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Le Matinal N° 4267 du 15/1/2014

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David Coffi Aza, prêtre du fâ : « Le Vodoun est la religion la plus pacifique »
Publié le vendredi 17 janvier 2014   |  Le Matinal


Fête
© aCotonou.com par TOP
Fête des religions endogènes édition 2014
Vendredi 10 Janvier 2014, Abomey-Calavi : Les adeptes des différents cultes vodoun célèbrent la fête des religions endogènes à travers chants, danses et offrandes.


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Que peut-on comprendre par le vodoun ? C’est à cette première interrogation que David Coffi Aza a répondu avant d’entrer dans le vif du sujet. Pour lui, les aînés définissent le « Vodoun » comme la source de manifestation de l’énergie divine à travers les diverses ramifications qui concourent à la manifestation du Grand Dieu.


Ces divinités sont nombreuses. Il s’agit de celle de la terre : « Sakpata » ; de l’eau : « Tohossou » ; du feu : « hèbiosso » ; de l’intelligencia de la forêt : « hoho » (jumeaux) ; de l’air : « Dan » ; de l’énergie matricielle : « minonnan » ; de la Virilité : « boko lègba » ; du père de l’humanité : « Sègbolissa » etc… Dans la société, le Vodoun a pour rôle de mettre en harmonie l’homme avec « Mawu », le Grand Dieu et aucune religion ne peut nier qu’elle ne sollicite pas le concours de ces divinités pour atteindre Dieu, selon le prêtre du fâ. « Elles prennent par les divinités ; seulement qu’elles ne le disent pas. On ne peut aller vers Dieu que par les divinités, car elles sont seules à être pures. Nous, en tant qu’être humains, ne sommes pas purs pour communiquer directement avec Dieu. Ce sont ces divinités qui servent forcément d’intermédiaires ». A ce niveau, il rejette le fait qu’on qualifie la religion endogène comme étant polythéiste. « La tradition est bel et bien monothéiste », va-t-il clamer pour expliquer qu’en réalité, tout le monde adore Dieu, Mawu. Seulement, clarifie-t-il, le fait de solliciter le concours des divinités citées plus haut amène des gens à croire que ce sont elles qu’on adore et non Dieu. Tels des prêtres au niveau du christianisme, les divinités sont aussi canonisés dans les religions endogènes. « Le Vodoun est synonyme de paix, contrairement à ce qu’on croit », d’après David Coffi Aza. Il a estimé que c’est un amalgame qui se fait autour du Vodoun et des prêtres Vodoun. Les incantations prononcées pour, parfois faire du mal ou jeter un mauvais sort à quelqu’un n’est pas l’œuvre du Vodoun. « Le Vodoun ne fait jamais du mal », dira-t-il. Ce qui est souvent remarqué, selon lui, est une pratique inhérente à la magie pour faire respecter l’ordre et le Vodoun. « Ces pouvoirs n’ont à avoir avec Dieu », a-t-il ajouté pour dire que Dieu a toujours respecté la volonté de chaque individu. David Coffi Aza, dans ses explications, va démontrer que le « bo » (gris-gris) n’a aucun lien avec « Vodoun ». Des gens maîtrisent le « bo » sans rien connaître du Vodoun, à en croire le prêtre du fâ qui a martelé encore qu’aucun « Vodoun » n’est doté de la volition. Mais les actes que pose le Vodoun sont indépendants.

« Zangbéto » et « Oro »

Que dire alors des « zangbéto et oro » qui sèment de la terreur presqu’à chaque apparition ? A cette question, notre interlocuteur répond que ce ne sont pas des « vodouns » mais plutôt des sociétés initiatiques secrètes qui sont inaccessibles aux néophytes. Ils sont créés tout récemment au 18è siècle, d’après le « bokonon ». Pour conclure, il a insisté sur le fait que le « Vodoun » n’a aucun pouvoir maléfique, mais il est plutôt pacifique. « L’arbre qui se désolidarise de sa racine ne peut vivre dans la forêt », lancera-t-il à qui de droit pour inviter les uns et les autres à retourner aux sources et cesser de profaner et de mal voir le « Vodoun ».
F F

Dah Avimandjessé, chef de culte Vodoun « Kpéto Déka » à Ouidah
« Nous décrivons le Vodoun comme une arme »

