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La Nouvelle Tribune N° 2512 du 13/3/2013

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Désignation du 266ème Pape : François, un Pape pour le renouveau de l’Eglise
Publié le jeudi 14 mars 2013   |  La Nouvelle Tribune


Religion
© AFP par DR
Religion /Christianisme : L`argentin Jorge Mario Bergoglio devient le 266e Pape de l`église catholique romaine sous le nom de Francois 1er


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Depuis hier soir, l’Eglise catholique a un Pape. C’est le latino-américain Jorge Mario Bergoglio, jusqu’alors archevêque de Buenos Aires en Argentine. Il est créé cardinal par le Pape Jean-Paul II, lors du consistoire du 21 février 2001, avec le titre de cardinal-prêtre de San Roberto Bellarmino.

Il est de l’ordre de saint Ignace de Loyola, jésuite donc, et a choisi pour nom François 1er. Il est élu après le cinquième vote, soit 48 heures après le démarrage du conclave. Premier pape issu du continent américain, premier pape jésuite et premier pape non-européen depuis le VIIIème siècle, il fut, avec l’Italien Carlo Maria Martini, les principaux concurrents de Benoît XVI lors du conclave de 2005. Dans ses premiers propos, il a salué les uns et les autres et a remercié les cardinaux pour la confiance placée en lui. Conscient que c’est le Christ qui l’a choisi à travers ses confrères, il s’est confié à Jésus et Marie, en récitant le Pater et l’Ave Maria aves les fidèles présents à la Place Saint pierre. Il a enfin donné la bénédiction Ubi et Orbi, et souhaité une bonne nuit aux fidèles avant de se retirer.
Le Pape François, en bref

L’Eglise Catholique a désormais un nouveau Pape. Son nom, Jorge Mario Bergoglio, un argentin d’origine italienne. En effet, âgé de 76 ans, l’histoire de sa vie débute le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine.

Après sa formation de base, il embrassa une formation de technicien en chimie avant d’entrer au séminaire de Villa Devoto, puis au noviciat de la Compagnie de Jésus, le 11 mars 1958. Il accomplit ses humanités au Chili et revient en 1963 à Buenos Aires pour ses études de philosophie. Après une expérience d’enseignement (‘régence’) de la littérature dans un collège (1964 à 1966), il fait ses études de théologie à San Miguel (1967 à 1970), et est ordonné prêtre le 13 décembre 1969.

Une année (1971-1972) à Alcalá de Henares en Espagne, et Il est nommé maître des novices en 1972, fait profession solennelle le 22 avril 1973. Il est nommé provincial d’Argentine pour six ans. Membre depuis la fin des années 1960 de l’organisation péroniste Organización Única del Trasvasamiento Generacional (OUTG), il octroie fin 1974 le contrôle de l’Université del Salvador à d’ex-membres de cette organisation, dissoute à la mort de Juan Perón. Il est ensuite nommé recteur du grand collège et curé de paroisse (1980-1986). En 1986, il se rend en Allemagne pour terminer sa thèse.

Le 20 mai 1992, Jean-Paul II le nomme évêque auxiliaire de Buenos Aires puis coadjuteur du même diocèse le 3 juin 1997. À la mort du cardinal Antonio Quarracino, il devient archevêque du diocèse de la capitale. Et ceci, en servant aussi comme évêque ordinaire des fidèles de rite oriental.

Plus d’une dizaine d’année plus tard, précisément le 21 février 2001, Jean-Paul II le crée cardinal avec le titre de cardinal-prêtre de San Roberto Bellarmino. Son rôle à la curie romaine devient alors évident. Ainsi, il sera, au sein de la curie romaine, membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, de la Congrégation pour le clergé, de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, du Conseil pontifical pour la famille et de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Jusqu’hier, où il est rentré dans l’histoire comme le 266ème pape, le premier jésuite et le premier non européen… Après avoir été, lors du conclave d’avril 2005, le principal challenger du cardinal Ratzinger.
Camille A. Segnigbindé
Pour le renouveau

On l’attendait de l’Europe, du Canada, du Brésil, de l’Afrique, ou peut-être même des Philippines. Mais c’est en Argentine que les 115 cardinaux qui participaient au conclave à la Sixtine ont trouvé le 266è successeur de Saint Pierre. Hier, un peu après 20 heures, le Cardinal Jean Louis Tauran a proclamé « Habemus papam…François 1er ». Derrière ce nom de pape apparaît Jorge Bergoglio, celui qui a été jusque là l’archevêque de Buenos Aires, la très grouillante capitale de l’Argentine. Géant, allure beau gosse, des lunettes légèrement sombres, le nouveau pape paraît timide à première vue et salue froidement des millions de fidèles venus de tous les pays du monde et rassemblés à la Place Saint Pierre à Rome. Chose normale, il vient de loin et se sent un peu dépaysé. De si loin que lui-même n’a pu s’empêcher de le noter lors de ses premières interventions. « Il me semble que mes frères cardinaux m’ont choisi du bout du monde ».

Ce pape pouvait bien s’appeler « Surprise ». Son élection a, en effet, contredit tous les pronostics. On annonçait un pape jeune, bon communicant, ouvert. Son nom n’était pas dans les starting-blocks mais au finish, c’est lui qui est désigné. Grand, pas si jeune que ça (76ans) et plutôt peu disert. Son élection est le signe d’une grande ouverture, d’un renouveau pour l’Eglise.

C’est pour la première fois depuis 2013 ans que le Pape est non européen. A travers ce choix, les cardinaux ont montré qu’ils sont réceptifs aux doléances qui viennent des fidèles répandus à travers le monde, mais aussi soucieux d’adapter l’Eglise aux réalités actuelles. En effet, l’Amérique latine est aujourd’hui la région du monde où il y a le plus grand nombre de fidèles catholiques. Ce choix a donc rendu justice et permettra à coup sûr à l’Eglise de retrouver son équilibre et une certaine stabilité géostratégique.

Enfin, le choix du Cardinal Bergoglio marque aussi le renouveau. C’est une des rares fois que le pape ne provient pas de la curie romaine. Les cardinaux réunis en conclave ont certainement voulu choisir un cardinal « neuf », qui n’est mêlé, ni de loin, ni de près, aux intrigues et manœuvres subreptices à la curie romaine et qui ont amené à l’éclatement du Vatileaks et des autres scandales sous le pontificat de Benoît XVI.

En rupture avec son prédécesseur, François 1er est un pape modéré, à cheval entre les conservateurs et les modernistes qui se déchirent au sein de l’Eglise. Jésuite, il insufflera ses qualités de piété et d’humilité à l’Eglise toute entière et à ses 1,2 milliards de fidèles, afin que la lutte contre la pauvreté soit une priorité de l’existence humaine, comme elle a guidé tout le temps ses actions caritatives en tant qu’archevêque de Buenos Aires.

Marcel Zoumènou

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