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La Presse du Jour N° 2043 du 31/12/2013

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Bilan annuel du chef de l’Etat / 2013 : année noire pour Boni Yayi
Publié le mardi 31 decembre 2013   |  La Presse du Jour


Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture de la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA
Jeudi 24 octobre 2013. Dakar. Plusieurs chefs d`Etats sont arrivés à Dakar où ils prendront part à la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA et au sommet extraordinaire de la CEDEAO.Photo : Boni Yayi, président du BENIN


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Ce mardi 31 décembre est le dernier jour de l’année 2013. L’heure du bilan donc. Celui du président de la République n’est pas reluisant.
En termes de bilan, l’année 2013 aura été une catastrophe pour le Chef de l’Etat béninois. Une année noire, jonchée de revers aussi bien sur le plan de la mise en œuvre de sa politique qu’au niveau des affaires. Devant l’Assemblée nationale, le vendredi 27 décembre 2013, à l’occasion du message sur l’état de la Nation, Boni Yayi a souligné qu’il avait placé son action, parlant de 2012, sous le signe de l’intensification des réformes. Il a assis son bilan sur le triple plan de la gouvernance politique et administrative, de la gestion de la justice sociale et de la solidarité nationale ainsi que de la gouvernance économique. Et pour Boni Yayi, des avancées ont été enregistrées. Mais le constat fait sur le terrain révèle toute autre réalité. Le dialogue politique est en berne, malgré la main tendue et les propositions venant de l’opposition, notamment du Front citoyen. Les relations entre l’opposition et le pouvoir en place n’ont jamais été aussi tendues. Au point où le Prd qui croyait un peu à la sincérité de Yayi à asseoir le dialogue politique, a dû le lâcher finalement. Ses cartons rouges au projet de révision de la Constitution et au projet de budget de l’Etat gestion 2014 trouvent aussi leur fondement dans la manière de gestion du pays du chef de l’Etat. Le dialogue social a été rompu. Les organisations syndicales n’ont plus d’interlocuteurs pour discuter de leurs revendications. La conséquence, ce sont les grèves et les marches qu’ils initient et qui sont interdites ou bien réprimées dans le sang. Ou alors, le pouvoir en place se mue dans un silence inquiétant vis-à-vis des revendications des travailleurs. C’est le cas des magistrats et du personnel des hôpitaux. Ces secteurs sont paralysés depuis des mois, entraînant d’ailleurs de mort d’hommes en ce qui concerne les patients des hôpitaux. Mais cela n’ébranle nullement le gouvernement et son chef.


Echec sur échec

Incapable d’asseoir le dialogue social. Incapable de le faire au niveau de la politique. Idem en ce qui concerne la gouvernance politique. Dans son message de vendredi dernier, le président de la République a reconnu que «la démocratie (…) implique l’organisation d’élections libres, transparentes, crédibles et à bonne date». En 2013, il n’a pas été capable d’organiser les élections locales, communales et municipales parce que son «monstre» la Lépi l’a rattrapé. Le Cos/Lépi a été installé pour la corriger. Mais le gouvernement tarde à lui mettre les moyens à disposition. Dans le même temps, on fait croire à l’opinion publique que c’est le Cos/Lépi qui ne fait pas le travail comme cela se doit. Avec les opérateurs économiques, ce n’est pas la lune de miel non plus, même si l’Exécutif dit autre chose. En effet, le groupe de mots partenariat public-privé est l’un des plus utilisés lors du message sur l’état de la nation. Et pour Boni Yayi, les investissements réalisés dans le cadre de ce partenariat public-privé ont permis l’amélioration de la compétitivité du port de Cotonou avec une hausse de près de 13% du trafic des navires au premier semestre 2013 par rapport au premier semestre 2012 et, sur la même période, une amélioration du trafic de marchandises de plus de 14% et une augmentation du chiffre d’affaires du Port de Cotonou de près de 22%. Mais on se demande avec quel secteur privé le gouvernement béninois travaille ? Celui des Béninois ou des étrangers ? Pour Yayi, toutes ses réformes, pour être efficaces et efficientes, doivent se dérouler dans un climat des affaires propice au développement d’un secteur privé vertueux et, impulsées par des ressources humaines de qualité. Dans cet ordre d’idées, les efforts se poursuivent pour développer et asseoir sur des bases solides le partenariat public privé. Les opérateurs économiques béninois n’ont certainement pas cette même lecture de la chose. Ils sont à bout de souffle, voyant partir les marchés au profit de leurs concurrents étrangers.


