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Cybercriminalité Au Bénin: Prof Dodji Amouzouvi Évoque Un Dysfonctionnement De La Société

Publié le jeudi 6 juillet 2023  |  Matin libre
Bénin:
© Autre presse par dr
Bénin: plusieurs personnes dont un directeur d’école déposés en prison pour cybercriminalité
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La cybercriminalité se révèle être un phénomène complexe à appréhender. La traque des cybercriminels s’est intensifiée ces derniers mois au Bénin. Dans une interview exclusive accordée à votre journal, Prof Dodji Amouzouvi, socio-anthropologue évoque les origines et implications de la cybercriminalité. Lire l’entretien !

Présentez-vous à nos lecteurs?

Je voudrais d’abord saluer votre perspicacité et admirer votre sens du travail bien fait. Je voudrais saluer également vos lecteurs. Je suis à l’état civil, Dodji Amouzouvi, Professeur titulaire de sociologie-anthropologie religieuse. Je dirige le Laboratoire d’analyse et de recherche Religion espace et développement (Larred) de l’Université d’Abomey-Calavi. A l’état pur, je suis Baba Avimadjènon, pontife du Dieu Sakpata.

La cybercriminalité devient un fléau inquiétant au Bénin. D’un point de vue de sociologue, dites-nous les origines et implications de la cybercriminalité au Bénin?

Déjà, soyons très clair, lorsqu’on évoque ce mot, nous sommes en face d’un crime. Nous sommes donc en face d’un acte, d’une pratique qui ne s’inscrit pas dans les dispositions légales dans le sens du vivre-ensemble au Bénin. Nous pourrions aller chercher la source de la cybercriminalité dans plusieurs paliers en profondeur de la société. Je note d’abord un premier point qui est transversal qui est que la cybercriminalité comme pratique, je peux le considérer comme une implication, une conséquence et si je me permets de qualifier, un déchet de l’évolution de notre société, du Bénin, de l’ouverture du Bénin sur le monde. Une conséquence des possibilités que la modernité et le progrès scientifique nous donnent. Une conséquence, une mauvaise utilisation du numérique aujourd’hui. Je pourrais situer également un facteur mobile de cette pratique dans un dysfonctionnement de nos institutions. L’Eglise n’est plus église, le couvent n’est plus le couvent, la mosquée n’est plus la mosquée, la famille n’est plus la famille, l’école n’est plus école, les espaces de socialisation dysfonctionnent, l’Etat comme institution avec tout ce qui a été mis en place pour transmettre les valeurs références, je ne parle pas de contre-valeurs, aux hommes et aux femmes, aux jeunes et aux adultes, ne fonctionne plus comme cela se doit et offre des espaces où se créent, s’enracinent et se développent des pratiques comme la cybercriminalité. Le troisième facteur que je pourrais évoquer, au-delà de l’ouverture du Bénin sur le monde, au-delà du dysfonctionnement de nos institutions sociales, c’est quand même un dysfonctionnement de nos institutions sociales qui va avec une notion d’évolution des valeurs. C’est quand même les repères sociaux, c’est quand même le sens de la vie ou la recherche d’une certaine facilité. Quelles sont aujourd’hui ce qui donne sens et pertinence à ma vie ? Ces questions soulèvent une autre et constituent aussi une des raisons. C’est une sorte d’impunité générale et généralisée qui s’observe. Puisque nous n’avons plus de référence, puisque nous n’avons plus de valeur boussole, puisque nous n’avons plus de modèles et de figures comme cela se doit, chacun pense que tout lui est permis, chacun pense qu’il peut faire en toute impunité tout ce qu’il veut. Il y a donc une sorte de fracture, une sorte d’évolution, de transition de notre société. Vous voyez, je me garde de parler de dégénérescence, je me garde de parler d’anomalie, je me garde de parler d’absence de valeurs.

