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Le Matinal N° 4262 du 6/1/2014

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Mathurin Nago met Yayi au pied du mur : Cérémonie de présentation de vœux au Chef de l’Etat
Publié le mardi 7 janvier 2014   |  Le Matinal


Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée nationale du bénin
Photo: Mathurin Nago, Président de l’Assemblée Nationale


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A l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux de nouvel an au Chef de l’Etat, Mathurin Nago, président de l’Assemblée nationale n’a pas fait dans la dentelle pour cracher, tel un dragon, du feu sur le visage de Yayi Boni, obligé de boire la coupe jusqu’à la lie. Le 1er des parlementaires béninois a été on ne peut plus clair pour placer le Chef de l’Etat devant les responsabilités républicaines qui lui incombent dans le processus de renforcement de la jeune démocratie béninoise.

Il a été la personne qui a prononcé le discours le plus aimé de ses compatriotes a contrario de ses autres collègues qui se sont empêtrés dans des allocutions que d’aucuns ont qualifiées de « mendiants ». Car, nombre parmi les présidents d’Institutions ne se sont contentés que de prononcer des discours dans lesquels ils ne se sont bornés qu’à demander l’amélioration de leurs conditions de travail ou la demande à l’Exécutif de les doter de nouveaux sièges respectifs. Il y en a même parmi eux qui s’est fourvoyé en demandant au Chef de l’Etat d’avoir « la patience dans l’adversité » alors qu’il était sensé rester sur la ligne médiane entre les usagers de l’Administration publique et les gouvernants.
Revenant à Mathurin Nago, on peut être fier d’avoir enfin un vrai président de l’Assemblée nationale qui assimile, de jour en jour, les réelles prérogatives que lui confèrent les textes de la République.
A travers son allocution du 6 janvier 2014 au Palais de la Marina, Mathurin Nago a démontré à la face du monde qu’il a désormais la posture d’un homme d’Etat qui ne se laisse pas marcher sur les plates bandes des prérogatives que lui confère son titre de président de l’Assemblée nationale. Il a prouvé qu’il peut enfin parler à Yayi Boni sans trembler ou avoir de crainte pour quelques représailles que ce soient. Yayi Boni n’est plus un enjeu dans son agenda politique à lui Nago.
La 2ème personnalité de l’Etat veut se construire un profil de présidentiable. Et pour ce faire, il sait qu’il lui faut se détacher de la souillure dont le peuple l’accablait pour s’être engoncé dans les dédales des Fcbe. Il sait qu’il lui faut prendre sa liberté et se forger un nouveau profil de personnalité qui a pris son destin en main pour se construire son avenir. Alors, il n’a pas hésité à cracher le venin aux yeux de Yayi Boni de fort belle manière.
Faites gaffe, Monsieur le président
Dans son allocution, on ne peut plus limpide, Mathurin Nago s’adressant à Yayi Boni disait dans un langage direct : « …Monsieur le Président de la République, que nous sommes aujourd’hui en face d’un peuple qui entend, mais ne voit pas souvent et ne croit plus en ce qu’on lui dit ; un peuple qui souffre parfois de l’action des responsables politiques et administratifs, pourtant investis de la mission de son développement ; un peuple qui exprime souvent le sentiment d’abandon ; un peuple qui exprime des sentiments d’incompréhension et de déception face à la multiplication des actes et des scandales de corruption et de malversation et face à l’inaction apparente des responsables et services compétents ; bref, un peuple au moral très bas et qui semble perdre confiance en lui-même et en ses acteurs et décideurs politiques. Ce sentiment de notre population ne signifie pas que votre gouvernement ne mène aucune action de développement pour l’amélioration de ses conditions de vie, loin s’en faut. Mais plutôt que l’action politique qui devrait lui procurer le mieux-être, est menée avec des moyens et des méthodes perfectibles et de plus, celle-ci est souvent marquée par d’importants actes de corruption et de gaspillage de fonds publics chèrement acquis et par l’impunité permanente. Nos concitoyens des villes et des campagnes en parlent entre eux et avec leurs députés. Ils désenchantent et s’emmurent parfois dans la prison du silence. La presse s’en fait souvent l’écho… » (Lire l’intégralité de son discours à la page 03)

Par ces propos très profonds, Mathurin Nago s’est complètement et dare-dare libéré du joug de Yayi Boni. Car, qui l’eut cru ? Qui pouvait imaginer que le président de l’Assemblée nationale pourrait oser s’adresser à Yayi Boni en ces termes ?

On se rappelle lorsque ce dernier disait à ceux qui voulaient l’écouter en 2011 que quand il dit piiiiin ! Nago répond paaaaan !

La Cour fléchée !

C’est dire que l’autre époque est révolue et plus rien n’est plus comme avant dans les relations entre Nago et YayiLe 1er a pris ses distances vis-à-vis du 2nd. Et même d’un 3ème larron niché à la Haute juridiction. Nago ne l’a pas raté en lui faisant comprendre que : « le droit est une discipline inexacte par excellence, à laquelle on peut faire dire une chose et son contraire, en fonction des humeurs du moment, des circonstances, de l’environnement moral et matériel et des interlocuteurs ». Puis, il ajoute que : « selon qu’elles sont perçues comme justes ou partiales, nos analyses et nos décisions peuvent contribuer à l’apaisement ou à l’aggravation de la situation ». Qui a compris, a compris et saura désormais mesurer la portée de ses décisions si tant est qu’il est mû par l’idée de contribuer à l’apaisement ou à l’embrasement de son pays.

