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El Farouk Soumanou, 2ème adjoint au Secrétaire exécutif national du parti FCBE : « Il faut se mettre au travail afin de gagner quelques sièges au cours de ces élections législatives »

Publié le mercredi 23 mars 2022  |  Fraternité
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© aCotonou.com par dr
El Farouk Soumanou ,Membre du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe)
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Les prochaines élections législatives sont fixées au 8 janvier prochain. Déjà, qu’avez-vous à dire par rapport à la décision de la Cour Constitutionnelle qui a pris de court certaines chapelles politiques ?
Tout homme politique averti qui suit l’actualité politique nationale depuis un certain temps ne peut pas être surpris par une telle décision de la Cour constitutionnelle. En réalité, la Cour constitutionnelle n’a fait que mettre en exécution les dispositions de la loi sur le processus électoral qui a été adopté après le dialogue politique dont la finalité est d’aboutir en 2026 aux élections générales. Une année au cours de laquelle se tiendront les communales et les législatives ensemble et 2 ou 3 mois après, la présidentielle. C’est donc dans le calcul du délai qu’il faut pour respecter cette jonction des trois élections qui fait que les élections législatives tombent dans le mois de janvier. Par conséquent, nous décomptons la période de campagne qu’il faut. On doit donc s’attendre à ce que la campagne commence le 25 décembre. C’est vrai que c’est une première et cela peut paraître désagréable parce que le mois de décembre est par essence le mois des fêtes de fin d’année et janvier est le début de l’année où tout le monde est pressé parce qu’il y a des charges familiales et autres à supporter. Donc, nous n’avions pas l’habitude de tenir les élections dans cette période au Bénin. Par rapport à ça, cela peut mettre un peu mal à l’aise. Mais pour ceux qui connaissent la loi, cette décision de la Cour constitutionnelle n’a rien d’extraordinaire. En tant que bon démocrate, il va falloir s’y conformer et se mettre en ordre de bataille. Donc, dans le parti FCBE, il y aura des élections en janvier 2023. Le président de la CENA a certainement voulu être protégé en demandant une certaine interprétation et la Cour a pris sa décision. C’est une décision sans recours donc, on n’a plus besoin de tergiverser là-dessus, il faut se mettre au travail afin de gagner quelques sièges au cours de ces élections législatives qui viennent.

Votre formation politique est régulièrement enregistrée. Mais, le constat est là. En 2019, tous les partis ayant une existence légale n’ont malheureusement pas pu prendre part à la compétition. En 2023, seriez-vous sur la ligne de départ de la course au Palais des gouverneurs ?
La situation de 2019 n’est pas comparable à celle de 2023 qui arrive. Comme vous le dites, les partis étaient effectivement en règle en 2019, mais vous savez très bien que suite à une modification de la loi, il a été fait obligation aux partis de se conformer à la nouvelle loi et d’obtenir d’abord le récépissé. C’est à ce niveau qu’il y a des problèmes. La plupart des partis n’ont pas pu obtenir ce sésame qui devrait leur permettre de prendre part à ces élections. Mais depuis 2019, l’eau a coulé sous les ponts. Et contrairement aux autres partis de l’opposition, notre parti a déjà pris part à au moins deux élections : les communales et la présidentielle. Si nous avons été en règle pour prendre part à ces élections, ça m’étonnerait que sur le plan juridique, on ne soit sur la ligne de départ en 2023. Pour le moment, notre parti se prépare ardemment à aborder ces élections, parce que nous avons un défi à relever, celui de revoir non seulement les différents pourcentages obtenus aux communales et à la présidentielle à la hausse, mais aussi de mettre fin à ce parlement monocolore et de confirmer notre statut de parti chef de file de l’opposition. Donc, le parti Fcbe sera sur la ligne de départ en 2023 pour les élections législatives.

