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Stabilité financière : Fitch confirme la note B+ avec perspective stable pour le Bénin

Publié le mardi 12 avril 2022  |  La Nation
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© Autre presse par DR
La flexibilité de financement du Bénin s’est améliorée
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Par Claude Urbain PLAGBETO,

L’agence de notation Fitch Ratings a maintenu la note « B+ » avec une perspective stable pour le Bénin. Et, l’assainissement budgétaire ainsi que les performances macro économiques pourraient
davantage améliorer cette stabilité financière à moyen terme.
Fitch Ratings a confirmé la note de défaut des émetteurs en devises à long terme (Idr) du Bénin à « B+ » avec une perspective stable, selon un communiqué de l’agence internationale de notation financière en date à Londres du 8 avril dernier.
Le document précise que cette note reflète « une forte croissance tendancielle, une dette publique par rapport au produit intérieur brut (Pib) inférieure à celle de ses pairs et un bilan récent de réformes économiques et de politiques budgétaires prudentes, contrebalancées par de faibles recettes publiques et une économie relativement peu diversifiée fortement dépendante du Nigeria et de la filière coton ».
En effet, l’économie a retrouvé une trajectoire de croissance forte atteignant 7 % en 2021 (selon le gouvernement), après un ralentissement à 3,8 % enregistré en 2020 en raison des effets pervers de la pandémie de Covid-19 et de la fermeture en août 2019 des frontières nigérianes. Il est prévu une croissance moyenne de 6,3 % à moyen terme, soutenue par une augmentation de la production agricole, notamment du coton, et la poursuite des investissements dans le cadre du nouveau programme d’action du gouvernement.
Le déficit budgétaire s’est creusé de 4,7 % du Pib en 2020 à 5,7 % en 2021, inférieur au déficit de 6,5 % prévu dans la loi de finances rectificative, rapporte Fitch. L’amélioration de la performance des recettes (+13,7 % en 2021), grâce à la poursuite des mesures administratives génératrices de recettes en matière de recouvrement fiscal et douanier, n’a pas entièrement compensé la hausse des dépenses (+13,3 %), notamment les dépenses d’investissement, qui ont augmenté de 29 %.
Le budget 2022 prévoit un déficit de 4,5 % du Pib. Les dépenses devraient chuter de 2 % et les revenus augmenter de 13 % par rapport aux estimations de 2021. Compte tenu des contingences, le déficit diminuera à 4,9 % du Pib en 2022 et 4,1 % en 2023, selon les prévisions. Le plafond du déficit régional fixé à 3 % du Pib dans le pacte de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), et suspendu en raison de la crise économique et sanitaire, devrait être rétabli d’ici 2024.
L’assainissement budgétaire entrepris depuis six ans pourrait être plus progressif à cause des incertitudes économiques dues aux chocs exogènes au plan international, notamment la guerre en Ukraine. L’assainissement budgétaire contribuera à inverser la hausse de la dette induite par la pandémie, combiné à des progrès suffisants dans la mobilisation des recettes budgétaires pour faire face aux risques de viabilité budgétaire liés à une base de recettes étroite.


Risques modérés

Le gouvernement prévoit de relever les dépenses de sécurité pour faire face à la montée des attaques djihadistes qui se multiplient dans le Nord du pays, d’augmenter les salaires, et de mettre en place des subventions temporaires pour atténuer la hausse des prix alimentaires (estimée à 0,8 % du Pib) en 2022.
Le Bénin devrait conclure un nouveau programme du Fonds monétaire international (Fmi) en 2022, pour soutenir l’accroissement des recettes. La faible mobilisation des recettes intérieures limite les dépenses publiques et affaiblit les indicateurs de viabilité de la dette. Fitch estime que la dette publique du Bénin a augmenté à 49,7 % du Pib en 2021, bien en deçà de la médiane « B» estimée à 68 %, en raison de l’élargissement du déficit budgétaire. L’assainissement budgétaire progressif et la poursuite de la croissance économique entraîneront une stabilisation de la dette à environ 49 % du Pib, prévoit l’agence. Toutefois, les risques de passif éventuel sont faibles, avec un seul prêt garanti souverain de 0,1 % du Pib, une dette d’entreprise publique non garantie de 1,7 % du Pib (à fin 2020) et aucun passif éventuel lié à un partenariat public-privé en cours.
L’appui du Fmi, le soutien des créanciers officiels et les émissions nationales couvriront les besoins de financement du Bénin à moyen terme. Les besoins de financement budgétaire seront d’environ 10 % du Pib en 2022.
En termes de stratégie, la flexibilité de financement du Bénin s’est améliorée. Pour rappel, le pays a émis deux euro-obligations en 2021, dont la première obligation d’objectifs de développement durable (Odd) en Afrique (500 millions d’euros, 4,95 %, 2035).
Le déficit du compte courant s’est creusé à 4,8 % du Pib en 2021, reflétant la hausse des importations et des prix du pétrole. En effet, de janvier à septembre 2021, les exportations ont augmenté de 14,7 % en glissement annuel, tandis que les importations ont augmenté de 22,4 %. Il est attendu que le déficit se réduise à 3 % d’ici 2023, légèrement en dessous de la médiane « B » projetée de 3,5 %, dans l’espoir que les exportations, notamment des produits agricoles, augmentent et que les importations se modèrent.
Des progrès en matière de diversification économique réduiraient davantage l’exposition de l’économie et des comptes extérieurs aux fluctuations du commerce frontalier avec le Nigeria et du cours du coton.
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