« Le Vodoun n’est pas une mauvaise chose. C’est un domaine réservé aux initiés. Les bienfaits du Vodoun sont incontestables. Nous décrivons le vodoun comme une arme. Elle est totalement inoffensive. C’est donc celui qui s’en sert qui devient responsable de l’acte qu’il pose. Soit pour le bien ou pour le mal. C’est hyper horrible d’utiliser le Vodoun pour assouvir une vengeance mais c’est très agréable pour sauver une vie ou guérir un malade. C’est un héritage que nos ancêtres nous ont légué. Il fait partie de notre existence. C’est le maillon de nos religions endogènes. Tout Béninois a au moins dans sa lignée une divinité. Le Vodoun est ancré dans notre tradition. C’est notre essence de vie. On ne peut aller dans un foyer sans trouver une divinité. A Ouidah par exemple, ce sont les adeptes de Vodoun qui ont aidé les missionnaires de l’époque à construire la basilique de la localité. Le vodoun joue plusieurs rôles dans notre vie et dans notre communauté. Au temps de nos aïeux, le Vodoun est très sollicité. C’est lui qui guérit les malades, protège les familles contre les malédictions et assure la paix dans le foyer. Lorsque vous allez par exemple dans certaines localités, c’est la divinité Lègba qui joue le rôle de gardien. C’est lui qui veille sur les populations de la localité. En termes clair, aucun mauvais esprit ne peut attaquer les citoyens de la localité sans affronter cette divinité. Par rapport à la divinité ‘’Hebiosso’’, il défend les innocents contre les malfaiteurs. Lorsque quelqu’un essaie d’intenter injustement à la vie de son semblable, il s’interpose et frappe. « Le Vodoun est le berceau de l’humanité. C’est un domaine très vaste. Il se trouve même dans la bible. Il y a des personnes qui peuvent nuire. Seulement, je m’en vais vous dire que si tu fais le bien tu trouveras le bien, quand tu fais le mal, tu trouveras le mal. Si le Vodoun était si mauvais, il n’aurait pas encore des gens encore là pour l’adorer. Nous qui sommes garant de la tradition. Nous y sommes accrochés, et nous recevrons toutes les grâces. »

Propos recueillis par
Claude Ahovè

Daagbo Hounon Tomandjrè Hounkpon 2, chef suprême de Vodoun
« Il s’agit d’une religion aux contours bien dessinés »

« Le Vodoun est un ensemble de croyances et de rites d’origine africaine. C’est une religion, d’une richesse rare qui propose une harmonie singulière entre l’être et le monde dans lequel il vit. C’est grâce au Vodoun, que des notions essentielles sont transmises aux jeunes que ce soit au niveau de la vie en société, du respect de la nature, de la médecine par les plantes ou de la culture d’une manière générale. Le Vodoun trouve ses origines au Dahomey et au Nigeria. Le Vodoun haïtien est une entité du Vodoun Dahoméen et nigérian car les haïtiens sont des dahoméens d’origine. Nous en voulons pour preuve la démarche des prêtres vodoun du monde entier qui retournent aux sources (Bénin) pour s’assurer de l’originalité de leurs pratiques. Le Vodoun est une religion permettant à tout être de s’épanouir en harmonie avec le monde où il vit. Le culte Vodoun permet à tout être humain de réussir sa vie et non de réussir dans la vie. Le Vodoun est aujourd’hui pratiqué par plus de 40 millions de personnes dans le monde, ce qui démontre que le vaudou joue un rôle positif pour toute personne qui en a recours. Le Vodoun est né d’une résistance opiniâtre, qui coïncide avec l’arrivée des premiers esclaves débarqués sur l’île à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle. Une ordonnance de 1704 interdisant aux esclaves de « faire des assemblées de nuit sous prétexte de danses générales », atteste notamment qu’avant la constitution aboutie du Vodoun, les esclaves se réunissaient déjà la nuit pour célébrer leur culte directement importé d’Afrique. C’est de ces réunions secrètes et vite interdites que va naître le vodou, cette religion africaine a été d’un grand secours aux déracinés du fait de l’esclavage dans leur nouvelle vie inconnue. Ce culte Vodoun n’a cessé de leur apporter réconfort, foi depuis leur arrivée dans leur pays déportation. Le véritable berceau du Vodoun est l’Afrique, particulièrement le Dahomey et le Nigeria. Il s’agit d’une religion aux contours bien dessinés ».
Propos recueillis par

C A

Boukary Moutawakil, Imam de la mosquée Médine de Calavi
« On a même des points de ressemblances dans le coran »

« Le Vodoun n’est pas une mauvaise chose. Ce sont les chefs de cultes qui ternissent son image. On a même des points de ressemblances dans le coran. Tout le monde s’improvise chef de culte pour escroquer ses adeptes. Aujourd’hui on a trop de chefs de cultes dénommés Dah. Ils restent au village et disent qu’ils vont bénir les adeptes, alors qu’ils ne connaissent pas les rites essentiels. Ce sont eux qui font que les gens disent que Vodoun est mauvais ».

C.A

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