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Fraternité N° 3517 du 7/1/2014

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Yayi apporte des réponses aux inquiétudes des présidents d’institutions
Publié le mardi 7 janvier 2014   |  Fraternité


Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture de la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA
Jeudi 24 octobre 2013. Dakar. Plusieurs chefs d`Etats sont arrivés à Dakar où ils prendront part à la 17ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`UEMOA et au sommet extraordinaire de la CEDEAO.Photo : Boni Yayi, président du BENIN


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Les investissements nationaux et étrangers au Bénin, la régulation de la presse, la lutte contre la corruption l’efficacité des résultats de la politique publique de développement au regard des moyens et méthodes utilisés et l’impact réel de ces résultats sur le vécu quotidien de chaque Béninois. Voilà les grands axes des inquiétudes évoquées hier au palais de la Marina par les présidents des institutions de la Républiques et auxquelles le chef de l’Etat, Boni Yayi a apporté des réponses. En effet, la cérémonie de présentation des vœux des institutions au chef de l’Etat s’est rapidement transformée en une tribune d’expression des inquiétudes sur la conduite des grands dossiers de la Nation par l’Exécutif. Aussi, Boni Yayi a-t-il donné suite aux différentes doléances des présidents d’institution et les a félicités quant à leur bilan d’actions en 2013.

(Lire ci-dessous l’intégralité du discours de Yayi aux présidents des institutions)

« Je partage votre analyse sur l’impact du malaise social sur la mise en œuvre des réformes »

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Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie Madame et Messieurs les Présidents des institutions des bons vœux que vous venez de former au nom de vos institutions respectives à mon endroit, à ma famille ainsi qu’à mon gouvernement à l’occasion de l’année nouvelle. Permettez-moi d’abord, en votre nom à tous, de rendre grâce au Père Céleste par la volonté de qui notre pays a eu le privilège de franchir dans la paix et la stabilité le seuil de cette année 2014.
En ce moment de congratulations réciproques où nous sommes rassemblés autour de la République, je ne saurais poursuivre mon propos sans vous renouveler, au nom de la Nation et de mon gouvernement, nos félicitations et notre reconnaissance pour le travail que vous abattez quotidiennement au sein de vos institutions avec foi et détermination en vue du renforcement de notre démocratie et le bien-être de nos populations.

Madame et Messieurs les Président des Institutions ;
Cette traditionnelle rencontre de présentation de vœux est aussi une occasion privilégiée d’affirmation et de renouvellement de notre engagement à servir la nation. Je ne doute pas un seul instant, comme vous l’avez si bien affirmé dans vos messages, de votre détermination à toujours œuvrer au renforcement et la cohésion de nos institutions, gage de la stabilité et de la consolidation de notre système démocratique et de son rayonnement sur la scène internationale.
En effet, notre Constitution a fait de nos institutions républicaines le socle et le garant de notre démocratie et partant le facteur déterminant du développement de notre pays. Ce qui implique la nécessité de leur crédibilité, de leur stabilité, de leur cohésion et de leur bon fonctionnement. De fait, nos institutions n’ont pas vocation à la rivalité ou à l’affrontement mais à la collaboration et à la complémentarité dans le respect des prérogatives qui leur sont dévolues par la Constitution.
Mais comme vous le savez, les institutions ne valent que ce que valent les femmes et les hommes en charge de leur animation. Il nous faut donc constamment travailler à la crédibilité et à l’efficacité de nos institutions si nous voulons chacun dans sa sphère de compétence combler les attentes légitimes de nos populations.

Madame et Messieurs les Présidents des Institutions,
J’ai suivi avec grand intérêt vos différents messages et, au-delà des convenances de civilité qu’ils expriment, je voudrais reconnaître à travers vos interventions votre volonté manifeste d’œuvrer au renforcement du processus démocratique consacré par notre Constitution et dont tout le peuple béninois reste fier.
C’est donc l’occasion solennelle de vous souhaiter, mes vœux de bonne et heureuse année pour vous-mêmes, vos collègues Conseillers, vos familles respectives, vos collaborateurs, des cadres jusqu’aux agents d’entretien et tous ceux qui vous sont proches.