La toute première des implications, c’est que nous rentrons dans une société nouvelle où peut-être si rien n’est fait, les valeurs d’hier ne sont plus reconnues aujourd’hui, les principes et les codes sociaux vont bouger, les repères ne seraient plus les mêmes. Ce qui pourrait nous plonger tous dans le noir ou qui sait peut-être nous ouvrir sur d’autres horizons. Il suffit de voir un peu les pays ou les sociétés qui sont passées par là avant nous. Le Bénin n’est pas champion, toute catégorie confondue, de cette pratique. Donc, il est normal de prendre les taureaux par les cornes pour que là où ça va nous amener ne soit pas regrettable pour nous tous, un pays de non droit, un pays mis à l’index, la jungle. Voilà les implications. Un pays où l’éducation ne conserve plus la base minimale de l’intersubjectivité structurelle qui doit être le ciment de notre vivre-ensemble. Un pays qui ne se reconnaîtra plus dans ses valeurs même si celles-ci sentent en parfaite ou en permanente recomposition, nous deviendrons étrangers à nous-mêmes.

Prof, dans une opinion, Roger Gbegnonvi parlait de déroute morale évoquant la perception du fléau dans la société. Qu’en pensez-vous ?

Vous évoquez une appréciation d’une personnalité du pays qui parle de déroute morale. Je ne suis pas moraliste. Je ne sais pas si cette personnalité ou personne est moraliste. Je ne revendique pas ce droit. Je ne lui reconnais pas non plus, ce droit-là. C’est un raccourci quand on veut analyser ce phénomène. C’est un raccourci que de dire nous sommes en face d’une déroute morale. D’accord et après on fait quoi ? Quelles étaient les valeurs morales références, les valeurs morales boussoles ? Quelle était la route morale pour qu’aujourd’hui on parle de déroute ? Si on ne fait pas ce bilan et dire que nous sommes en face d’une déroute morale, c’est une pétition de principe. C’est une déclaration logique qui, de mon point de vue, n’avance pas parce que spéculative, parce que ne reposant pas sur aucune donnée objective empirique qui nous permettrait de corriger le tir. Il faut situer les facteurs, les motifs, les acteurs, les responsabilités pour permettre à chacun de tirer ses marrons du feu, pour permettre à chacun de jouer pleinement son rôle. Plutôt que, comme dans une logique de formule incantatoire, dire d’office : nous sommes face à une déroute morale. La jeunesse d’aujourd’hui, de mon point de vue n’a pas besoin de censeur autoproclamé ou d’un objecteur de conscience autoproclamé parfois en parfaite déconnexion avec les problèmes qui sont ceux de la jeunesse. Les jeunes de mon pays ont besoin de personnes qui peuvent placer un mot sur le mal dont ils souffrent ou dont ils sont eux-mêmes l’auteur pour leur permettre de trouver par eux-mêmes, aidés par d’autres personnes, la réponse qu’il faut. Mais si nous restons quelque part, à dire il n’y a qu’à, il n’y a qu’à, nous irons tous vers un suicide collectif. Voilà pourquoi, je ne vais pas dans le sens de déroute morale, je ne le dirai pas. Je dirai que nous sommes dans une société à laquelle se pose ou qui se pose, qui se créé de nombreux défis qu’il faut corriger. Parce que quand on connait la source du mal et qu’on va à cette source, on apporte des réponses qu’il faut à ces difficultés, dysfonctionnements. On peut espérer avoir une réponse adéquate. Voilà ce que je pense de la posture morale, moralisatrice de l’expression “déroute morale“. Ce qui se passe va au-delà de la morale.

Quelle est, selon vous, la clé de l’enracinement de la cybercriminalité au Bénin ?

