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Le Matinal N° 4263 du 7/1/2014

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Syndicalisme au Bénin : guerre entre les Centrales syndicales
Publié le mercredi 8 janvier 2014   |  Le Matinal




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Dans la nouvelle crise sociale, l’Union nationale des Syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) est plus que jamais en conflit avec les autres Confédérations et Centrales syndicales. Le débat qui prend de plus en plus de l’ampleur se situe au niveau des instances de ces regroupements syndicaux.


D’un côté les Confédérations syndicales (Cgtb, Cosi-Bénin, Csa-Bénin, Cstb) et de l’autre l’Unstb. Les deux camps s’accusent mutuellement d’être à la solde de groupes politiques concurrents et de servir leurs intérêts sur le terrain de la lutte syndicale. Le débat ne date pas d’aujourd’hui, mais il enfle depuis les évènements du 27 décembre 2013 à la Bourse du travail, où des syndicalistes ont été gazés alors qu’ils s’apprêtaient à prendre part à une marche pacifique autorisée par les autorités de la ville de Cotonou.


La manifestation ainsi réprimée dans le sang dont le bilan faisait une vingtaine de blessés, a provoqué l’ire de l’opinion publique et de la classe politique, en l’occurrence les partis de l’opposition qui ont condamné les faits. Le gouvernement, le Préfet de l’Atlantique-Littoral Placide Azandé, le Commissaire central de la ville de Cotonou Pierre Coovi Agossadou sont désignés comme les responsables de cette réaction sauvage des forces de l’ordre. Contrairement à la série de condamnations provenant des milieux extra syndicaux, l’Unstb du modéré Emmanuel Zounnon a plutôt un regard critique et sévère sur quatre grandes confédérations à savoir la très syndiquée Cgtb, emmenée par l’infatigable Pascal Todjinou, la radicale Cstb, principale bête noire du Pouvoir Yayi conduite par le dauphin de Gaston Azoua, l’intenable Paul Essè Iko, la Csa-Bénin dirigée par l’inébranlable Dieudonné Lokossou et la Cosi-Bénin sous les ordres de Noël Chadaré.


Emmanuel Zounnon, loin de se laisser s’émouvoir par le traumatisme du 27 décembre 2013, accuse les quatre organisations d’être en mission pour des partis politiques dans le but de déstabiliser le gouvernement en place. L’Unstb condamne ses organisations sœurs d’avoir transformé la Bourse du travail en arrière cour de certains partis politiques. Elle a même été soutenue par la Cseb de Martin Boukary, membre du Bureau exécutif national de l’Union des Confédérations syndicales-Nouvelle éthique (Ucs-Ne). Dans une déclaration du 5 janvier 2014, la Cseb a condamné la violation des libertés syndicales, mais ne se démarque pas de la position de Emmanuel Zounnon. Pour peu qu’on a entendu, l’Unstb et son allié ont jeté un pavé dans la marre des quatre Confédérations syndicales

La réplique

Ils n’ont pas attendu longtemps avant de répliquer à ces différentes allégations. Dans une déclaration rendue publique ce mardi 7 janvier 2014, Pascal Todjinou, Paul Essè Iko, Dieudonné Lokossou, Noël Chadaré ont rendu à Emmanuel Zounnon la monnaie de sa pièce. A leur tour, ils accusent l’Unstb de soutenir de façon flagrante et éhontée un gouvernement sans vergogne. Un soutien qui selon eux, replonge l’Unstb dans un passé lugubre. Ils ont assimilé Emmanuel Zounnon à un griot du pouvoir qui est fertile en imagination. Ce n’est pas nouveau, ce soutien de l’Unstb à un régime, rappellent les signataires de la déclaration (ci-dessous).


« Les travailleurs n’ont pas la mémoire si courte pour oublier de si tôt que l’Unstb arrimée au Prpb de triste mémoire, était la Centrale unique qui a régenté la vie des travailleurs surexploités et brimés durant deux décennies sous le régime militaro-marxiste-léniniste du Prpb … », ont souligné les quatre Confédérations. De déclaration en contre déclaration, les différents camps font monter la tension au sein du monde syndical.

Car, on assiste déjà à une escalade de violence verbale qui suscite des interrogations sur le vrai visage du syndicalisme au Bénin. Il va falloir que cette réponse du berger et à la bergère, mette fin à la guéguerre entre les organisations syndicales, furent-elles d’un côté ou de l’autre. Ce que l’on craint, c’est de voir ce conflit ternir l’image du syndicalisme béninois. L’autre inquiétude, c’est que ce débat ne débouche sur la notion : syndicalistes patriotiques et syndicalistes apatrides. Car, on sait qui tire souvent les ficelles dans ce jeu dangereux.

Fidèle Nanga

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