Madame et Messieurs les Présidents des Institutions,
Mesdames et Messieurs les membres des Institutions,
Mesdames et Messieurs
Je salue le travail de veille permanente qu’accomplit le Médiateur de la République, véritable observateur de la vie nationale à travers ses plaidoyers en faveur des citoyens auprès de notre administration. Je prends bonne note de vos préoccupations et observations formulées au triple plans économique, politique et social notamment, la poursuite de l’amélioration du climat des affaires, la recherche constante et permanente du dialogue et du consensus ainsi qu’une meilleure gestion des frondes sociales pour un fonctionnement normal de l’administration publique.
Monsieur le Médiateur vous vous inquiétiez du niveau actuel des investissements nationaux et étrangers dans notre pays. A ce propos, je me dois de vous apporter des précisions pour lever toute équivoque. En effet, selon les statistiques publiées par la Banque Mondiale et la BCEAO, notre pays a enregistré au cours de l’année 2013 le volume le plus important de flux de capitaux privés depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. J’en veux pour preuve les lourds investissements dans les secteurs portuaires, de l’hôtellerie, de la cimenterie et les engagements attendus pour la production de l’énergie. Vos préoccupations relatives à l’amélioration du climat des affaires devraient aussi tenir compte des efforts déjà engagés par mon gouvernement, notamment la mise en place en cours d’un cadre institutionnel, juridique et judiciaire du Partenariat Public Privé et toutes autres actions que mon gouvernement mène pour promouvoir la culture de l’entreprenariat et mettre ainsi fin au sous-emploi qui menace notre jeunesse et nos femmes.
En revanche, je partage votre analyse sur l’impact du malaise social sur la mise en œuvre des réformes. A la vérité, ces réformes pourtant vitales pour notre pays, suscitent des inquiétudes auprès de certains de nos compatriotes qui estiment que leurs intérêts sont menacés alors qu’à terme, elles induiront plus de richesses pour une redistribution dans un esprit de partage et d’équité. Si nous convenons alors de la nécessité de ces réformes aussi bien institutionnelles que structurelles visant l’intérêt général, nous devons tous y adhérer et y travailler avec le soutien de toutes les institutions de la République ; car le relèvement de ce défi n’incombe pas seulement au Président de la République et à son gouvernement.
Bien évidemment Monsieur le Médiateur, vous avez raison d’insister sur l’importance du travail et de l’effort comme source de création de richesses ; c’est d’ailleurs à ce prix que notre pays a rejoint depuis deux ans par son taux de croissance économique la moyenne de 5 à 6 % l’an de la sous-région. Il demeure que nous devons poursuivre nos efforts afin que cette croissance soit toujours ascendante, toujours inclusive et résiliente pour garantir en permanence le bien-être de nos populations et la sécurité humaine à laquelle vous faites allusion. Il s’agit là d’un défi majeur qui s’impose à tous les citoyens de notre pays où qu’il se trouve, dans leur ménage, dans les marchés, dans les champs, dans les écoles, dans les universités, dans les usines, etc.

Monsieur le Médiateur, comme je vous l’avais déjà exprimé à l’occasion de votre prestation de serment, je voudrais saisir cette heureuse opportunité de présentation de vœux pour vous réitérer mes souhaits de plein succès dans vos nouvelles fonctions.
Je voudrais également féliciter le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication et les membres de son institution pour les nombreuses actions menées en vue de la promotion et le renforcement de la liberté d’expression et de presse. Je mesure à sa juste valeur, la pertinence des nombreux chantiers que vous venez d’annoncer et qui à mon humble avis, visent la modernisation et la professionnalisation de notre presse et je m’en réjouis. Cette modernisation engendrera certainement, un plus grand développement et une plus grande vitalité de notre presse. Mais au regard des écarts observés de plus en plus au niveau de notre presse, notamment le manque de respect de l’autre et des institutions, il convient d’appeler davantage l’attention de la HAAC sur la nécessité d’œuvrer pour une régulation forte pour encadrer le comportement des acteurs. Ceci me paraît essentiel compte tenu du rôle incontournable de la presse dans la stabilité de la nation et le renforcement de la démocratie. Je puis vous assurer que mon gouvernement jouera pleinement sa partition au regard des dispositions de notre Constitution et est prêt à améliorer vos conditions de travail afin de contenir les dérapages actuels. J’en appelle à l’esprit de responsabilité de tous.
Je partage aussi entièrement vos préoccupations sur l’organisation des états généraux de la presse et je voudrais vous donner l’assurance, Monsieur le Président de la HACC, que mon gouvernement jouera sa partition pour sa tenue effective au cours de cette année afin de bâtir les fondements d’une presse véritablement professionnelle, véritablement responsable et soucieuse de la paix et respectueuse de la déontologie.
Je tiens ensuite à remercier le Président du Conseil Economique et Social pour les réflexions engagées par son institution autour des questions économiques et sociales au cours de l’année 2013. Il me plait d’évoquer particulièrement l’épineuse question du chômage des jeunes et des femmes et qui a fait l’objet des échanges entre les hauts Conseillers de la République à travers le thème « la problématique de l’emploi des jeunes au Bénin : enjeux et perspectives » conformément à mon invite faite ici même à l’occasion de la précédente cérémonie de présentation de vœux. Les conclusions de vos travaux sont examinées en ce moment avec attention par mon gouvernement et font partie déjà de nos repères. Mais d’ores et déjà, je voudrais rappeler que mon gouvernement a élaboré un plan de promotion de l’emploi des jeunes et des femmes dont l’opérationnalisation permettra de faire face à cette situation difficile que vit notre jeunesse à l’instar de la jeunesse de notre planète. Je ne saurais taire votre précieuse contribution dans la mise en œuvre de notre vision économique d’une manière générale et celle que vous avez apportée dans le cadre de l’organisation des dernières élections de la Chambre de Commerce. Les recommandations issues des autres sujets d’intérêt objet de réflexion du CES au cours de l’année 2013 bénéficieront de la même attention de la part de mon gouvernement. Il en est de même des autres problèmes d’ordre matériel, notamment la construction d’un nouveau siège pour l’institution.