Je crois que je l’ai dit en filigranes dans mes toutes premières réponses. L’enracinement, si nous nous entendons sur le mot, c’est un peu le développement que nous notons aujourd’hui, les proportions que prend le phénomène, la pratique. La clé, c’est dans tout ce que j’ai évoqué. L’ouverture du monde. Certains vous diront que les jeunes aujourd’hui rentrent dans une certaine facilité, ne veulent pas travailler. C’est aussi un raccourci parce que les acteurs que nous avons en face de nous, ce ne sont pas des oisifs, ce ne sont pas toujours de jeunes délinquants, ce ne sont pas seulement de jeunes, c’est parfois aussi des représentants des fonctionnaires de l’Etat si je m’en tiens à ce que la presse dit. Donc, c’est trop facile que de dire que la clé se trouve dans la paresse de la jeunesse ou la recherche du gain facile. Quand on fait ça, on ne sépare pas le bon grain de l’ivraie. Quand on fait ça, on noie la proie, on ne règle pas le phénomène. La clé, c’est d’abord dans le fonctionnement de notre société. Comment fonctionne notre société aujourd’hui ? Je vous ai parlé du dysfonctionnement de nos institutions sociales. Qui est le père de famille aujourd’hui ? Maintenant où on devient précocement parent. Quelle est l’institution familiale aujourd’hui ? Une famille à responsabilité limitée. L’institution école, c’est quoi aujourd’hui ? Elle forme à quoi ? Quel est le profil qui sort de notre système éducatif ? Nos institutions judiciaires, économiques, nos institutions de socialisation, que sont-elles devenues aujourd’hui ? Est-ce que chacun à son niveau, joue le rôle qu’il doit jouer. Qui est le pasteur aujourd’hui, comment devient-on pasteur aujourd’hui ? Quel est le rôle du pasteur, quel devrait être son rôle et est-ce qu’il le joue ou bien est-ce qu’il usurpe le rôle d’un autre, spécialiste d’un autre espace ? Lorsqu’on reviendra à ces fondamentaux, on aura fait un pas en avant, on aura comblé un peu ou dessoucher un peu les racines. Un deuxième pas, ça va être qui sont ceux qui s’adonnent et on trouvera qu’il y a plusieurs catégories de personnes qui s’adonnent à cette pratique condamnable. Il y a des gens qui sont bien instruits, calés, qui maîtrisent l’informatique. Mais la maîtrise du numérique aujourd’hui est une chose fantastique mais pourquoi le mettre au service de la cybercriminalité. Pourquoi ne pas le mettre au service de e-learning, e-services et le mettre au service d’un crime ? La question est là. Une fois encore, les facteurs de l’enracinement sont dans la société, se retrouvent au niveau du fonctionnement ou du dysfonctionnement de notre société. C’est à ce niveau qu’il faut aller les chercher.

Des policiers sont également arrêtés et incarcérés sans oublier des enseignants et directeurs d’écoles. Quelle lecture faites-vous de cet aspect ?

C’est un phénomène qui se généralise, il est profond. Je fais une lecture globale. La cybercriminalité aujourd’hui, avec ses tentacules, nous donne à voir un autre aspect de notre société, nous donne à voir jusqu’où la gangrène est allée, jusqu’où le dysfonctionnement, jusqu’où le brouillage des repères est allé…C’est qui le policier d’aujourd’hui ? Comment est-il formé, où et par qui a-t-il été formé ? Dans la tradition républicaine, quel son job et comment est-il rémunéré ? Dans quelle société opère-t-il ? Quand on prend l’enseignant, les mêmes questions reviennent. Parce que si nous ne posons pas cette question au niveau global et que nous cherchons à voir simplement l’enseignant, le policier, le parent, le pasteur, le directeur d’école, nous passerons à côté. Je vais conseiller qu’on ne s’occupe pas du phénomène, de l’épiphénomène et si on veut éradiquer, en plus du travail qui se fait, qu’on cherche les voies et moyens pour aller à la racine et non, s’attaquer aux manifestations extérieures, s’attaquer aux fruits de l’arbre alors que les fruits ne sont pas comestibles. Donc si on s’attarde à couper les branches, on ne tuera pas l’arbre. Il faut aller à la racine. C’est-à-dire qu’il faut projeter. Quelle société nous voulons construire ensemble ? Quelle perception de nous-mêmes, voulons-nous avoir ? Quelle place nous-mêmes, nous voulons occuper ? Et mettre la question de la responsabilisation au centre de tout. La question de la pleine conscience au centre de tout. Je fais donc une lecture très difficile, une lecture très interpellative de ce que les tentacules de cette pratique illégale, de ce crime touchent toutes les couches de la société. Çà nous conduit un peu vers la banalisation du crime, la routinisation du crime.

