le mercredi 23 mars 2022.

Existe-t-il un million d’options de revalorisation de salaire?
Combien d’options le comité a-t-il déjà analysées?
Le comité interministériel se réunit combien de fois par mois et pour combien de temps?
Quels sont les ministres membres de ce comité?
La revalorisation des salaires est-elle finalement l’option exclusive du gouvernement contre la vie chère?
Cette revalorisation des salaires va-t-elle automatiquement induire le contrôle des prix, les allègements des taxes, les subventions de certains produits etc?

Je viens de relire la définition du dialogue social selon l’OIT. Il inclut tous types de négociation, de consultation, ou simplement d’échanges d’informations entre les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs selon des modalités diverses sur des questions relatives à la politique économique et sociale présentant un intérêt commun.

J’inviterais volontiers le gouvernement à revisiter cette définition. Il comprendra que des échanges avec les partenaires sociaux peuvent lui être utiles pour résoudre efficacement, ne serait-ce que l’équation de la revalorisation des salaires, sur laquelle il semble ne pas trouver la solution depuis tant de jours.

Contre la vie chère au Bénin, il y a bel et bien urgence. Il y a urgence à agir en prenant les mesures nécessaires. Mais il y a aussi et surtout urgence à briser le silence et à renouer le dialogue formel avec les travailleurs et les employeurs.

Anselme Coovi AMOUSSOU

SG/CSA-Bénin
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