Madame la Présidente de la Haute Cour de Justice,
Comme vous l’avez si bien précisé, ma détermination à lutter contre la corruption et l’impunité ne fait plus l’ombre d’aucun doute et c’est à juste titre que vous sollicitez la modification des dispositions constitutionnelles relatives à la poursuite des gouvernants devant la Haute Cour de Justice, notamment la procédure de leur poursuite en responsabilisant le Procureur Général d’une part et en dissociant les procédures de poursuite du Président de la République et des membres de son gouvernement d’autre part. Ces réformes ont fait l’objet de projet de loi déjà en instance au niveau de l’Assemblée Nationale et constituent le prolongement du projet d’amendement de notre Constitution également en instance devant la Représentation Nationale. Soyez rassurée Madame la Présidente que je me ferai votre avocat auprès de nos Honorables députés.
Je veux me réjouir, Monsieur le Président de la Cour suprême, des efforts que votre institution a déployés tout au long de l’année écoulée en vue du renforcement du processus normatif et réglementaire dans notre pays et des avis juridiques donnés sur les projets de loi ou accords que le Bénin a ratifiés avec les partenaires au développement.
Monsieur le président, j’apprécie aussi la contribution de votre institution dans la recherche de solutions à l’épineux dossier relatif à l’élection des membres de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin. Je reste convaincu que ces élections qui viennent de se dérouler mettront un terme à la léthargie actuelle de notre institution consulaire qui pourra ainsi efficacement jouer son rôle dans le développement socio-économique de notre pays et plus particulièrement dans la promotion de l’entreprenariat et du Partenariat Public Privé.
Mais s’il est un domaine où des efforts importants doivent être engagés, c’est bien dans le secteur de la justice. Comme nous le savons tous, la justice est le fondement de l’Etat de droit et il n’y a pas de démocratie sans la justice. De ce point de vue, la justice constitue l’alpha et l’oméga de la paix, de la stabilité et de la prospérité. Elle conditionne en effet le succès de la lutte contre la corruption, l’impunité et la mal gouvernance. Elle oblige au respect du bien public, à la reddition des comptes et au résultat. Elle permet une démocratie responsable qui, couplée avec les réformes, crée la prospérité. C’est pourquoi, sans oublier les efforts déjà entrepris, nous devons travailler encore davantage pour parvenir à une justice véritablement indépendante, équitable et à l’abri des lobbies d’argent. Dans cette optique, mon gouvernement s’engage à continuer d’encourager les meilleurs magistrats de notre pays et à faire en sorte que leur nombre s’accroisse. Dans ce cadre, l’organisation des états généraux de la justice par le Conseil Supérieur de la Magistrature me paraît une heureuse opportunité pour examiner et corriger les insuffisances afin de redonner à la Maison justice ses lettres de noblesse.
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle, j’ai suivi attentivement le bilan des actions menées par votre institution au cours de l’année 2013, notamment les différentes manifestations à caractère scientifique organisées et qui sont la preuve du rayonnement dont jouit notre haute juridiction en Afrique et dans le monde. Comme je vous l’avais déjà suggéré à l’occasion de la tenue du forum sur le contentieux électoral et au regard de l’audience de notre Cour, il serait souhaitable qu’elle prenne l’initiative d’amener le réseau des Cours Constitutionnelles à jouer un rôle de veille et de surveillance multilatérale dans le cadre de l’organisation des élections transparentes et crédibles pour prévenir les conflits post-électoraux.
Monsieur le Président, j’apprécie votre analyse sur l’enjeu que constitue la préservation de la paix sociale et le développement harmonieux de notre pays. Les différents événements que nous avons vécus cette année en font foi. J’accueille favorablement la disponibilité de la Cour Constitutionnelle à apporter sa contribution et à jouer sa partition pour le maintien de la paix et la cohésion sociale indispensables à la poursuite de notre combat pour le développement durable de notre pays. Je ne saurais taire en cette circonstance exceptionnelle le rôle de stabilisation joué par la Cour Constitutionnelle durant ces dernières années. C’est l’occasion de saluer le sens aigu de responsabilité et le professionnalisme avéré dont votre institution fait preuve en ne disant toujours que le droit et rien que le droit sans tenir compte du rang et de la qualité des personnes et des institutions comme l’atteste la censure de certains actes de l’Exécutif. Loin de considérer vos délibérations comme des sanctions négatives, mon gouvernement les a toujours perçus comme des contributions au renforcement de la démocratie. Nous