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Sécurité alimentaire: »Guerre » d’engrais et intrants entre le Bénin et ses voisins

Publié le mardi 24 mai 2022  |  Matin libre
Gaston
© Autre presse par dr
Gaston Dossouhoui, ministre de l`agriculture et de la pêche et Mathieu Adjovi,le président de l’AIC,
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Environ 400 tonnes saisies en 3 semaines

Le Dgpr Soumaila Yaya très menaçant

Le ministre Dossouhoui invite à une prise de conscience pour éviter la famine

Avec le djihadisme installé dans le nord de certains pays d’Afrique de l’Ouest dont le Bénin, empêchant les populations de ces zones de s’adonner à l’agriculture et la guerre russo-ukrainienne, il y a une réelle menace de crise alimentaire. Le Secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres a sonné l’alerte, en appelant les Nations à agir avec solidarité. Tout près de nous au Nigeria, l’homme d’affaires Aliko Dangoté a laissé entendre que le Nigeria pourrait avoir une crise alimentaire dès le mois de juin. Il a dénoncé ceux qui exportent du maïs pour gagner des devises étrangères, appelant ainsi l’Etat fédéral à interdire les exportations afin de protéger la production locale.

Le Bénin a aussi connu le phénomène d’exportation de la production locale au détriment du marché intérieur. Le gouvernement a dû l’interdire sur une période. Aujourd’hui, ce qui fait l’actualité, ce n’est plus l’exportation du maïs mais la vente frauduleuse, au profit des pays voisins, des engrais et intrants devant servir à la production de cultures vivrières. Le phénomène a pris de l’ampleur ces derniers jours. Hier, lundi 23 mai 2022, le ministre de l’Agriculture Gaston Dossouhoui et le Directeur général de la police républicaine Soumaïla Yaya ont tenu un point de presse afin d’informer l’opinion publique des arraisonnements de camions chargés d’intrants et d’engrais subventionnés en direction des pays limitrophes.

Si on se fie aux chiffres officiels communiqués par le gouvernement lors de ce point de presse, environs 400 tonnes d’intrants et d’engrais, en directions des pays voisins, ont été saisies en 3 semaines par les éléments de la police. La conséquence de cet acte, est que dans cette course pour prévenir la crise alimentaire qui pointe son nez, les engrais et intrants subventionnés par l’Etat béninois serviront à la production de maïs et autres cultures dans les pays de la sous région. Le Bénin va perdre sur deux plans. D’abord le fisc. La subvention, qui est déjà un manque à gagner pour l’Etat, profitera aux pays dans lesquels les engrais et intrants sont vendus. D’un autre côté, la population béninoise sera exposée à la famine, les producteurs n’ayant plus d’intrants et d’engrais pour les cultures. On comprend alors l’urgence de mettre vite fin à cette pratique aux conséquences néfastes pour les populations.

Le Dgpr Soumaïla Yaya a donc rappelé l’interdiction formelle de sortie frauduleusement des engrais et intrants du territoire béninois. « (…) La Police Républicaine veille, l’État veille. Les contrevenants subiront la rigueur de la loi. Les agents civils et les forces de l’ordre ne doivent en aucune manière s’introduire dans cette manœuvre frauduleuse. Je reprécise, tous les agents civils, militaires et lorsque je parle de militaires y compris les policiers, les douaniers, tous les éléments de force de l’ordre ne sont pas autorisés à s’impliquer à cette manœuvre frauduleuse. Dans le cas où ils s’impliqueraient dans cette manœuvre frauduleuse, ils subiront les rigueurs de la loi. Dans tous les cas, l’État veille », a-t-il mis en garde.

Pour le ministre Gaston Dossouhoui, « C’est notre économie que quelques vils individus cherchent à saboter. En l’espace d’un mois seulement, près de 400 tonnes d’engrais et intrants sont en instance de départ. Combien a pu partir par des voies déguisées ? C’est Dieu seul qui sait. Avant qu’on ne fixe les prix des engrais, certains ont déjà commencé par trafiquer à la faveur de passage de tel magasin à tel autre, et les engrais sont entreposés dans les villes frontières et n’attendent qu’à être sortis ».

Si l’Etat ne parvient pas à vite mettre fin à cette fraude, elle aura pour conséquence d’entrainer le pays dans une sécurité alimentaire et c’est le Bénin qui se verra contraint d’aller chercher des vivres dans les pays voisins, des vivres produits avec les engrais et intrants subventionnés par l’Etat béninoise. « C’est pour éviter la pénurie alimentaire, soutenir la sécurité alimentaire et faire gagner chaque producteur qui va utiliser ces intrants. (…) Si nous arrivons à utiliser consciencieusement et correctement ces engrais sur la production, notre pays va gagner en notoriété, en sécurité. Parce que la première sécurité, c’est celle du ventre. Nous saurons non seulement produire, pour couvrir nos besoins domestiques mais nous allons pouvoir placer ces produits sur les marchés. Il vaut mieux aller gagner son fruit à ce moment que de vouloir nous pénaliser pour ne pas pouvoir produire suffisamment et servir le marché très demandeur. Ceux qui s’adonnent à cette activité sont en train de mettre le pays à genou. Car, si nous avons une insuffisance de production, nous aurons des poches de disettes et le ventre affamé n’a point d’oreilles. Là où les gens n’ont pas à manger, il n’y a pas autres choses qui tiennent. Les conséquences sont fâcheuses », avertit le ministre béninois de l’Agriculture.

M.M



Point des saisies

– 8 mai 2022 à Porga : 40 sacs de 50kg d’engrais dans 2 tricycles

– 16 mai 2022 : 45,950 Tonnes d’engrais NPK à Malanville

– 18 et 20 mai 2022 à Datori : 3T d’insecticides en provenance du Togo

– 18 mai 2022 à Ouaké : 60,4 Tonnes d’engrais maïs Sodéco, détenus par un malien

– 19 mai 2022 à Malanville : 1,250 Tonnes de NPK dans un véhicule à Immatriculation nigerianne

– 20 mai 2022 à Madékali : 57 sacs de 50kg d’engrais

– 21 mai 2022 à Djougou : 50 Tonnes d’engrais SODECO dans des camions à Immatriculation malienne

– 22 mai 2022 à Malanville dans la zone de Bodjékali : 40 Tonnes d’engrais
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