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Bako-Arifari au sujet de la présidence béninoise de l’Ua :« Le Pdt Yayi a apporté un leadership de qualité à l’Union »
Publié le mardi 29 janvier 2013   |  Le Matinal


Nassirou
© Autre presse par DR
Nassirou Bako-Arifari, Ministre des Affaires étrangères du béninois


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Le ministre des Affaires étrangères Nassirou Bako-Arifari a fait le point du passage du Bénin à la tête de l’Union africaine (Ua) au cours d’un entretien qu’il accordé aux médias. A l’en croire, le président Yayi Boni a fait montre d’un leadership de qualité face aux différentes crises ayant frappé le continent noir ces derniers mois. Lire l’interview.


Monsieur le ministre Nassirou Bako-Arifari, que peut-on retenir de la présidence du Bénin à l’Union africaine ?

Le mandat du Bénin à la tête de l’Union africaine comme vous le savez a commencé par une période de crise au sein de l’institution continentale liée à la non-élection du président et des autres membres de la commission de l’Union africaine. C’est dans cette ambiance que le président du Bénin, docteur Boni Yayi a pris la tête de l’Union africaine. Ce qu’on peut retenir, c’est que le président de la République du Bénin a usé de son poids, de son leadership pour chercher une solution à cette crise d’ordre institutionnelle. Il a réussi, avec l’organisation de mini-sommets ici à Cotonou, à convaincre ses pairs d’aller vers une solution et je pense que le résultat est ce que nous avons pu obtenir avec l’élection de madame Nkosazana Dlamini-Zuma et des autres membres de la commission de l’Union africaine. Il faut aussi dire qu’habituellement le président en exercice de l’Union est, lorsqu’on considère les textes, réduit à ouvrir les chrysanthèmes, c’est-à-dire un président qui est là juste pour présider les plénières de la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement. Avec la présidence du Bénin à la tête de l’Union africaine, vous avez dû remarquer que le président avait dit dès le début qu’il ne sera pas un président godillot, qu’il tient absolument à apporter une contribution de qualité au leadership de l’Union africaine sur le plan continental et à l’échelle mondiale. Et je pense, vous avez dû le remarquer, que les prises de position claires que le président a eu à prendre au cours de l’année 2012 ont permis d’avancer dans la résolution d’un certain nombre de crises sur le continent. Je peux vous donner quelques exemples. Là où par exemple il y a risque de crise postélectorale comme au Ghana, en Sierra Léone, le président de l’Union africaine s’est porté au-devant de la scène. Il a pris également dans un pays comme la Centrafrique où on était, je dirai, au bord de l’embrasement général avec l’avancée des rebelles du groupe Seleka.

Le président en exercice de l’Union africaine après concertation avec ses pairs a pris l’initiative d’aller à Bangui, avec le président Bozizé et d’obtenir de lui un certain nombre d’engagements qui ont permis de ramener la paix dans ce pays. Le président en exercice de l’Union africaine a effectué une tournée. Je dirai lorsque nous prenons les différentes présidences antérieures de l’Union africaine, rares sont ceux qui ont pu parcourir autant de pays sur le continent africain que le président de la république du Bénin. Vous avez vu tout dernièrement qu’il a parcouru une dizaine de pays : l’Afrique australe, l’Afrique centrale, l’Afrique orientale, pour discuter des idéaux de l’organisation à sa création cinquante ans plus tôt et du chemin parcouru jusque-là en partant d’un certain nombre d’acquis par exemple de l’Organisation de l’unité africaine, la lutte pour la décolonisation complète du continent. Deuxièmement la lutte contre l’apartheid qui a permis aujourd’hui d’avoir une Afrique du Sud libre, multiraciale et donc un Etat démocratique. Ce sont des acquis. Il dit que l’Union africaine aujourd’hui devra bâtir sur ce socle et définir des objectifs clairs autour desquels l’ensemble du continent devra s’unir. Ce sont des questions qui lui tiennent profondément à cœur et donc la présidence béninoise de l’Union africaine a été une présidence qui a donné la mesure du leadership politique qu’un président en exercice de l’Union Africaine peut avoir et c’est dans ce sens que nous souhaitons que notre organisation évolue. Au cours de cette présidence de l’Union africaine le président Boni Yayi a apporté une politique forte en matière de leadership et je crois que c’est un acquis que nous devons retenir et renforcer les années à venir.