devons donc respecter les décisions de la Cour Constitutionnelle qui, conformément à l’article 124 de notre Constitution, ne sont susceptibles d’aucun recours et s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités civiles, militaires et juridictionnelles. En ma qualité de garant du respect de la Constitution, en vertu de l’article 41 de cette même Constitution, je lance donc un vibrant appel à tous nos concitoyens, à toutes nos institutions pour le respect scrupuleux des décisions de notre Cour Constitutionnelle. Je réitère ma détermination et celle de mon Gouvernement à œuvrer aux côtés de toutes les composantes de notre société et de toutes les personnes de bonne volonté pour la sauvegarde des acquis de notre démocratie et de l’Etat de droit.
Je voudrais enfin remercier Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale et à travers lui, les honorables députés pour les grandes tâches accomplies au cours de l’année qui vient de s’achever.
Monsieur le Président, j’ai écouté avec une attention soutenue l’analyse que vous venez de faire sur la situation socio-politique nationale et votre appel à plus d’engagement de la part de tous les responsables à divers niveaux de notre Etat.
Je voudrais à mon tour partager avec vous mon appréciation de cette situation. Il me paraît en effet indispensable que nous devons avoir une claire conscience de la situation réelle que vivent nos populations.
Aujourd’hui, selon une certaine opinion abondamment relayée et entretenue, tout va mal au Bénin. Certes, je n’ai pas la prétention de dire que mon gouvernement a déjà résolu tous les problèmes de notre pays et que, par conséquent, « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Loin s’en faut. Cependant, les faits sont là, montrant les efforts engagés par mon gouvernement pour soulager les souffrances de nos populations en dépit de nos ressources limitées. Néanmoins, dans un contexte de démocratie, il est loisible à tout citoyen d’exprimer son point de vue sur l’action gouvernementale. Cependant, tout comme l’affirme un adage populaire bien connu citation« il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre » fin de citation, il est tout aussi évident qu’il n’y a de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Par conséquent, ce qui me paraît essentiel à préserver est la recherche permanente, dans la paix, la cohésion et le dialogue, du consensus national, principe fondateur du renouveau démocratique dont nous sommes les continuateurs.
Monsieur le Président, Vous avez aussi évoqué l’état d’âme de notre peuple qui aurait le moral bas et semblerait avoir perdu confiance en lui-même. Je veux me rassurer que vous-même vous comprenez que cet état relève de la responsabilité collective de tous et non d’une quelconque victime expiatoire de tous les péchés qu’auraient commis les béninoises et les béninois. On ne le dira pas assez et je demeure convaincu que vous vous adressez à toute la classe politique à laquelle nous appartenons tous. Certes notre pays, comme du reste tous les autres pays du monde, connait des difficultés, pourtant mes nombreux contacts avec nos populations sur le terrain montrent que le peuple béninois demeure un peuple courageux, digne et plein de maturité et disposé à relever, en synergie avec ses dirigeants, les défis qu’appelle la construction d’une nation moderne et prospère. Ce même peuple sait que de 2006 à 2013, notre population a plus que doublé. Il sait aussi que le Bénin n’a pas encore réussi à accéder à ses ressources du sous-sol ou de la mer. Il sait enfin, qu’en dépit de ces handicaps, le revenu par tête d’habitant était de moins de 300 dollars et que ce même revenu par tête d’habitant a plus que doublé pour avoisiner 800 dollars selon les statistiques des instituts les plus sérieux de ce monde.
Quant à la lutte contre la corruption que vous avez évoquée, Monsieur le Président, vous savez déjà ma détermination à obtenir l’adhésion de tout le monde pour mettre un terme à ce fléau. C’est d’ailleurs à cet effet que dans le projet d’amendement de notre Constitution déjà transmis à l’Assemblée Nationale figurent la création de la Cour des Comptes et l’imprescriptibilité des crimes économiques. De surcroît, nous n’avons pas manqué d’y travailler par le vote, avec votre concours, de la loi créant l’Autorité de lutte contre la corruption. Nous reconnaissons tous que la corruption est une gangrène pour le développement de tout pays et comparable à une arme de destruction massive. La réussite de la lutte contre la corruption constitue donc un prérequis pour l’élimination de la pauvreté. Mais comme vous le savez, cette lutte est complexe et multiformes, c’est une vérité de la Palice que d’affirmer que chacun de nous est concerné ; il ne s’agit donc pas d’un combat relevant d’une seule institution encore moins d’une seule personne fut-elle Président de la République.

