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La Nation N° 5907 du 20/1/2014

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Crise sociale sur fond de débrayage dans l’administration publique : En attendant la réaction du gouvernement, la grève reconduite
Publié le mardi 21 janvier 2014   |  La Nation


Marche
© aCotonou.com par TOP
Marche de protestation des organisations syndicales contre la violation des libertés publiques
Vendredi 27 Décembre 2013 : La marche des organisations syndicales pour protester contre la situation socio-économique est réprimée par les forces de l’ordre Photo : (En gilet) Dieudonné Lokossou, Secrétaire Général de la Confédération des Syndicats Autonomes


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Jusqu’où ira la tension qui sévit actuellement sur le front social au Bénin avec en toile de fond un mouvement de débrayage dans toute l’administration publique ? A cette préoccupation, les responsables des organisations syndicales auteurs et signataires des motions de grève, face à la presse hier lundi 20 janvier à la Bourse du travail, disent ne pas détenir la réponse. Pour eux, la balle est dans le camp du gouvernement.

Par Josué F. MEHOUENOU


Le dégel de la tension qui paralyse actuellement l’administration publique dépendra du gouvernement. Telle est la principale information qui ressort de la conférence de presse organisée par les Confédérations et Centrales syndicales et la FESYNTRA-Finances à la Bourse du travail à Cotonou. Face aux hommes des médias, Pascal Todjinou, Noël Chadaré, Dieudonné Lokossou, Paul Essè Iko, Laurent Mètognon et Christophe Dovonou ont, au nom de leurs Confédérations et centrales respectives, expliqué que seules des sanctions contre les auteurs et commanditaires des événements qui ont fait couler le sang des travailleurs le 27 décembre dernier à la bourse du travail mettront fin au mouvement de grève.
«Il s’agit de Placide Azandé, préfet du département de l’Atlantique-Littoral et Pierre Agossadou, commissaire central de la ville de Cotonou qui bien qu’ayant commis un ‘’crime de sang’’, continuent de bénéficier de l’impunité et de la protection du gouvernement», a déclaré leur porte-parole, Dieudonné Lokossou.
Pour Laurent Mètognon, «ces deux limogeages ne coûteront pas un seul kopeck».
Alors, pourquoi ne pas s’exécuter pour ramener la paix ?, s’est-il interrogé. A ceux qui estiment que la grève déclenchée pour exiger des sanctions contre ces deux responsables est «politique», Noël Chadaré répond que les dirigeants syndicaux ne font que défendre «les valeurs démocratiques» et que le présent mouvement ne vise aucune déstabilisation d’un quelconque pouvoir, pas plus qu’elle ne débouchera sur aucun mouvement de rue. D’ailleurs, renchérit Laurent Mètognon, si grève politique il y avait, c’est encore du fait de ceux qui ont «gazé» les travailleurs car, sans cette situation, il n’y aurait pas eu un tel mouvement de débrayage.

Ouverts au dialogue, mais toujours prêts pour la grève

«Les secrétaires généraux des Confédérations et centrales syndicales ne sont pas hostiles au dialogue», clarifie Dieudonné Lokossou dans sa déclaration. Pour preuve, souligne-t-il, «malgré nos préalables qui n’étaient pas réglés, nous avons accepté de répondre positivement à l’appel du gouvernement, en assistant néanmoins à une concertation avec une délégation composée de cinq ministres, le lundi 13 janvier 2014».
Malheureusement, cette rencontre a accouché d’une petite souris visiblement livide, puisqu’aucune avancée n’a été obtenue à cette occasion. «Nous avons noté avec amertume que le gouvernement n’est pas prêt pour un dégel rapide de la crise sociale actuelle créée par ses hommes», ont fait constater les responsables syndicaux.
Pourtant, à cette occasion, insistent-ils, le ministre en charge de la Fonction publique aurait «dans son intervention, déploré le zèle du préfet Azandé et du commissaire central Agossadou qui a usé de force d’une manière disproportionnée, pour réprimer une marche pacifique».
A cette occasion, le même ministre, selon le contenu de la déclaration lue par Dieudonné Lokossou aurait «disculpé le gouvernement, en indiquant qu’il n’a donné aucun ordre ni au préfet, encore moins au commissaire qui doivent endosser personnellement les conséquences de leur forfaiture». Face à de tels propos, les responsables des Organisations syndicales initiatrices de la conférence de presse d’hier, disent ne pas comprendre «la nonchalance et la position ambigüe affichées dans ce dossier par le gouvernement».
En attendant, ils maintiennent le mouvement de grève en cours et le reconduisent dès ce jour, mardi 21 janvier pour 72 heures encore, afin d’exiger, entre autres, le respect scrupuleux et la jouissance sans entraves des libertés démocratiques et syndicales, le relèvement de leurs fonctions de Placide Azandé et Pierre Agossadou, la garantie de la sécurité à tous les citoyens, l’annulation pure et simple des concours frauduleux, le paiement aux agents de l’Etat y compris les enseignants, des 25% d’augmentation décidés en 2011, la restitution des défalcations sur salaire pour fait de grève...

Des syndicalistes belges soutiennent la grève au Bénin

Une délégation de syndicalistes belges actuellement en mission à Cotonou, a également pris part à la conférence de presse organisée hier à la Bourse du travail. Mais ils ne se sont pas contentés d’assister simplement à cette rencontre.
Ils ont aussi pris la parole pour apporter leur soutien à leurs pairs du Bénin. Leur porte-parole, Annick Thyré, secrétaire générale adjoint honoraire de la Fédération générale du Travail de Belgique (FGTB Walonne) a ainsi expliqué qu’ils sont venus «soutenir leurs camarades contre un pouvoir prédateur des libertés».
Ce soutien, a-t-elle poursuivi, s’étend aussi au droit de grève et aux libertés de manifestation. «Nous sommes à vos côtés», rassure Annick Thyré qui condamne également les événements du 27 décembre dernier à la Bourse du travail.
«C’est insoutenable» d’agresser des syndicalistes et de les gazer, a-t-elle également déploré avant de marteler qu’un «pays qui n’autorise pas les libertés et qui réprime, est un pays où la démocratie est en danger».

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