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Réunis à Cotonou pour leur quinzième université: Les notaires d’Afrique engagés à accompagner les économies

Publié le vendredi 30 septembre 2022  |  La Nation
Cotonou
© Autre presse par dr
Cotonou accueille du 28 au 30 septembre prochain, la quinzième université du notariat africain.
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Par Josué F. MEHOUENOU,

Cotonou accueille du 28 au 30 septembre prochain, la quinzième université du notariat africain. Traditionnelle rencontre des notaires du continent pour actualiser et harmoniser leurs connaissances, ce rendez-vous manqué depuis plusieurs années reprend son droit de cité avec la présence à Cotonou de 18 pays.
La quinzième université du notariat africain devrait se tenir à Bamako au Mali du 9 au 13 mars 2020, mais elle a été reportée du fait de la pandémie de la Covid-19. Résiliente, la famille notariale africaine l’a reconduite dans ce même pays, mais s’est heurtée à une situation politico-sécuritaire qui ne s’y prêtait pas. C’est finalement Cotonou qui s’est offerte pour recevoir cette université dont les travaux ont démarré, mercredi 28 septembre, au palais des Congrès en présence de près de 300 délégués venus de 18 des 19 pays membres. Les assises ont lieu autour du thème « La médiation. La dématérialisation. L’incapacité future ».
« Le Bénin est heureux de recevoir ses hôtes dans une ville de Cotonou relookée… La tenue de cette université vient à point nommé », saluera dès l’entame, Me Isbath Adjaho Maliki, présidente de l’université. A l’effectivité de la rencontre, elle associe « l’espoir que les nouveaux acquis apporteront davantage de dynamisme au notariat africain » qu’elle a souhaité désormais plus fort et plus visible. Après deux ans d’absence, « les notaires d’Afrique ont décidé courageusement de renouer avec leur tradition, celle de se retrouver régulièrement pour actualiser et harmoniser leurs connaissances du droit en général et du notariat en particulier », apprécie Isbath Adjaho Maliki.
Elle en voudra pour preuve les différents thèmes prévus pour être débattus. Ceux-ci sont importants et point n’est besoin de rappeler qu’ils « constituent un atout majeur pour tous les notaires d’Afrique en raison du rôle que chacun entend désormais jouer pour le développement de nos pays », enchaine-t-elle. Selon ses explications, « la maitrise de la pratique de la médiation par les notaires permettra de susciter et de sécuriser les investissements créateurs de richesse et d’emplois et gage du développement économique de nos pays». Autre élément important mis en exergue par la présidente de cette quinzième université, c’est que « l’appropriation des nouvelles techniques de rédaction des contrats d’investissement rendra les notaires plus aptes à accompagner les investisseurs dans leur rôle d’acteurs de l’économie». En somme, retient Isbath Adjaho Maliki, les analyses juridiques qui découleront des échanges de Cotonou contribueront au renforcement des notaires d’Afrique.
Me Edith Gwladys Campbell, présidente de la Chambre des notaires du Bénin, est honorée de recevoir à Cotonou toute la famille notariale africaine. Pour elle, cette quinzième université est un moment de partage d’expériences sur la pratique professionnelle. « Nous allons retourner à l’école avec des moments de retrouvailles et de récréation après le Covid », fait-elle savoir. L’université a pour objectifs scientifiques d’élever le niveau de formation des notaires africains au plus haut standard. Il s’agit d’une session pédagogique de remise à niveau des connaissances avec l’encadrement d’experts sur des thèmes précis, indique-t-elle. Sur les thématiques, elle soulignera qu’elles portent, entre autres, sur les techniques de rédaction des contrats d’investissement, la pratique de la médiation par les notaires, le notaire et la dématérialisation, et le mandat pour incapacité future. « Nous sommes convaincue que l’expérience de Cotonou insufflera une nouvelle dynamique à notre corporation», conclura Me Edith Gwladys Campbell.
Me Antoine Naiamien Nguessan, président honoraire des notaires de Côte d’Ivoire et président de la Commission des Affaires africaines de l’Union internationale du notariat à la rencontre, est aussi heureux de revoir la grande famille des notaires du continent réunie à nouveau. 18 pays sur les 19 membres sont en effet présents, une première depuis l’arrêt brutal des activités dû à la pandémie. Il va ensuite remercier le gouvernement béninois pour l’opportunité, rappelant, au passage, l’importance de cette université qu’il a illustrée comme la première institution internationale de formation des notaires et de leurs collaborateurs. Bientôt, viendra compléter cet éventail de formations, l’académie à l’initiative de l’Union.


« La pertinence et la légitimité de l’université tirent leur fondement de ce que la profession du notaire est indispensable à tout Etat moderne, civilisé, organisé et démocratique. C’est une exigence de protéger l’institut notarial », rassure Antoine Naiamien Nguessan. Il ira plus loin dans son développement sur l’importance du notaire pour indiquer qu’il s’agit « des acteurs placés avant, avec et après le judiciaire». Lesquels donnent un sens aux mots « juste, justesse et justice» parce qu’ils accompagnent «au quotidien avec la loi et sous le sceau de l’Etat toutes les couches de la société, tous les citoyens et justiciables en quête ou détenteurs de droit tant dans un cadre volontaire que par l’appel d’une ordonnance de jugement ».
Par la formation continue qui se tient chaque année dans un pays membre, « nous conjuguons à la fois notre besoin de compétence locale par la mise à niveau et notre préoccupation d’intégration régionale par la maîtrise du droit comparé ». selon lui, cet exercice double « est ce qui peut efficacement et durablement rassurer nos Etats dans leur gouvernance dynamique vers le statut de pays développés », soutient-il par ailleurs.
Séverin Quenum, garde des Sceaux, a également effectué le déplacement pour la cérémonie inaugurale de cette université dont les travaux prennent fin demain 30 septembre. Il est venu pour « célébrer le notariat africain ». Car, pour lui, cette profession est l’une des pierres angulaires du développement des pays. La raison, souligne Séverin Quenum, c’est que « par-delà ce qu’il sécurise les transactions économiques et financières, la propriété, le notariat contribue activement à la collecte des ressources et se trouve être un partenaire de choix pour les pouvoirs publics ». Il souhaite que cette quinzième université soit comme des moments de villégiature studieuse dans l’intérêt des citoyens des pays et du développement. Toutes choses qu’il assimile à un des plus gros défis pour les Etats africains.
Les délégations de l’Algérie, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Guinée, du Mali, du Niger, du Maroc, du Sénégal, du Tchad, du Togo, de la Mauritanie, de Madagascar sont présentes à Cotonou. Seule la Tunisie manque à l’appel et la République démocratique du Congo y est en tant qu’observateur. Parallèlement à ces assises, les locaux de la Chambre des notaires du Bénin abrite, depuis le 27 septembre, l’exposition NotariArt qui prend fin le 7 octobre prochain?


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