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Revalorisation/Rencontre Talon-Syndicats: Chadaré : « Je suis sorti mi-figue, mi-raisin »

Publié le mercredi 27 avril 2022  |  Matin libre
Noël
© aCotonou.com par Didier Assogba
Noël Chadaré, Secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin)
Bourse du travail de Cotonou le 18 Novembre 2016. Meeting des femmes vendeuses du marché Missèbo. Elle dénoncent les décisions arbitraire du préfet Modeste Toboula.
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Hier, mardi 26 avril 2022, a enfin eu lieu la rencontre tant attendue entre le chef de l’Etat et les centrales syndicales sur la revalorisation annoncée des salaires et du Smig. Après le point de la rencontre, Matin Libre a voulu savoir le sentiment qui anime le Secrétaire général de la Cosi Noël Chadaré au sujet des propositions faites par le gouvernement.



Voici le verbatim de l’entretien téléphonique qu’il nous a accordé

«… Il (Patrice Talon Ndlr) propose que ce soit en novembre prochain, il dit que les recettes baissent, ils sont confrontés à la subvention par ici, à la suppression du Tva par là et la guerre en Ukraine, tout ça impacte les ressources de notre pays. Nous n’avons pas pris part aux travaux de la commission. C’est une commission interministérielle. Un principe est quand même retenu de revaloriser les salaires en tenant contre des paliers. 4 paliers ont été retenus. Il y aura une correction qui sera portée sur le point indiciaire et sur salaire par pallier. Le calcul sera fait comme ça. Il n’aura pas de hiérarchisation par palier. La hiérarchisation dans le secteur privé, il a refusé. Il a dit la mission du pouvoir, quand bien même les trois centrales lui ont dit ce n’est pas juste, c’est qu’il faut créer plus d’entreprises, plus d’emplois. A partir de cette vision, si on hiérarchise les salaires comme nous on le souhaite, ça pourrait faire que les entreprises les moins compétitives pourraient fermer et d’autres qui voulaient s’installer au Bénin vont voir qu’avec ça ils vont avoir du mal. Or que l’entrepreneur, le privé qui émet ses sous, ce qu’il veut c’est l’argent. Le privé est pourvoyeur d’emplois par ricochet sinon ce que veulent les employeurs du privé, c’est de chercher beaucoup d’argent. On a dit par consensus, on n’est pas d’accord. Nous, on veut qu’il ait la hiérarchisation. Sur ce point, on ne s’est pas entendu. Les autres points, les divisions par palier, on est d’accord avec le principe que les bas salaires, il faut les monter. Donc il faut donner un grand pourcentage aux bas salaires et progressivement monter vers les plus hauts salaires mais avec moins de pourcentage. Ça là, on a estimé que c’est quand même juste. Maintenant, comment il veut calculer, il a dit qu’ils vont dégager une cagnotte qui va prendre en compte tout ce qu’on vient de dire et on va nous rappeler. Moi j’ai exigé que nous soyons informés avant que ça ne soit rendu public et il a finalement fait cette concession mais il n’avait pas pris dans la cagnotte la revalorisation des pensions. Et moi j’ai dit que les pensions sont concernées, il faut les revaloriser, ils vivent aussi les mêmes situations. Il a dit ok on va les mettre dedans. On s’est accordé là sur et ils doivent faire les même paliers pour les pensions et donc il aura un nouveau système de calcul des pensions qui tienne compte de ces paliers. Ils vont nous informer de tout ça. Moi j’ai voulu qu’on mette un deadline pour savoir quand mais ils ont dit qu’ils ne peuvent pas nous dire quand est-ce qu’ils vont nous informer sur la cagnotte.

Mais quand est-ce que tout cela sera pris en compte ? par prudence, il a avancé Novembre. Nous, on avait déjà dit que ça commence depuis Mai mais non. Il espère que la situation au plan mondial va s’arrêter… je suis sorti un peu mi-figue, mi-raisin. La revalorisation, le principe est retenu. Ça peut être demain, ça peut être après. Mais quand est-ce que ça va prendre effet, il a retenu le 1er novembre. Il veut observer une prudence par rapport à la conjoncture internationale et nos réalités intérieures avec l’inflation des prix des produits de premières nécessités qui nécessite des subventions. Il est allé jusqu’à dire que si on constate que les produits coûtent encore plus chers, le gasoil passe à 1000 FCFA, 1500 FCFA, le gaz et tout ça, on ne sait pas avec cette guerre de l’Ukraine, il y a une obligation pour le gouvernement d’apporter encore un soutien au grand nombre. Donc c’est une situation compliquée. Je suis sorti un peu mi-figue, mi-raisin. Je comprends leur inquiétude, leur prudence, mais en même temps, on n’aurait peut-être pas dû annoncer cela. Parce que quand on annonçait, il n’y avait pas cette conjoncture. On n’aurait peut-être pas dû annoncer parce que les travailleurs attendent beaucoup de choses, leur patience est à bout et ils attendaient de voir une augmentation concrète. Je ne dis pas que c’est un échec. Il y a des principes généraux qui ont été définis, des rencontres qui vont se faire à nouveau mais c’est encore aux calendes grecques ».



La Rédaction
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