Igname à haute valeur marchande : Une étude identifie 44 variétés

Publié le jeudi 18 aout 2022 | La Nation

© Autre presse par DR
L`igname au Bénin

Par Fulbert Adjimehossou,

Des travaux menés par des scientifiques béninois ont permis d’identifier plus d’une quarantaine de variétés d’ignames à chair blanche dotées de haute valeur marchande.

L’igname a bien plus de potentialités qu’on l’imagine. Les résultats de l’étude menée sur ce tubercule célébré dans certaines cultures du Bénin, le démontrent si bien. « Notre étude a permis d’identifier 44 variétés populaires d’ignames à chair blanche, à haute valeur marchande. Elle a aussi révélé des performances agronomiques et culinaires élevées qui pourraient être très utiles pour des programmes de sélection orientés vers le marché »,
confie Dr Alban Etchiha, chercheur au Laboratoire de Biotechnologie, Ressources génétiques et Amélioration des Espèces Animale et Végétale (Biorave). En effet, l’igname à chair blanche, scientifiquement appelée Dioscorea rotundata est l’une des plus produites et des plus appréciées dans les pays de la sous-région. Ces tubercules semblent être une bonne source d’hydrate de carbone et de minéraux essentiels tels que le magnésium, le zinc, le fer et le phosphore.
Cependant, sa production est limitée par des contraintes biotiques et abiotiques, dont le changement climatique, qui provoquent la baisse des rendements. D’autres limites ont été aussi constatées. « Il y a un manque d’informations sur les caractéristiques agronomiques et les qualités alimentaires des variétés populaires d’ignames à chair blanche, à forte valeur marchande. Ce qui ne permet pas l’établissement de normes minimales de qualité pour le programme national de sélection d’ignames du Bénin »,
précise Dr Alban Etchiha. Pour combler cette lacune, les scientifiques ont alors procédé à des enquêtes dans 20 villages et 16 marchés du Bénin. Dans le cadre de cette étude, les variétés locales concernées ont été identifiées. Les performances agronomiques ainsi que la qualité sensorielle de l’igname bouillie et pilée de ces variétés ont été évaluées.

Les travaux ont été menés par des chercheurs de l’Université nationale des Sciences, Technologies, Ingénieries et Mathématiques (Unstim) et de l’Institut International d’Agriculture Tropicale. Au nombre des variétés identifiées par ces chercheurs, les cultivars Danwari, Kodjewe, Mondji et Gnidou devraient être intégrés dans les programmes nationaux de sélection en raison de leur forte intensité de floraison et de leur capacité de nouaison. « Les variétés Amoula, Laboko et Djilaadja devraient être considérées comme des variétés standards pour leur rendement élevé, leurs bons attributs sensoriels et leur résistance aux maladies et aux nématodes », renseigne le spécialiste.
Les travaux ont aussi permis d’établir des normes de base pour les programmes de sélection et d’amélioration des ignames en République du Bénin. « Pour répondre à la forte demande d’igname, il est nécessaire de développer et de mettre à la disposition des agriculteurs, des variétés améliorées », ajoute-t-il. L’igname est une espèce de plante grimpante qui produit des tubercules souterrains comestibles qui contribuent à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté dans de nombreux pays en développement. Environ 94 % de la production mondiale d’ignames provient de l’Afrique de l’Ouest. Le Bénin se positionne au quatrième rang mondial en termes de productivité. La campagne 2020 – 2021 a donné 3,15 millions de tonnes, les deux précédentes avaient été plus productives, soit 3,36 millions de tonnes pour 2019-2020 et 3, 35 millions de tonnes pour 2018-2019.

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