Le leitmotiv d’un parti politique, c’est la conquête du pouvoir d’Etat par la voie des urnes. Cela suppose une idéologie, un discours et un programme d’actions. Pouvez-vous nous lever un coin de voile sur ce que vous envisagez vendre aux électeurs afin qu’ils soient acquis à votre cause ?
Vous savez que le parti FCBE a pour idéologie la sociale démocratie. Nous sommes donc un parti social-démocrate qui met le social au cœur de ses actions. Vous savez également que le rôle d’un député n’est pas de construire des écoles ou des routes. Le rôle du député est suffisamment clair : c’est le vote des lois et le contrôle des actions du gouvernement. Donc, ce que notre parti a à proposer aux militants, c’est de leur démontrer que ces deux missions dévolues au parlement n’ont pas été accomplies de façon réelle et concrète. Certes, il y a eu vote des lois, mais pour la plupart, ce sont des lois chrysogènes qui n’ont pas eu le consensus de toute la classe politique. Et en matière du contrôle des actions du gouvernement, peut-être que j’ai été distrait, car je ne sais pas s’il y en a vraiment eu. Je ne sais pas combien de fois le gouvernement actuel a été appelé au parlement pour répondre à des questions orales ou écrite des députés. Je peux me tromper, mais j’en doute fort. Donc, ce que nous avons à apporter aux populations, c’est d’abord leur démonter qu’un parlement monocolore n’est pas une bonne chose pour la démocratie. Et la conséquence de ces parlements monocolores, c’est le votre de ces lois chrysogènes, unilatérales et non consensuelles. Nous leur proposerons qu’il est impérieux en tant que le plus grand parti de l’opposition, nous puissions entrer au parlement pour casser ce statut de parlement monocolore. Une fois là-bas, nous participerons au vote des lois. Si la population nous donne un nombre suffisant de députés, nous sommes en mesure de procéder, non seulement à la modification de certaines lois qui posent problème, mais nous allons prendre l’initiative de faire des propositions et de susciter le vote des lois pour améliorer les conditions de vie de nos populations. Nous procéderons aussi à un contrôle strict des actions du gouvernement. Nous l’interpellerons sur certaines actions. Il y a le problème des djihadistes, la cherté de la vie… le gouvernement n’a pas été interpellé afin qu’il s’explique. Puisque le parlement est monocolore et soutient pratiquement à 100% les actions du gouvernement, ce contrôle a fait défaut.

La 9ème législature comptera 109 députés et au moins 24 femmes issues des 24 circonscriptions électorales. Cela fait beaucoup de dossiers à présenter et sans doute, un casse-tête dans le positionnement des candidats. Au niveau de votre parti, comment comptez-vous gérer la guerre des ambitions et être à jour le jour J ?
Concernant le positionnement sur les listes, je crois qu’il n’y a pas de souci à se faire. Vous savez bien que dans la confection des listes, il y a toujours des mécontents. Mais lorsqu’on est militant convaincu et qu’on souhaite être positionné et que ça n’a pas été fait, cela ne devrait pas être source de difficultés. Au sein du parti FCBE, les statuts ont clairement défini la procédure à suivre dans le choix des candidats aux différentes élections. C’est cette procédure qui sera suivie. Les candidatures seront donc étudiées à la base. Vous savez qu’en ce qui concerne les élections législatives, le cadre électoral c’est la circonscription. Donc, les candidatures seront exprimées par circonscription électorale. Nous avons donc les coordonnateurs de circonscriptions qui feront un premier travail d’arbitrage. S’il y a consensus au niveau de circonscriptions électorales, le bureau politique validera. Dans le cas contraire, les textes ont prévu un organe pour faire l’arbitrage. Ce qui est sûr, la validation revient au bureau politique. Il ne saurait donc y avoir de difficultés car, il y aura des critères qui seront définis en son temps. Le bureau politique va donc définir un certain nombre de critères qui vont permettre de départager les candidats. Je crois qu’avec ces critères, les choix se feront rapidement. Je peux vous rassurer qu’au niveau du parti FCBE, nous sommes sereins, car les textes ont tout prévu. Au moment opportun, la procédure sera lancée. De toutes les façons, dans toutes les circonscriptions électorales, nos militants qui sont intéressés essaient déjà de marquer des points. C’est la preuve de la vivacité de la démocratie au sein de notre parti.

