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France : Élisabeth Borne nommée Première ministre en remplacement de Jean Castex

Publié le mardi 17 mai 2022  |  Fraternité
Élisabeth
© Autre presse par DR
Élisabeth Borne,haute fonctionnaire et femme d`État française. Elle est Première ministre de la France depuis le 16 mai 2022
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Comme attendu depuis la réélection d’Emmanuel Macron, il y a trois semaines, le Premier ministre Jean Castex a présenté la démission de son gouvernement, ce lundi 16 mai, au palais de l’Élysée à Paris. C’est Élisabeth Borne, ex-ministre du Travail, qui a été choisie dans la foulée par le président de la République pour prendre sa place à l’hôtel de Matignon, en attendant les législatives du mois de juin.

Fumée blanche à Matignon. Après trois semaines d’attente, de spéculations et de pronostics, le nom du premier chef de gouvernement du second mandat d’Emmanuel Macron est connu.

C’est Élisabeth Borne, ministre du Travail dans la dernière équipe démissionnaire de Jean Castex, qui a été choisie.

Mme Borne a été accueillie à 19 heures à l’hôtel de Matignon par son prédécesseur, qui l’a embrassée lors de son arrivée sur le perron. Elle a été chaleureusement accueillie par les personnels de Matignon regroupés dans la cour, avant de s’engouffrer dans son bureau avec M. Castex pour un bref échange.

Une femme issue de la gauche
Cette technicienne tenace, jugée loyale et travailleuse, connaissant bien ses dossiers, est perçue par le pouvoir comme ayant fait ses preuves au gouvernement pendant tout le premier quinquennat, des Transports au Travail en passant par l’Écologie. Outre l’avantage d’être une femme, elle présente également le mérite d’appartenir à l’aile gauche de la Macronie, un atout à l’heure où s’annoncent de nouvelles réformes sociales, à commencer par celle des retraites, avec le passage à 65 ans.

Objectif, donc : rassurer l’aile gauche, et les électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron à la présidentielle dans cette famille, sans effrayer la droite, qui représente le socle électoral du chef de l’État. Mme Borne a été préférée à une autre personnalité, de droite : Catherine Vautrin, ex-ministre de Jacques Chirac, plus clivante et contre laquelle il y avait eu une levée de bouclier dans la majorité.

Élisabeth Borne est la deuxième femme Première ministre de l’histoire en France après Édith Cresson, qui avait occupé le poste entre le 15 mai 1991 et le 2 avril 1992, sous François Mitterrand. Mme Borne, dont le nom avait été parmi les premiers à circuler, cochait le plus de cases dans le portrait-robot que le chef de l’État avait donné pour le poste : fibre sociale, productive, environnementale.
Pendant sa première campagne, en 2017, M. Macron avait émis le souhait de nommer une femme à Matignon, une attente forte dans l’opinion. « Techno » muée en politique, sa nouvelle Première ministre a acquis une solide expérience des rouages gouvernementaux, en plus d’avoir été préfète.

Emmanuel Macron a également choisi quelqu’un qui ne lui fera pas d’ombre, observe Valérie Gas, cheffe du service politique de RFI. Mme Borne est très discrète, au point que cela aurait pu être un handicap pour son ascension. Cela laisse penser que c’est lui, qui mènera la bataille des législatives.

Elle n’a pas de poids politique, et ce n’est pas une tribunitienne, ajoute Anthony Lattier, du service politique. Il ne s’agit pas d’une femme habituée au terrain, elle n’a pas d’ancrage politique local. Des handicaps, jugent certains, compte tenu des échéances politiques qui s’annoncent dès le mois de juin.

Une ingénieure à Matignon
Mme Borne, à l’origine, est ingénieure. Elle est passée par le cursus des grandes écoles : diplômée du Collège des ingénieurs, de l’École nationale des ponts et chaussées et de l’École polytechnique. Elle entre très vite dans le monde du travail, débutant à la Sonacotra, en tant que directrice technique. En 2002, elle devient directrice de la stratégie de la SNCF, puis rejoint cinq ans plus tard la société Eiffage. En 2015, elle prend la tête de la RATP, la régie des transports en région parisienne.

Entre ces deux expériences professionnelles, elle est préfète de la Vienne et de Poitou-Charentes, entre 2013 et 2014, avant de rejoindre Ségolène Royal, alors ministre de l’Écologie sous la présidence de François Hollande, en tant que directrice de cabinet, puis de devenir un couteau-suisse du président Macron. C’est l’une des rares à être restés durant tout le quinquennat au gouvernement.

Réforme de la SNCF à son actif
Élisabeth Borne est donc passée par plusieurs ministères liés à l’économie. Elle a porté différentes réformes, celle de la SNCF notamment, avec l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire et la transformation du statut de l’entreprise, comme le rappelle Charlotte Cosset, du service économie.

À ce poste, elle dit avoir prôné le « dialogue social », face à l’une des plus longues grèves de l’histoire de la SNCF en 2018. Elle a, quoi qu’il en soit, réussi malgré l’opposition de la plupart des syndicats – qui la juge au contraire plutôt raide –, à mener la réforme du secteur à son terme.

Autres réformes à son actif : la loi énergie climat, celle sur les mobilités, ou encore la mise en œuvre de la contestée réforme de l’assurance chômage.

Dans un contexte de crise économique, la perte de pouvoir d’achat pour de nombreux français, plusieurs dossiers ultra-sensibles l’attendent sur son nouveau bureau à Matignon. Outre la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage, avec le contesté durcissement des règles d’attribution des allocations, celle qui a été membre du Parti socialiste l’assure : la justice sociale et l’égalité des chances sont les combats de sa vie. Elle veut permettre aux jeunes de s’émanciper par le travail.

Elle devra d’abord gagner, et le chef de l’État avec elle, une majorité à l’Assemblée nationale pour pouvoir permettre à son gouvernement, dont on attend encore la composition, d’obtenir la confiance lui permettant d’agir. Sans quoi elle ne pourrait pas rester à son poste au-delà des législatives.

En nommant Elisabeth Borne comme Premier Ministre, Emmanuel Macron démontre son incapacité à rassembler et la volonté de poursuivre sa politique de mépris, de déconstruction de l’État, de saccage social, de racket fiscal et de laxisme.
Source : rfi
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