Au vu des conflits ayant marqué l’année 2012, peut-on dire que cette année a été celle de résolution de conflits et non de promotion du développement ?

L’année 2012 était partie pour être celle des grands débats économiques, d’intégration et le thème d’ailleurs du sommet c’était le commerce intra-africain et donc différentes résolutions avaient été déjà prises pour qu’au cours de l’année 2012 on avance sur un certain nombre de programmes intégrateurs, par exemple le programme de développement des infrastructures en Afrique, le programme détaillé de développement en Afrique et d’autres initiatives telles que le projet de création d’une zone de libre échange à l’échelle continentale. Tous ces projets étaient prévus pour connaître un certain progrès dans leurs réalisations au cours de l’année 2012. Malheureusement, les crises que nous avons connues au Mali, en Guinée Bissau en République centrafricaine, en Rdc, ont mobilisé les énergies des communautés économiques régionales dans la recherche de solutions. Mais c’est aussi un pré-requis pour la stabilité, la paix. Le président en exercice de l’Union africaine, au cours de son mandat, s’est battu pour que les valeurs cardinales de paix, de stabilité, d’unité soient véritablement partagées et il est allé jusqu’à dire ceci : en tenant compte de l’expérience qu’il a acquise au cours de son mandat, il faut qu’à l’échelle continentale nous ayons un système de surveillance multilatérale. Le Maep dont l’adhésion est pour le moment facultative, le plus grand souhait c’est d’en faire un instrument à l’échelle continentale obligatoire pour tout le monde, de manière à ce qu’il y ait un cadre de surveillance mutuel pour que les leaders africains respectent la constitution de leurs pays par exemple. Le premier respect d’un dirigeant pour son peuple c’est le respect de la constitution de son pays. Le président Boni Yayi a dit également que lorsqu’on voit le fonctionnement des communautés économiques régionales qui devaient être des instances d’accélération de l’intégration continentale, on a l’impression que ces communautés économiques régionales fonctionnent en vase clos et les mécanismes d’inter relations entre ces différentes communautés ne semblent pas être bien huilés. Donc il y a une tendance à l’exclusivisme ; vous voyez lorsque les crises surviennent dans certaines régions du continent vous avez des pays de bonne volonté d’une autre région qui sont prêts à apporter leur contribution et vous avez des tergiversations et parfois même des blocages. Le sens du principe de subsidiarité est défini dans l’acte constitutif de l’Union africaine et cela dit : vous commencez, mais cela n’exclut pas que les autres vous viennent en aide.

Est-ce que l’Union africaine est en train de réussir ces défis 11 ans après sa création ?

La volonté d’évoluer vers un Etat fédéral continental reste toujours forte. Il s’agit d’un processus. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut réaliser par un coup de baguette magique. Il y a des étapes. L’intégration économique régionale d’abord, ensuite on peut évoluer vers une sorte de consensus entre les différentes fédérations éventuellement et un pacte continental de non agression de sorte à ce que les Etats ne constituent pas des sources de menace les uns pour les autres. Malheureusement, on le remarque dans l’émergence de certaines crises, de certains mouvements de rébellion. Les objectifs sont toujours à portée de main. La volonté politique existe au niveau des leaders africains, des mécanismes ont été mis en place. Ce qui reste c’est de faire fonctionner la constitution, de faire appliquer ces mécanismes, de faire appliquer les textes et d’avancer dans ce processus d’intégration.

LM

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