Chaque institution et chaque citoyen où qu’il se trouve doit éviter d’être corrupteur ou corrompu. Chacun de nous, à tous les instants, doit pouvoir se situer par rapport à son engagement dans cette lutte qui est un combat collectif, exigeant et de longue haleine. Le moment est venu à une prise de conscience collective. La lutte contre la corruption est un voyage et aucune nation de ce monde n’est arrivée à destination. Notre pays est contraint à plus d’effort car sa vulnérabilité est surtout accentuée par la nature même de nos mentalités et de notre culture propices au développement général de la corruption.

On en parlait il y a plus de 200 ans et on en parle toujours, et personne ne veut changer. C’est pourquoi, pour nous, Présidents des institutions, le moment est venu de jouer le rôle de leadership et de modèle dont doit s’inspirer le corps social de notre pays. Nous devons travailler pour mettre fin à la démission collective et résister à l’irresponsabilité des corrompus et des corrupteurs.

Enfin, Monsieur le Président, vous avez souligné le retard accusé dans l’organisation des élections communales et locales et je partage entièrement vos inquiétudes.

Je réaffirme que mon gouvernement qui a déjà donné la preuve de sa disponibilité continuera d’accompagner le Conseil d’Orientation et de Supervision de la Liste Electorale Permanente Informatisée dans la réalisation de sa mission pour la tenue effective de ces élections au cours de l’année 2014, dans la transparence et en tenant compte des autres engagements pris au profit de l’amélioration des conditions de vie de nos populations.

Madame et Messieurs les Présidents des Institutions,
Mesdames et Messieurs les membres des Institutions,
Mesdames et Messieurs,

Comme je l’ai déjà rappelé plus haut, le bon fonctionnement de nos institutions est la pierre angulaire de l’émergence de notre commune partie, le Bénin. Nous devons donc, œuvrer à les rendre toujours plus fortes et toujours plus crédibles et travailler en complicité et en bonne intelligence en vue de la sauvegarde de l’intérêt général. Cette complicité positive que je souhaite, n’a d’autre finalité que de préserver l’harmonie au sein de la nation et nos acquis démocratiques.

Pour ma part, je renouvelle la volonté de mon gouvernement d’entretenir des relations de collaboration fructueuse avec toutes les institutions dans le respect mutuel des prérogatives de chacune d’elles pour réaliser ces nobles objectifs auxquels nous souscrivons tous.

Madame et Messieurs les Présidents des Institutions,
Mesdames et Messieurs les membres des Institutions,
Mesdames et Messieurs,

Vos différentes interventions ont montré que nous sommes tous profondément attachés à notre chère patrie, le Bénin et aux valeurs cardinales de paix, de stabilité et d’unité. Je suis persuadé, qu’ensemble, nous viendrons à bout de tout ce qui paraît aujourd’hui un obstacle insurmontable, si nous en avons la ferme volonté. Je voudrais vous convier à cet engagement tout au long de l’année 2014.

C’est sur cet appel patriotique que je vous réitère, Madame et Messieurs les Présidents, mes vœux les meilleurs de paix, de robuste santé, de succès, de bonheur et de prospérité.

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