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Lutte contre la tuberculose: Investir davantage dans les services et la recherche

Publié le lundi 28 mars 2022  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Oms pour l’Afrique
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Dans un communiqué rendu public dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a appelé à accroître les investissements dans les services et la recherche.



Communiqué de presse

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, l’OMS appelle à investir sans plus tarder dans la lutte contre la tuberculose en apportant des ressources, un soutien, des soins et des informations. Certes, 66 millions de vies ont été sauvées depuis 2000, mais la pandémie de COVID-19 a mis un frein à ces progrès. C’est ainsi que pour la première fois en plus de dix ans, le nombre de décès imputables à la tuberculose a augmenté en 2020. Les conflits qui font rage en Europe de l’Est, en Afrique et au Moyen-Orient viennent encore aggraver la situation des populations vulnérables.

Les dépenses mondiales consacrées au diagnostic, au traitement et à la prévention de la tuberculose en 2020 représentaient moins de la moitié de l’objectif mondial de 13 milliards de dollars É.-U. par an d’ici 2022. Pour la recherche et le développement, il faudrait 1,1 milliard de dollars É.-U. supplémentaires par an. « Il faut investir de toute urgence afin de concevoir les services et les outils les plus innovants pour prévenir, détecter et traiter la tuberculose et en élargir l’accès, car ils peuvent sauver des millions de vies chaque année, réduire les inégalités et éviter des pertes économiques colossales », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Ces investissements offrent de formidables rendements aux pays et aux donateurs, grâce aux coûts de soins de santé qui sont épargnés et à la productivité qui augmente. »

Les investissements dans les programmes de lutte contre la tuberculose ont démontré qu’ils profitaient non seulement aux personnes atteintes de la maladie, mais aussi aux systèmes de santé et à la préparation aux pandémies. En s’appuyant sur les leçons tirées de la recherche sur la COVID-19, il est nécessaire de mobiliser les investissements et les actions visant à accélérer la mise au point de nouveaux outils, en particulier de nouveaux vaccins contre la tuberculose.

La menace qui pèse sur les progrès accomplis vers les cibles pour 2022 fixées par la déclaration politique de la Réunion de haut niveau des Nations Unies et par l’initiative phare du Directeur général de l’OMS Find.Treat.All vient avant toute chose d’un manque de moyens financiers. De 2018 à 2020, 20 millions de personnes ont reçu un traitement contre la tuberculose. Ce chiffre représente 50 % de l’objectif qui prévoit que 40 millions de personnes bénéficient d’un traitement contre la maladie sur 5 ans (2018-2022). Dans un même temps, 8,7 millions de personnes ont reçu un traitement antituberculeux à titre préventif, soit 29 % de l’objectif de 30 millions fixé pour la période 2018-2022.

La situation est pire encore pour les enfants et les adolescents malades de la tuberculose. Selon les estimations, 63 % des enfants et des jeunes adolescents de moins de 15 ans atteints de tuberculose n’ont pas bénéficié en 2020 des services vitaux de diagnostic et de traitement de la tuberculose, ou cette information ne figurait pas dans les chiffres officiels. Cette proportion était encore plus élevée – 72 % – pour les enfants de moins de 5 ans, dont près des deux tiers de ceux qui répondent aux conditions n’ont pas reçu de traitement préventif contre la tuberculose et restent donc exposés au risque de contracter la maladie.

La COVID-19 a eu des répercussions encore plus négatives et disproportionnées sur les enfants et les adolescents atteints de tuberculose ou à risque, puisque la maladie s’est davantage transmise au sein des ménages et que les patients ont moins eu recours aux soins ou ont vu leur accès aux services de santé se réduire. L’OMS tire la sonnette d’alarme à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose pour que les pays rétablissent d’urgence l’accès aux services de lutte contre la maladie que la pandémie de COVID-19 a perturbé pour toutes les malades, en particulier les enfants et les adolescents.

« Les enfants et les adolescents atteints de tuberculose sont à la traîne par rapport aux adultes en ce qui concerne l’accès à la prévention et aux soins de la maladie », a déclaré la Dre Tereza Kasaeva, Directrice du Programme mondial de lutte contre la tuberculose de l’OMS. « Les lignes directrices de l’OMS publiées aujourd’hui peuvent changer la donne pour les enfants et les adolescents en les aidant à se faire diagnostiquer et à accéder aux soins plus rapidement, ce qui donne de meilleurs résultats et permet de réduire la transmission. La priorité consiste désormais à les mettre en œuvre dans tous les pays afin de sauver de jeunes vies et d’éviter des souffrances. »

Lignes directrices actualisées relatives à la prise en charge de la tuberculose chez l’enfant et l’adolescent

Les lignes directrices actualisées relatives à la prise en charge de la tuberculose chez l’enfant et l’adolescent (en anglais) que l’OMS publie aujourd’hui mettent en évidence de nouvelles recommandations centrées sur le patient en ce qui concerne le diagnostic, le traitement et la prévention. Ainsi, les recommandations les plus récentes sont les suivantes :

Les tests diagnostiques sont élargis pour inclure les échantillons non invasifs, tels que les selles.
Le test initial recommandé pour diagnostiquer une tuberculose chez l’enfant et l’adolescent est le diagnostic moléculaire rapide.
Le traitement recommandé des formes bénignes de tuberculose pharmacosensible chez l’enfant et l’adolescent passe désormais de six à quatre mois, et celui de la méningite tuberculeuse passe quant à lui de 12 à six mois. Cela favorise une démarche centrée sur le patient qui réduira les coûts de la prise en charge de la tuberculose pour les enfants, les adolescents et leurs familles.
Deux des médicaments les plus récents pour traiter la tuberculose pharmacorésistante (la bédaquiline et le délamanide) sont maintenant recommandés chez les enfants de tous âges, de sorte que les enfants concernés par cette forme de la maladie peuvent bénéficier d’un schéma thérapeutique exclusivement par voie orale, quel que soit leur âge.
De nouveaux modèles de prise en charge décentralisée et intégrée de la tuberculose sont également recommandés, ce qui permettra à un plus grand nombre d’enfants et d’adolescents d’accéder aux soins antituberculeux ou au traitement préventif plus près de leur lieu de résidence.

La tuberculose reste l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde. Chaque jour, elle coûte la vie à plus de 4100 malades et près de 30 000 personnes développent cette maladie que l’on peut prévenir et guérir. Mettre fin à la tuberculose exige une action concertée de tous les secteurs. À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, l’OMS appelle chacun – individus, communautés, sociétés, donateurs et pouvoirs publics – à apporter sa contribution pour en finir avec la tuberculose.

Note aux rédactions

L’OMS travaille en étroite collaboration avec ses bureaux en Ukraine et dans les pays voisins et avec le Bureau régional de l’Europe et ses partenaires afin de réagir rapidement à l’urgence sanitaire déclenchée par le conflit et de réduire autant que possible les perturbations de l’offre des services de santé essentiels. Dans le cadre de ces efforts globaux et dans la mesure où la tuberculose pharmacorésistante est très présente en Ukraine, l’OMS apporte un soutien volontariste aux efforts visant à permettre l’accès aux services de prise en charge de la tuberculose pour les personnes atteintes de la maladie, les réfugiés et les populations déplacées à risque.
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