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Fraternité N° 3512 du 26/12/2013

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Impressions de quelques députés suite au discours du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation
Publié le lundi 30 decembre 2013   |  Fraternité


Eric
© Autre presse par DR
Eric Houndété, député


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Charlemagne Honfo (opposition parlementaire)


« …C’est un discours qui à mon sens, ramène la rhétorique du Chef de l’Etat à toujours vouloir innover. C’est des incantations, sinon vous avez suivi son discours sur l’état de la Nation en décembre 2012. Qu’est-ce qu’il nous avait dit ? Il nous a promis une croissance économique à deux chiffres. Aujourd’hui, le bilan est catastrophique. Le Chef de l’Etat revient cette année, toujours dans son élan imaginatif, pour dire ‘’ça y est, le Bénin doit être debout maintenant, puisque nous pouvons produire du café et du cacao’’. C’est de l’incantation. Ça ne fait pas du tout sérieux… »

Candide Azannaï (opposition parlementaire)


« …D’abord, je voudrais décrypter le discours en 3 phases. Il y a une première phase un peu amusante, où le Chef de l’Etat a essayé de passer la brosse en reliure à madame Rosine Vieyra Soglo. Cette phase amusante que j’appelle carrément la phase de la brosse à reliure est dans le registre de la comédie pure. Après cette phase, le Chef de l’Etat a fait le catalogue de certaines actions et puis enfin, on a vu qu’en une phrase très courte, il a voulu aborder en l’esquivant, la question qui préoccupe aujourd’hui les Béninois :

La question de la cohésion nationale et de la paix. Je pense que l’élément central devrait être cette question. Le Chef de l’Etat ne l’a pas abordé. Il l’a esquivé (…) ; ce n’est pas l’utilisation de la toute puissance de l’Etat pour des règlements de compte personnels. Un Chef de l’Etat, c’est le respect des principes qui fondent la République. Notre système démocratique a été mis à mal par le président Boni Yayi. Et ça, il faut lui faire savoir qu’on n’est pas d’accord qu’il mette à mal la République (…)


L’autre chose est qu’on doit respecter les principes de la République. Nous sommes dans le libéralisme économique. Nous avons à la Conférence nationale à laquelle j’ai pris part en tant qu’acteur, fixé les règles qui doivent permettre à l’Etat de fonctionner. Le Chef de l’Etat les viole. En plein développement, on s’oppose au secteur privé, et pousse le secteur privé national à l’étranger. On le dénigre et le même temps, on embrasse les étrangers. Tout ce que le Chef de l’Etat a cité, l’essentiel est faux. La vision prospective est biaisée et ne peut rien donner.

On ne peut pas offrir l’emploi lorsqu’on s’écarte du secteur privé national (…) Et ce qui est grave est qu’il n’a pas parlé du budget qui est rejeté par la représentation nationale. Lorsque dans une démocratie, le Parlement rejette votre budget, en tant que président de la République, vous venez devant ce Parlement pour faire votre discours sur l’état de la Nation, vous devez vous poser des questions… »

Nazaire Sado (majorité parlementaire)


« …C’est une question de mouvement politique. Les mouvements politiques s’observent compte tenu de plusieurs facteurs. Quand le Chef de l’Etat dit qu’il faut réfléchir sur la question de la transhumance politique, je ne suis pas d’accord. Il faut laisser les députés aller à gauche comme à droite comme ils le veulent. Comme le président de la République peut changer son gouvernement, les députés peuvent décider de changer de camp. On ne peut obliger le Chef de l’Etat à maintenir les mêmes membres du gouvernement pendant tout le temps. Il y a encore beaucoup de choses à faire dans ce pays.


De l’intégrité politique jusqu’à la lutte contre la corruption en passant par la bonne gouvernance, beaucoup restent encore à faire par le président de la République. Comme j’ai l’habitude de le dire, il y a encore des efforts à faire et ces efforts doivent beaucoup plus viser le système en place et non les hommes. Je pense qu’il faut que désormais, toute stratégie en matière de lutte contre la corruption se base sur le système… »

Soulé Sabi Moussa (majorité parlementaire)

« …C’est un bon discours et je pense que ce que le président de la République devait faire a été fait en deux volets. Il a parlé des avancées réalisées au cours de l’année 2013 ; des avancées sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan social et sur le plan de la sécurité. Les résultats sont bons, mais beaucoup restent encore à faire parce que les besoins du peuple béninois sont grands par rapport à ces domaines-là. Et c’est par rapport à ces besoins qui constituent des défis que le président de la République est intervenu. De mon point de vue, je crois que c’est la partie la plus intéressante.


