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Stabilisation des prix de cession des intrants agricoles : une exonération de 31,5 milliards F Cfa accordée aux producteurs

Publié le vendredi 22 avril 2022  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Soutien à l`agriculture
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Par Ariel GBAGUIDI,

Face à la hausse brusque et vertigineuse des prix d’acquisition des intrants agricoles notamment les engrais, le Conseil des ministres de ce mercredi 20 avril a pris des mesures afin de stabiliser les prix de cession à un niveau soutenable. Ainsi, des exonérations temporaires ont été accordées aux producteurs pour la campagne agricole 2022-2023.

C’est un ouf de soulagement pour les producteurs agricoles et les populations béninoises en général. En raison de la hausse des prix d’acquisition des intrants agricoles notamment les engrais, l’Etat béninois a pris des dispositions pour stabiliser les prix de cession à un niveau soutenable en vue de favoriser une campagne agricole 2022-2023 performante, notamment en ce qui concerne les produits vivriers.
L’intervention du gouvernement fait suite à un constat désolant. Il s’agit de l’inflation des prix des matières premières au niveau mondial ainsi que du fret maritime, en raison des effets de la pandémie de Covid-19, ajoutés à d’autres chocs extérieurs. «Les engrais reviendraient à 22 500 F Cfa le sac de 50 kg de Npk et 28 200 F Cfa celui de l’urée, voire plus», indique le secrétaire général adjoint du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, à l’occasion de la présentation du compte rendu du Conseil des ministres, hier mercredi. « Un tel niveau de prix reste élevé et compromettrait tout autant la compétitivité de notre agriculture que la disponibilité de produits agricoles en quantité suffisante. Dans l’hypothèse de la cession des intrants aux prix du marché, il se dégage une baisse du niveau de rentabilité financière escompté à prix de vente constant », ajoute-t-il.
La situation est de nature à provoquer un effondrement de la production agricole et menacerait gravement la sécurité alimentaire si les dispositions adéquates ne sont pas prises. Autrement dit, souligne Wilfried Léandre Houngbédji, l’émulation des producteurs à utiliser et/ou à respecter les doses d’engrais se trouverait affectée, entraînant subséquemment une baisse du niveau de production nationale et partant, une hausse des prix des produits agricoles sur nos marchés, voire une indisponibilité desdits produits.
Dans la filière coton, les acteurs, prenant la mesure des enjeux, ont décidé de subventionner les prix des engrais y compris pour les vivriers à raison de 11,5 milliards de F Cfa par l’Association interprofessionnelle du coton (Aic) sur ses réserves stratégiques et 13 milliards de F Cfa par les égreneurs. Malgré cet effort substantiel, les prix des engrais resteraient tout de même prohibitifs et les menaces à la production agricole, réelles. L’intervention de l’Etat est donc nécessaire pour stabiliser les prix de cession à un niveau soutenable, en vue de favoriser une campagne agricole performante notamment en ce qui concerne les produits vivriers. C’est pour cela que le Conseil des ministres a marqué son accord pour qu’il soit renoncé temporairement au prélèvement, par l’Etat, de la ‘‘ contribution à la recherche agricole ’’ ainsi que de la ‘‘ redevance de promotion agricole ’’ au titre de la campagne 2021-2022. Tout ceci représente un appui de 31,5 milliards F Cfa.

Ainsi, les nouveaux prix de cession des intrants aux producteurs au titre de la campagne 2022-2023 se présentent comme suit: les engrais, toutes catégories confondues, sont cédés à 280 F Cfa/kg, soit 14 000 F Cfa le sac de 50 kg ; les insecticides coton sont à 3 500 F Cfa le flacon pour le traitement de demi-hectare ; les herbicides totaux sont vendus à 3 500 F Cfa/litre. Quant aux herbicides sélectifs, ils sont vendus à 7 011 F Cfa/litre et les herbicides sélectifs précoces à 7 011 F Cfa/litre.
« Les objectifs poursuivis par ce soutien de l’Etat exclusivement en faveur de la production agricole nationale devant être atteints, le Conseil rappelle qu’il est formellement interdit de faire sortir ces intrants du pays et/ou de les revendre. A ce titre, tout contrevenant s’exposera à des sanctions particulièrement sévères », avertit le Conseil.
A cet égard, les ministres concernés sont instruits à l’effet de faire assurer une veille permanente par les services habilités autant que par la participation citoyenne.
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