Evoquons à présent, le côté occulte de la cybercriminalité. Des rituels parfois humains, selon certains témoignages sont faits par des cybercriminels. La menace ne va-t-elle pas au-delà de l’escroquerie en ligne ? Qu’en dites-vous ?

Je n’évoquerai pas le côté occulte, je parlerai des liaisons ou des relations incestueuses avec quelques acteurs qui maîtrisent certaines normes de principes spirituels. J’insiste sur les mots, je les choisis à dessein. La collusion de cybercriminels avec quelques acteurs qui maîtrisent un ensemble de connaissances, de principes à visées spirituelles. Et quand on dit ça, c’est tous les acteurs qui maîtrisent les principes de la nature, les lois de la nature qu’on peut envelopper dans toutes les religions. Parce qu’on a tôt fait, et vous l’avez dit dans votre question, des rituels parfois humains ou si vous voulez parler des sacrifices humains, on a tôt fait d’allier une certaine catégorie d’acteurs spirituels ou religieux. Mais il faut monter en épingle. C’est tous les acteurs qui maîtrisent les principes qui s’allient partout où ces criminels, dans une logique de confort ou de réconfort psychologique ou de recherche d’espace de sécurité spirituelle…Que savons-nous des collusions qu’il y a entre les cybercriminels et le monde religieux chrétien, toute obédience confondue ? Je ne serai pas étonné si l’argent de la cybercriminalité sert à construire des maisons de Dieu, dans la chrétienté ou sert à acheter de matériels de musique. Je ne serai pas surpris si on me le dit. Il n’est pas impossible que les cybercriminels aient leur marabout, leur alpha, bokonon, leur pasteur…Je refuse la stigmatisation, je refuse qu’on cloue au pilori, une seule catégorie. Ça, c’est ne pas connaître le Bénin. Alors, qu’il y ait des accointances avec les religions en général ou les spirituels en général, ça dépend de là où chaque lecteur trouvera son confort ou sa compréhension, c’est un fait. Ces gens ont certainement compris que l’invisible gouverne le visible et s’ils y croient, on ne peut les empêcher. Maintenant, là où la chose devient très compliquée, le spirituel en général, ou le religieux vers qui, le criminel il va, le criminel ne lui dit pas que lui, il veut escroquer quelqu’un. Il présente son problème de bonne foi. “Ah j’ai une affaire avec tel, nous avons conduit l’affaire jusqu’au bout, il ne m’a pas payé ou les bénéfices sont arrivés et puisqu’on n’est pas ensemble, il a détalé, je n’arrive pas à le joindre“. Normalement, dans ces conditions, si l’affaire était licite, on irait vers les institutions de la république pour se faire justice. Mais nous sommes dans un pays où nous croyons beaucoup. On pense qu’en allant vers les religieux, le marabout peut prier, l’imam, le pasteur peut prier, le vodounon, le bokonon peut prier pour que celui qui me doit, entende raison. Et dans la plupart des cas, il ne faut pas oublier, cette donne, on te dit “ah est-ce que tu connais son nom ? si tu connais son nom, donne-moi ça et je vais prier sur çà pour qu’il te rembourse ce qu’il te doit“. Lorsque le problème est posé de cette manière, si on ne démêle pas le vrai du faux, on va créer les amalgames. Je ne dis pas que tous les cas se présentent comme çà. Il y a des cas où des acteurs spirituels ou religieux eux-mêmes savent de bout en bout qu’ils font du faux et usent de leurs connaissances, de leurs pouvoirs sur les victimes pour obtenir gain de cause. Nous sommes dans le domaine de la croyance, de la foi. Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça ne marche pas ?

Que pensez-vous de ceux qui croient que la complicité des parents, amis et autres facilite l’enracinement et plombent la lutte contre la cybercriminalité ?

