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Rencontre Talon-Syndicats-Patronat/Des annonces à l’effectivité: Les travailleurs devront patienter encore

Publié le mercredi 27 avril 2022  |  Matin libre
Patrice
© aCotonou.com par DR
Patrice Talon,Président de la République du Bénin
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A quand l’effectivité de la revalorisation salariale aux travailleurs ? Peut-être Novembre, peut-être pas. Voilà en réalité la conclusion de la rencontre d’hier, mardi 26 avril 2022, entre le chef de l’Etat et les Centrales et Confédérations syndicales. Annoncée depuis décembre 2021, l’effectivité de la revalorisation des salaires et le relèvement du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) est repoussée au mois de Novembre, soit dans 7 mois. Et là encore, avec la condition que la situation économique mondiale n’empire pas. Les travailleurs qui pensaient trouver le bout du tunnel à l’annonce de la rencontre Patrice Talon-Centrales syndicales vont devoir encore patienter. «… quand est-ce que tout cela sera pris en compte ? par prudence, il (Patrice Talon Ndlr) a avancé Novembre. Nous, on avait déjà dit que ça commence depuis Mai, mais non. Il espère que la situation au plan mondial va s’arrêter… », a laissé entendre le Secrétaire général de la Cosi Noël Chadaré, joint par Matin Libre. Ce qui résume le sentiment d’insatisfaction des secrétaires généraux au sortie de cette rencontre.



En effet, c’est en décembre 2021 que le chef de l’Etat a annoncé qu’il sera procédé à une revalorisation des salaires au cours de l’année 2022. Après, quand les travailleurs ont commencé à demander à quand précisément ? Un comité a été mis en place. Ensuite, il a été dit que le Rapport a été déposé à Talon qui a jugé insignifiantes les augmentations proposées et qu’il aurait ordonné d’aller revoir la copie. Dans la foulée, il est annoncé une rencontre avec lui au Palais. On espérait alors la fumée blanche avec une prise d’effet immédiate. Surtout avec tout le tapage fait par le gouvernement autour d’une économie résiliente et prospère du Bénin. Hélas ! Les incertitudes semblent l’emporter. La rencontre avec Patrice Talon, qui devrait être le dernier rempart, a pris l’allure de négociations. Or, avec la Commission interministérielle mise en place, il y avait un cadre approprié à cela. Une fois au palais, ce devrait être l’arbitrage du chef de l’État sur des points de désaccords au sein du cadre de dialogue/négociations. Mais on était surpris d’apprendre que la Commission interministérielle n’avait pas au préalable entendu les Confédérations et Centrales syndicales représentatives sur le principe de la revalorisation. « Nous n’avons pas pris part aux travaux de la commission », a laissé entendre Noël Chadaré. Dès lors, on peut se demander à quoi a servi la mise en place de cette commission, si c’est devant le chef de l’Etat que les centrales découvrent les propositions et sont ainsi obligées d’entrer en négociations ? Résultat, c’est une autre séance qui est prévue. Et quand on commence à projeter une autre séance, après la présente qui a duré près de 6h, on peut craindre qu’il y ait une deuxième et une troisième. Ce qui va faire durer le » suspense ». Pendant ce temps, les travailleurs subissent la cherté de la vie avec le prix du gaz qui grimpe. N’est-c’est pas finalement une stratégie pour contenir les cris des travailleurs ? est-on tenté de s’interroger.

Pendant ce temps, les prix grimpent : le gaz 6kg passe à 5500 F voire 6000 F

Annoncée pour 2022, la revalorisation salariale attendue par les travailleurs pourrait être effective en novembre, à deux mois de la fin de l’année, avec la condition que tout se passe pour le mieux. Mais ce qui n’attend pas, c’est la tendance inflationniste des produits de premières nécessités. Le gouvernement a beau débloqué des milliards pour agir sur l’inflation, les populations ont encore de la peine à voir l’effectivité des mesures prises dans le panier de la ménagère. L’exemple palpable est le prix du gaz. Le 20 avril, le Conseil des ministres a homologué les nouveaux prix à la hausse des produits pétroliers. De 600 FCFA, le gasoil passe à 668 FCFA, soit 68f d’augmentation. Le kilogramme de gaz domestique passe de 730 FCFA à 795 FCFA, soit 65f d’augmentation. Le pétrole passe 665 à 851 FCFA, soit une augmentation de 186f. Aussitôt les nouveaux prix rendus publics, la bouteille de 6kg de gaz domestique est vendu à 5500, voire 6000 FCFA par endroits, au lieu de 4770 FCFA selon le prix du Conseil des ministres. La preuve qu’une chose est de revoir, à la hausse ou à la baisse, les prix des produits de premières nécessités, les populations paient toujours plus qu’elles ne devraient. Même diligentée, la mission de contrôle des prix ne peut être partout au même moment. Voilà que la revalorisation annoncée, pour soulager effectivement la peine des travailleurs, et donc des Béninois en général, est repoussée à novembre avec des incertitudes.

Une augmentation de salaires qui s’adosse sur des incertitudes

En plus du mois de Novembre, ce qui veut dire que les travailleurs devront encore attendre pendant 7 mois, ce qui gêne le plus, dans les conclusions de la rencontre Talon-Centrales syndicales, c’est l’incertitude au niveau de l’effectivité de la revalorisation au mois annoncé. Cette effectivité est soumise aux aléas que sont la guerre en Ukraine, la situation économique internationale. Ce qui veut dire que les travailleurs pourraient ne pas constater sur leur paie cette revalorisation en 2022. Ce qui amène à se demander si le chef de l’Etat n’avait pas un agenda précis, une cagnotte précise, hormis tout aléa, quand il annonçait la mesure de revalorisation pour 2022 ? Quand il a été dit que la Commission a déposé son rapport et que le chef de l’Etat, voulant être plus magnanime, a demandé à la commission de revoir à la hausse les propositions faites, n’était-on en plein dans la guerre en Ukraine et donc dans la crise économique ? Mieux, quand il a été publié le salaire « mirobolant » que l’Etat compte payer aux Secrétaires exécutifs des communes nouvellement désignés à la « tombola », n’y avait-il pas guerre en Ukraine ? A quoi bon alors annoncer une mesure pour ensuite la repousser aux calendes grecques sous prétexte de crise mondiale alors que des décisions sont prises avec effet immédiat dans d’autres secteurs, sans tenir compte de la crise ? «…quand on annonçait, il n’y avait pas cette conjoncture. On n’aurait peut-être pas dû annoncer parce que les travailleurs attendent beaucoup de choses, leur patience est à bout et ils attendaient de voir une augmentation concrète », a laissé entendre Noël Chadaré. Conclusion, les travailleurs ne sont pas au bout de leur peine.



M.M
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