Ce sont des enjeux auxquels nous devons faire face pour aller véritablement à une économie à croissance forte. Il faut une attention particulière à l’emploi des jeunes, la transformation de l’agriculture en l’améliorant, le développement du partenariat public-privé. Le Chef de l’Etat a terminé en exhortant à la concorde, la tolérance entre les filles et fils de ce pays. C’est tout cet ensemble qui va nous permettre de nous serrer les coudes vers le développement. Dans un pays pauvre comme le nôtre, normalement, il y a beaucoup de choses qui devraient être apolitiques.

Nicaise Fagnon (majorité parlementaire)

« En tant que député à l’Assemblée nationale, je peux dire que le discours du Chef de l’Etat a montré que beaucoup de défis restent à relever. C’est ce qui a attiré mon attention. Ce qui est passé est passé. Ce qui est à venir est plus important. Il faut tout faire pour faire passer notre pays de l’Etat pauvre à un Etat créateur de richesse. Et ça, ce n’est pas seulement une question gouvernementale.

L’Assemblée nationale doit jouer sa partition. La partition de l’Assemblée nationale se trouve à deux niveaux : Au niveau législatif et à celui du contrôle de l’action gouvernementale. Je souhaite que lorsque nous mettons en œuvre notre dispositif constitutionnel en termes de nos prérogatives, nous ne soyons pas traités comme des opposants. Car, c’est ensemble que nous allons construire ce pays, dans une complémentarité entre l’Exécutif et le Parlement.


Ce travail ne va se faire que si nous, nous intervenons pour l’intérêt général de ce pays. J’ai vu que son discours parle de l’intérêt général. La même personne qui chante et qui danse ne peut pas jouer la castagnette à la fois. Nous avons obligatoirement le devoir de jouer notre partition de façon complémentaire, étant entendu que nous poursuivons le même but ; affranchir le peuple béninois de la pauvreté (...) Dans tous les cas, tout ce que je dis participe de la cohésion. On ne peut pas justement jouer en bonne symphonie, ce rôle de complémentarité s’il n’y a pas la cohésion nationale. Mais pour qu’il y ait cohésion, il faudrait d’abord qu’il y ait une prédisposition à l’écoute… »

Eric Houndété (opposition parlementaire)


« J’ai pu noter que le Chef de l’Etat a refusé de saisir une occasion exceptionnelle pour écouter son peuple. Tout le monde l’attendait sur un message de paix. Tout le monde attendait que le Chef de l’Etat prenne des engagements en faveur de la paix sociale, de la décrispation de la tension sociale. Mais, rien n’y fit. Bien au contraire, je ne sais pas si vous avez l’information, pendant que le Chef de l’Etat délivrait son discours, des syndicalistes qui tentaient de se réunir à Cotonou ont essuyé des tirs des forces de l’ordre. Les responsables syndicaux sont actuellement à l’hôpital (…)


Le Chef de l’Etat dit tout le contraire de ce que doit être un homme de paix, un homme de dialogue, un homme de concorde. Maintenant, quand j’en viens au fond de son discours, il aurait pu s’en passer. Il suffisait pour nous de lire son discours de l’année passée et de le comparer avec ceux de 2009, 2010, 2011, 2012 et d’intervertir les paragraphes pour savoir ce qu’il allait dire. Pour cette année, conscient de son incapacité à résoudre les problèmes des Béninois, les promesses qu’il a faites cette année sont de moindre envergure.


Mais toujours est-il que l’essentiel des promesses faites l’année dernière n’a pas été réalisé (…) Les gens ont faim. Les Magistrats sont en grève. Les agents de santé sont en grève. Il n’y a pas de maîtres dans les écoles (…) Je l’ai entendu dire que le secteur privé béninois sera préalablement pris en compte pour la construction du port en eau profonde. Il y a de petits chantiers que les privés béninois peuvent réaliser et on ne leur confie pas ça. C’est un port en eau profonde qu’on veut leur confier. Je pense que le président Boni Yayi se joue des Béninois et ce n’est pas bien… »


Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN

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