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Le Matinal N° 4264 du 8/1/2014

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Vie politique béninoise : les casse-pieds de Yayi sont ses anciens alliés
Publié le jeudi 9 janvier 2014   |  Le Matinal


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© aCotonou.com par DR
Premier Forum sur le Développement Rural en Afrique
Jeudi 02 Mai 2013, Cotonou. Le Président Béninois Boni Yayi lance le Forum sur le Développement Rural en Afrique


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Dans le cours de l’histoire du Bénin, on retrouve des hommes qui ont accepté à un moment donné de faire volte-face et de braquer le fusil sur leur maître. La plupart des luttes politiques menées au cours de l’année 2013 ont été ainsi avec d’anciens frères d’armes du Chef de l’Etat qui se sont retournés contre ce dernier. La liste s’allonge et fait penser à une fin de règne de Yayi où le désert s’invitera dans la cour.


L’année 2013 a été prolifique en dossiers sensibles. Inutile de remuer le couteau dans la plaie. Mais si l’on fait l’effort délicat de questionner l’histoire, on découvre avec stupéfaction que les principaux acteurs qui ont vraiment été à la base des différents tumultes sont issus des tripes du régime actuel. Les vrais casse-pieds du Chef de l’Etat sont ses anciens compagnons de lutte.

Ceux-là mêmes qui ont eu accès aux grands couvents de la République et ont bu à la source des prestiges et des secrets du sacré. Le premier à faire volte-face alors qu’on ne s’y était pas du tout attendu est l’ancien frère d’arme du président de la République, ancien ministre de l’industrie, Candide Azannaï. Il a été le premier à cracher dans la soupe Yayi en faisant barrage au processus de révision de la Constitution aux côtés des opposants connus. Et comme si cela ne suffisait pas, il a suscité et obtenu la création d’un Groupe parlementaire frontal au régime qui a fait voler en éclats les espoirs des révisionnistes.

Et fort curieusement, ce groupe porte en son sein d’anciens amis Fcbe du Chef de l’Etat et quelques opposants. L’argument de ceux-ci était qu’il fallait sauver la République parce qu’il y a une volonté très affirmée de changer les formes du contrat de décembre 1990. Ils s’arc-boutent sur les principes et se trouvent être relayés par la gauche qui porte le mouvement. Le maître est affaibli et est porté au regard du constat actuel, de lâcher l’entreprise de la révision. C’est l’un des revers de l’année écoulée.

Loin des sièges de l’hémicycle, le Chef a aussi perdu un élément de poids au sein des acteurs ‘’du maillet’’ dans les affaires successives de l’année 2013. Ce magistrat du 6ème cabinet d’instruction du Tpi de Cotonou actuellement hors du territoire en était un en tout cas. Mais le juge Angelo Houssou a décidé de faire volte-face un certain 17 mai 2013 par la prise des deux mémorables et courageuses ordonnances de non-lieu dans les nébuleuses affaires dites de tentatives d’empoissonnement et de coup d’Etat. Dans une interview à lui accordée, il a affirmé qu’il fallait qu’il écoute sa conscience.

C’est le tollé général dans le rang des plus confiants. Mais il ne faiblira pas. Un autre élément de confiance vient donc de quitter le sérail et déjoue les stratégies. Il en a eu pour son compte surtout avec la suite du feuilleton.
Lionel Agbo, un autre très proche a aussi tiré sur le régime et a été obligé de prendre le large après un procès politique l’ayant condamné à une peine d’emprisonnement. Si l’on suit avec intérêt tout ce feuilleton, on comprend que le Bénin n’est pas simple. Il y a toujours à un moment donné un homme ou un groupe d’hommes qui décident de servir de cobaye lorsqu’il est établi que la ligne rouge est en train d’être franchie. En l’espèce, ceux dont le changement d’idéologie et de camp a été important pour la suite, ce sont les acteurs très proches et suffisamment proches du régime cités en haut. Ils ont accepté d’exposer leur biceps pour que triomphe cet idéal. Il a semblé que les intentions de départ étaient criminelles pour la démocratie. Ceux qui en dernier rempart devraient aider à faciliter le coup ont tout compliqué. Ils ont fait barrage pour tuer les envies apparemment sataniques et permettre la survie de la démocratie. Mais il n’y a pas que ceux-là. Il y a un autre qui s’est illustré courant les derniers jours de l’année 2013 et dont le discours amène à réfléchir.

Le revers politique du premier des députés

On parierait, il y a des années antérieures qu’il n’oserait jamais défier même du regard son maître. Mais le disciple accompli d’hier a muri. Il va même lui donner des leçons de sagesse. Le Président de l’Assemblée nationale semble déplaire ouvertement au Chef. Il ne le cache plus désormais. Il a accepté de gérer le bras de fer pour que sorte grandie une fois encore l’institution qu’il préside au sujet du vote de rejet du budget de l’Etat, exercice 2014.

Mathurin Nago accepte quoiqu’il arrive d’exposer son dos aux crachats et virulentes critiques des « béni oui oui » pour que triomphent la légalité et le principe cher de la séparation des pouvoirs. Mathurin Nago l’autre qui sert désormais de cobaye risque un peu comme les autres, les mêmes critiques, menaces et coups politiques. C’est le prix à payer car, il y a bien plus intéressant désormais que la courbette derrière un Chef finissant et sclérosé.

2015 à la porte

Il ne fait l’objet d’aucun doute. Les jours à venir seront riches en confidence pour les jeux politiques. Les cartes seront forcément rebattues et aucun acteur ne voudra vraiment jouer à l’enfant de chœur derrière le Chef. Les vrais ‘’Yayistes’’ à l’Assemblée nationale dont l’avenir politique dépend de 2015 risquent de déchanter dans le court terme. Ceci n’est pas nouveau. Le Président Kérékou en a fait les frais au soir de son régime.

Les mécontents spontanés ou suscités du régime vont d’ici là commencer par naître et comme il n’y a rien sans rien, ils emporteront dans leurs vagues d’autres qui doivent déjà commencer par séduire leur base pour conquérir leurs suffrages dans un an précisément. Le jeu en vaut la chandelle. L’urgent pour le Chef est qu’il oublie désormais tous les calculs et accepte de rassembler tous les acteurs autour des vraies questions de développement. Ce faisant, il pourra rattraper ce qui peut l’être et bénéficier d’un capital de confiance de la part du peuple qui n’attend que le pain pour l’applaudir.

Hospice Alladayè

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