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Art et Culture

Pour une gouvernance sans heurt, sans bain de sang: Mgr Ganyè : « (…) la prière ne suffit pas (…) »

Publié le lundi 5 decembre 2022  |  Matin libre
Le
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Le jeune écrivain béninois Stephens Akplogan, publie une biographie de Mgr Antoine Ganyé intitulé ‘’ Monseigneur Antoine Ganyé Identité et entendement épiscopale ‘’ ce livre structuré en trois parties, de 15 chapitres est publié aux Editions Plurielle. Ce livre relate les 25 ans de vie épiscopale de l’homme d’église. L’ouvrage est préfacé par l’ancien président de la cour Constitutionnelle Maitre Robert Dossou
Cotonou, le 27 août 2020. Salle Mission Allemande du Chant d`oiseaux.L`écrivain béninois Stephens Akplogan, publie une biographie de Mgr Antoine Ganyé intitulé ‘’ Monseigneur Antoine Ganyé Identité et entendement épiscopale ‘’ ce livre structuré en trois parties, de 15 chapitres est publié aux Editions Plurielle. Le livre relate les 25 ans de vie épiscopale de l’homme d’église. L’ouvrage est préfacé par l’ancien président de la cour Constitutionnelle Maitre Robert Dossou
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Anecdote et message de l’Archevêque émérite de Cotonou aux actuels et futurs dirigeants africains

En procédant, le 1er décembre 2022, à l’ouverture du symposium marquant les 25 ans de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix/ Chant d’oiseau (IAJP/CO), l’Archevêque émérite de l’Archidiocèse de Cotonou, Monseigneur Antoine Ganyè, en marge de son discours, a raconté l’histoire d’un « disciple du président Talon » qu’il aurait reçu, il y a quelques jours. L’hôte préoccupé par la paix aurait voulu mettre à contribution l’Eglise catholique pour des prières afin qu’il n’y ait plus « bain de sang dans notre pays ». Lire la réponse de l’ancien Archevêque de Cotonou à la sollicitation et son message aux dirigeants et jeunes africains.

 

« Avant de vous livrer les quelques lignes que j’ai sur les papiers, je voudrais vous dire quelque chose. Un jour, il y a deux ou trois semaines, j’ai reçu un jeune à mon bureau. Et, arrivé à mon bureau, il s’est présenté comme disciple du président Talon. Donc il y a un groupe de disciples et il fait partie de ce groupe. Il vient prendre contact avec moi. Ça fait la deuxième fois, d’ailleurs qu’il venait. Alors, il s’est mis à genoux pour me saluer. Mais comme je recevais un disciple quand même du président, je lui ai dit mais non, lèves-toi vite, c’est devant Jésus Christ qu’il faut s’agenouiller ; assieds-toi. Alors, quel est le message ? Je crois que selon son style, le jeune ne transmettait pas un message du président, mais plutôt un message du groupe des disciples du président Talon. Et le message c’est que Monseigneur, nous n’aimerions plus qu’il y ait bain de sang dans notre pays. Alors je viens pour que nous nous entendions pour que des prières soient organisées comme vous aviez l’habitude de le faire. Alors, on a échangé là-dessus. Et après avoir échangé, je l’ai orienté puisque moi je suis quand même retraité ; il ne faut pas que les retraités prennent la place de ceux qui occupent les sièges. Alors, je l’ai orienté. Je voudrais dire ici, aux jeunes et à toute l’assemblée que la prière ne suffit pas. La prière ne suffit pas parce que Dieu nous a donné une intelligence, donc Dieu est toujours présent dans notre intelligence. Et il nous a dit d’aller et de découvrir les secrets de la nature. Or, pour découvrir les secrets de la nature, nous avons la science. J’étais content tout à l’heure quand le responsable de l’institut parlait d’échanges scientifiques. On vient ici pour des échanges scientifiques, des recherches scientifiques, des études scientifiques. Ce qui fait notre malheur en Afrique, je ne prends pas seulement mon pays à témoin. Non, ce n’est pas mon pays seul qui a péché dans cette matière, mais c’est toute l’Afrique. Nous laissons la science de côté et nous gouvernons avec nos subjectivités. Voilà ce qui nous tue, mes chers amis. Ce n’est pas ce que je pense qui doit diriger mon pays mais c’est la science, la connaissance. La science, elle est universelle et si nous dirigeons nos pays en Afrique avec les connaissances scientifiques, il n’y aura pas de bain de sang. Donc c’est ça que la jeunesse doit comprendre. Et ceux qui prendront les rennes de nos pays africains demain, c’est ce qu’ils doivent comprendre. Travaillons scientifiquement, gouvernons nos pays scientifiquement, laissons de côté nos subjectivités. Nos subjectivités interviendraient pour, peut-être, ajuster harmonieusement ce que dit la science et ce que nous présente l’actualité. Juste ça. Mais il faut que la place ait sa place d’honneur dans nos pratiques. Alors, c’est pourquoi des mots comme peuple, comme Parlement, comme démocratie c’est des mots qui font peur dans nos pays dès qu’on dit ça. Et quand on dit qu’on va parler autour de ces mots-là, de ces concepts-là ce matin, je me suis demandé si des gens vont venir… Nous ne venons pas ici pour critiquer. Nous venons ici pour travailler scientifiquement et offrir les résultats de nos travaux, offrir ça sur le marché et aller dans les écoles avec cela pour former les jeunes esprits. Alors, les résultats étant mis sur le marché, si quelqu’un veut s’en servir, il s’en sert. Si quelqu’un rejette les résultats, bon… on est libre. (…) Les rencontres pour discuter ensemble, cela a diminué quand même diminué un peu dans notre pays… Des discussions sur le plan intellectuel, ça a diminué. Alors, laissons la peur de côté, rencontrons-nous et rencontrons-nous souvent pour discuter la science. Laissons de côté nos subjectivités. Et si nous faisons cela, nous verrons qu’aucune goutte de sang ne tombera plus ».

 

Transcription : JB
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