Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Art et Culture
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Art et Culture

La fourberie de l’escarpin
Publié le vendredi 10 janvier 2014   |  LeMonde.fr


Les
© Autre presse par DR
Les escarpins à petits talons


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Après les plates-formes de strip-teaseuse et les stilettos de femme fatale, la mode a cru bon de recycler les minitalons (2,5 cm au garrot) sur escarpins à bouts pointus, tout droit sortis d'un album de mode des années cinquante. Au nom du droit au confort, du sens de la mesure ou d'une pulsion "terre à terre" quelconque, voilà les femmes sommées de glisser leurs pieds fatigués dans ces souliers panacée. Il est trop tôt pour se réjouir. Les chaussures, comme les immeubles, sont des architectures pour lesquelles les proportions sont essentielles.

Inutile donc de penser chausser ces minichoses avec un pied dépassant le 37 gracile, au risque de frôler un effet péniche en bordée des plus disgracieux. Toujours dans le même registre "équilibre des volumes", ces accessoires sont prohibés en cas de chevilles gonflottées et de mollets gironds sous peine d'afficher une silhouette hydropique des plus malencontreuses. Eh oui, le minitalon n'atteindra jamais l'effet d'optique dit "jambe de gazelle" produit par un modèle aiguille culminant à 8,5 cm. Autre casse-tête imprévu : avec quoi porter ces objets ? Le pantalon est périlleux.
MIGNON MAIS MESQUIN

L'ourlet trop long noie plus ou moins la chaussure. Un ourlet moyen et large achève de tasser la silhouette. Ne reste que le slim à ourlet court, sur jambe longue et fine exclusivement. Pour tenter la jupe, mieux vaut un ourlet mi-mollet (ça tombe bien, c'est la mode), seul capable de masquer un déficit plus ou moins sévère en allure naturelle. Autant dire que le mal de tête est assuré : on est loin de la facilité et de la grâce supposée au départ. On traîne les pieds d'avance devant cette fourberie vestimentaire, ce complot ourdi par les décideurs de la mode. Il va surtout falloir choisir son camp.

Et, de manière générale, il faut bien comprendre qu'en termes de philosophie esthétique et de séduction, le mini-talon est à la chaussure féminine ce que le poney est au cheval pur sang : un succédané mignon mais un peu mesquin. Alors que le poney, aussi bien coiffé soit-il, trottine benoîtement, le minitalon grattouille timidement le bitume. Certes, le but de ces souliers n'est pas d'attirer l'attention masculine. Mais entre l'échasse vertigineuse qui menace sa propriétaire d'une sévère tendinite de la patte d'oie (le nom médical de la grosse douleur aux tendons du genou) et ce minitalon pataud et trotte-menu de 2,5 cm, il y a forcément une moyenne.

 Commentaires