Il est reproché à la 8ème législature de n’avoir pratiquement pas joué son rôle de contre-pouvoir indispensable pour tirer le meilleur d’une gouvernance. Que faut-il pour corriger cet état de chose ?
Je pense que cette question a été déjà abordée plus haut. C’est clair que ce parlement étant monocolore, il lui était difficile de jouer correctement son rôle. Surtout son rôle de contrôle de l’action du gouvernement. Il faut donc tout faire pour qu’il n’y ait plus de parlement monocolore. Ce n’est donc pas une affaire du parti FCBE uniquement, c’est une affaire de tout le peuple béninois et de tous les autres partis politiques. Contrairement au passé, les législatives qui arrivent suscitent déjà assez d’engouement. A ma connaissance, il y a déjà 15 partis politiques qui sont en règle et qui se débattent pour participer à ces élections législatives. C’est déjà important. Il faut faire en sorte qu’en dehors des deux blocs et les partis satellites qui soutiennent les actions du gouvernement, il faut avoir les représentants de l’opposition au parlement. S’il y a les représentants de l’opposition dans le prochain parlement, il pourra bien jouer son rôle. Car, les députés de l’opposition pourront prendre l’initiative d’adresser des questions orales ou écrites au gouvernement. Ils pourront aussi prendre des initiatives des lois… Si le peuple n’est pas satisfait de la gouvernance actuelle, c’est donc le moment pour lui de faire bloc autour des partis de l’opposition afin qu’elle soit majoritaire dans le prochain parlement. C’est ce pourquoi nous nous battons actuellement et j’espère que le peuple béninois a compris la leçon.

Avant la campagne, la précampagne a déjà commencé avec son cortège de promesses électorales. En toute sincérité, que valent aujourd’hui les promesses des acteurs politiques quand on sait que généralement après les votes, c’est l’indifférence ?
Je crois que la valeur d’une promesse électorale dépend de la valeur de la personne qui fait ces promesses. Il y en a qui font des promesses et qui font un revirement à 80 degrés après que le peuple leur a accordé son suffrage. Vous savez, parfois, entre les promesses et la réalité, il y a une différence. C’est donc au peuple d’être éveillé. Par exemple lors des prochaines campagnes, lorsque les gens vont leur dire qu’ils vont leur construire des écoles ou des routes, ce sera de la démagogie, car on n’est pas à une élection présidentielle, mais à des élections législatives. Les populations doivent alors savoir ce qu’on appelle élections législatives, les pouvoirs d’un député. C’est sur cette base que les populations pourront juger les candidats à travers les promesses qu’ils feront. Car, il y en a qui font des promesses démagogiques pour endormir les populations, juste pour avoir leur suffrage et aller au parlement. Quand ils finissent de gagner des élections, ils font des revirements spectaculaires. De toutes les façons, le parti FCBE est de l’opposition, nous ne sommes pas au pouvoir donc, nous ne saurons faire des promesses démagogiques. Notre rôle en tant qu’opposants est de surveiller les actions du gouvernement en place, de dénoncer ce qui est mauvais, de faire dans certains cas des propositions alternatives et d’être un facteur de pression devant amener le régime en place à mieux faire. Depuis l’avènement de la démocratie au Bénin, nous avons déjà fait une dizaine d’élections toutes catégories confondues donc, notre peuple n’est plus dupe. Les gens savent écouter et ils savent également faire la différence.

Votre mot de la fin ?
Comme mot de fin, je profite de l’occasion pour féliciter nos militants qui, malgré les débauchages orchestrés au niveau de la plupart de nos conseillers, malgré les menaces et les intimidations, sont restés dignes et continuent encore de se réclamer de la famille Cauri. Ce n’est pas facile de faire de l’opposition, je voudrais vraiment leur dire toute ma satisfaction et leur souhaiter beaucoup de courage. Je les invite à continuer à travailler sur le terrain et à se battre afin que d’ici février prochain, nous puissions faire notre entrée au parlement. Je voudrais également encourager le chef de l’Etat qui, ces derniers temps, a engagé des pourparlers qui vont dans le sens de l’apaisement de la tension dans notre pays et surtout de la réconciliation nationale. Il serait souhaitable qu’il poursuive dans ce sens. il faut qu’il veille à ce que les élections qui arrivent soient vraiment ouvertes. Et que de ces élections, sorte un parlement qui sera le reflet de la composition politique de notre pays afin qu’ensemble, malgré nos divergences, nous puissions tous contribuer au développement de notre pays
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