Mathurin Nago peut enfin être célébré pour avoir le mérite de dire la vérité au chef. Et dans ce sillage, il invite instamment tous les collaborateurs du Chef à lui dire désormais la vérité. Que Amos Elègbè, Alexandre Hountondji, Barthélemy Kassa, Valentin Djènontin-Agossou, Jean-Michel Abimbola, Jonas Gbian, Dorothée Akoko-Gazard, Raphael Edou, Alassane Soumanou Djimba, François Abiola, Marcel de Souza et Natondé Aké commencent par aller à l’école de Mathurin Nago pour que grandisse la République sous le régime du changement mué extraordinairement en la Refondation aujourd’hui plombée, enrhumée et sclérosée.

Monseigneur Antoine Ganyè avait déjà donné l’alerte le week-end dernier à l’occasion de la messe anniversaire de ses 45 ans de vie sacerdotale pour que les actuels princes de la République mettent de l’eau dans leur vin… Si non ils courent vers l’ivresse du pouvoir. Mathurin Nago lui, n’est plus là pour les secourir de leur état d’ébriété.
Emérico Adjovi
Nago ne fléchit pas devant Yayi
Mathurin Nago a été percutant hier au Palais de la Marina. Le ton était mesuré et le langage direct et ferme. Le président de l’Assemblée nationale n’a pas mâché ses mots face au Chef de l’Etat. Il a reprécisé en présence des présidents des institutions et des corps constitués le rôle de l’Assemblée nationale au sein de la République. Le Professeur Mathurin Nago a défendu dans une démarche bien murie les positions affichées par les députés ces derniers jours face à certaines initiatives du gouvernement. A l’en croire, en tirant la sonnette d’alarme par rapport à la gouvernance, l’Assemblée nationale, porte-voix des populations méprisées et oubliées, a bien l’intention de se faire entendre. Le Parlement, a-t-il précisé, est bien préoccupé par les tensions sociopolitiques, la crise de confiance généralisée entre les acteurs politiques. Et en désapprouvant la mal gouvernance qui gangrène la gestion de l’Exécutif, les députés ne font qu’exprimer, selon le président Nago, les déceptions et les mécontentements des populations. Dans sa mission, a-t-il rappelé, le Parlement n’a pas pour vocation de faire plaisir ni d’être complaisant envers le gouvernement. Il a pour devoir, a-t-il insisté, d’« accompagner honnêtement et sincèrement le gouvernement », de lui dire ce qui est bon, juste et pertinent pour la bonne conduite de son mandat. Des clarifications qui apparaissent comme des leçons que le président de la République et son équipe sont appelés à assimiler.
Défenseur des députés rebelles…

Le président Mathurin Nago a été on ne peut plus clair. Les différentes critiques exprimées aussi bien par l’opposition que par certains membres de la majorité parlementaire ne devraient plus être méchamment interprétées par le pouvoir et ses affidés. A en croire le discours du Professeur Nago, les députés rebelles ne s’acharnent pas contre le pouvoir. Ils défendent bien au contraire des idéaux. La création du groupe parlementaire « Cohésion nationale et paix » conduit par l’Honorable Candide Azannaï ainsi que les prises de positions acerbes des députés Rachidi Gbadamassi et Nicaise Fagnon proche du pouvoir lors du vote du projet de budget sont des contributions à prendre en compte par le gouvernement. Loin d’être des inventions, la gouvernance économique problématique et les dérives autoritaires décriées, reflètent bien les difficultés quotidiennes auxquelles font face les populations et pour lesquelles il faudra que le gouvernement trouve des solutions rassurantes.

Consensus avant tout…
Droit dans ses bottes hier, le président Nago a également rappelé pour la gouverne de Yayi Boni comment le Parlement arrive à juguler les situations difficiles. Un peu comme pour donner des leçons de gouvernance politique au leader des Cauris, Mathurin Nago a laissé entendre que « tout se fait au Parlement suivant les textes ». Autrement dit, au Parlement, c’est la loi qui gouverne les actes à l’opposé des dérives qui s’observent au niveau de l’Exécutif. Il rappelle ainsi que toutes les décisions prises par les députés le sont conformément à la loi même celles qui vont contre les intérêts de Yayi Boni. Il fait ainsi allusion au rejet du projet de budget général de l’Etat, exercice 2014. Mathurin Nago a aussi soutenu que le projet de révision de la Constitution actuellement sur la table des députés sera étudié dans les mêmes conditions. « Tout sera fait dans la recherche du consensus, a martelé le président Nago. Rien ne sera fait contre les intérêts des populations ». Des propos qui laissent croire que loin des tapages bruyants et ennuyeux des ministres de Yayi, le Parlement rabattra le caquet aux comploteurs et mettra fin au projet lugubre des serviteurs bonimenteurs de Yayi Boni.

Allégresse Sassé

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