Je ne mets pas en avance, la complicité des parents, amis, des connaissances. Je reviens à mon explication de départ pour dire le type de société dans laquelle nous sommes. C’est ça qu’il faut questionner. Moi je laisse carrément le sujet dont on parle. Il y a un phénomène qui m’a toujours frappé. Tout récemment, la police républicaine, les autorités à tous les niveaux ont pris des mesures pour éduquer les populations à la limitation de vitesse. Nous voyons des radars un peu partout. Lorsque vous êtes sur les artères en train de rouler et que vous devez rencontrer un conducteur qui vient de dépasser un radar, soit il a été pris soit il n’a pas été pris mais il vous dit que devant là-bas, il y a un radar. Vous remarquerez cela avec tout type de conducteur…On se supporte dans le faux. Voilà le type de la société que nous avons. Je peux multiplier les exemples à foison. C’est parce que ceci est basique que je prends cet exemple-là. La complicité amicale, familiale, parentale dont vous parlez, eux, ils vont l’inscrire dans une forme de solidarité. Or, il n’y a pas de solidarité dans le mal. Donc, ils sont complices d’un mal. Ce n’est pas ça qui complique la situation, çà ne plombe pas non plus la lutte contre la cybercriminalité. Les lois de la république ont défini de manière très claire, les degrés de complicité dans différents délits ou crime. Et selon le niveau de complicité, chacun subira la rigueur de la loi fut-il le père, la mère, la sœur, l’épouse, l’époux, l’ami. Quel que soit le degré de parenté ou d’amitié qu’il y a, la justice situera exactement la responsabilité du complice et le punira. Donc ça ne plombe pas la lutte. Au contraire, ça permet d’aller et ça permet d’éduquer chaque acteur de ce qu’en aidant un voleur, vous êtes voleur.

La traque des cybercriminels s’est intensifiée ces derniers mois. Pour certains, les condamner à de lourdes peines n’est pas la meilleure solution mais plutôt œuvrer à leur reconversion. Qu’en pensez-vous ? Et que préconisez-vous ?

Les cybercriminels, ce n’est pas parce qu’ils sont cybercriminels qu’ils sont moins criminels, c’est des criminels. C’est des gens qui doivent à la société et ils doivent payer leur dette à la société. Et qu’est-ce que la société a prévu pour ces cas de dettes ? La société a prévu des peines, on applique purement et simplement ces peines à ces gens. Le jour où tous ensemble, les traverses de la justice de notre pays, le législateur trouvera que quand on est passible ou complice, auteur ou complice de ce type de crime, au lieu de mettre en prison, il faut corriger autrement, il faut faire payer autrement sa dette puisque c’est des gens qui sont hors la loi. Le jour où le législateur le décidera ainsi et les lois le disposeront de cette manière, on va le faire. Pour le moment, s’il n’est pas prévu dans nos textes, nos lois, qu’il faut faire une reconversion à ces gens, celui qui fait la reconversion, lui-même est illégal. Vous voyez la boucle qui se boucle là, le serpent qui se mord la queue.

De la prison, ces derniers continuent d’opérer et de faire des victimes. Une preuve que le mal est plus profond ?

Si de la prison, il est avéré que les criminels continuent d’opérer comme vous le dites et de faire des victimes, on ne dira pas que le mal est plus profond. On dira plutôt que l’institution prison ne fonctionne pas. Le mal n’est pas profond. Lorsque vous êtes dans les liens de la justice, dans une prison et que vous continuez de commettre ce pourquoi vous êtes allé à la prison ou autre crime, délit ou autre acte punissable par la loi, cela signifie que le premier responsable, c’est l’institution prison. Comment elle fonctionne ? Quel est son degré de dysfonctionnement pour vous permettre de faire ce qui vous a amené là…

Un appel à lancer ?

Que chaque citoyen de ce pays fasse en sorte qu’il se rende lui-même responsable de ses actes. Que la société le rende responsable de ses actes et qu’à défaut d’être une étoile au ciel, chacun puisse être une lanterne sur terre. Comme cela, nous éradiquerons le crime, qu’il soit cybercrime et crime ou qu’il soit d’autres provenances, nous travaillerons à le contenir pour qu’advienne un ordre humain. Ce que nous disons du crime, nous pouvons le dire de la morale. Ce que nous disons du crime, nous pouvons le dire d’autres pratiques dans la société à des niveaux différents.

Propos recueillis par Aziz BADAROU
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