Yayi, le seul heureux des Béninois !

Sur le plan socio-économique, le président de la République annonce une croissance économique au-delà de 5%. Que cela ne tienne. Mais quel impact cette croissance a-t-elle sur la vie des Béninois ? Aujourd’hui, le panier de la ménagère des Béninois s’amenuise de plus en plus. La mévente se généralise dans les marchés en cette période de fêtes de fin d’année. Les commerçants et commerçantes crient. Ils ne vendent pas. Du coup, ils sont incapables de rembourser leurs prêts. A la maison, ils subissent les conséquences de cette mévente. Les Béninois ne mangent plus à leur faim et de façon régulière. Les coûts de scolarité augmentent malgré la gratuité de l’école. Les soins de santé flambent, malgré la gratuité décrétée par le gouvernement. Les Béninois ne disposent pas de l’énergie pour mener leurs affaires. 2013 a vu le retour du délestage à outrance. Pourtant, la centrale électrique de Maria Gléta était annoncée pour atténuer ce délestage. Mais sa mise en service annoncée pour début 2013 a été plutôt catastrophique. L’explosion de la turbine n°3 le 7 janvier 2013 a mis au grand jour les défaillances d’une initiative prise à la va-vite. Aujourd’hui, le délestage bat toujours son plein. Là aussi, Yayi n’a nullement tenu parole. Ces échecs sont de trop. Ils ont commencé par agacer au sein de la majorité présidentielle. Et certains «mouvanciers» ont choisi de ne plus se taire. Ils ont choisi désormais d’être critiques. Les hésitations à mettre en œuvre des réformes et les promesses non tenues du pouvoir en place ont poussé certains des députés de Yayi à le lâcher. Sa majorité parlementaire vacille, voire s’effrite. La preuve palpable en est le rejet du projet de budget de l’Etat gestion 2014. Ce fut le comble d’une année très noircie par des affaires.


Revers sur revers

Pour la conduite des actions à la tête de l’Etat, Boni Yayi n’est pas au mieux. Ailleurs, non plus. 2013 a été l’année des revers. Il a connu des revers sur des revers dans les affaires tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat et atteinte à la sureté nationale de l’Etat. Le chef de l’Etat, victime déclarée dans ces dossiers, a été débouté par les non-lieux du juge Angelo Houssou. Un juge qui s’est vu contraint de s’exiler aux Etats Unis parce que craignant pour sa vie après avoir rendu ces deux non-lieux. La Cour d’appel de Paris a finalement refusé au président de la République du Bénin la demande d’extradition des Sieurs Patrice Talon et Olivier Bocco cités dans ces deux affaires. Sur le plan politique, Yayi n’a pu mener comme il le souhaite le projet de révision de la Constitution. Les marches et meetings dans les contrées du Bénin n’ont pas suffit à faire avancer le projet. Ce dernier se trouve entre les mains des députés dont la majorité l’attend à l’hémicycle. Après le rejet du budget gestion 2014, la représentation nationale attend de pied ferme ce projet cher à Boni Yayi. Il a beau dire que ce n’est pas une révision opportuniste pour 2016. Personne ne veut le croire. Yayi s’est lui-même décrédibilisé. A l’instar des 50% de femmes qui devaient constituer son gouvernement. Une promesse faite depuis le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba en Ethiopie qui n’a pas été tenue lors des remaniements qui ont suivi cette promesse. Tout au long de l’année 2013, Yayi n’a pas satisfait les attentes des Béninois. Le constat de l’un de ses députés est amer. «…Depuis un ou deux ans, il (Yayi Ndlr) m’a paru indigne de la fonction présidentielle», dixit Candide Azannaï.


Grégoire Amangbégnon

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